21 nov. 2010

Le visage de Dieu 4) Les Bogdanov répondent à vos questions Réagissez !


Le visage de Dieu 4) 
Les Bogdanov répondent à vos questions  Réagissez !

 

 Les Bogdanov répondent aux qestions. Réagissez.


1. L'ADN de l'univers

sandy77 : Pensez-vous qu'en décriptant l'ADN de l'univers, nous obtiendrons celui de dieu lui-même ? Bisous. Sandrine
Les frères Bogdanov : Les lois physiques fondamentales qui sont à l'origine de l'Univers font partie, selon nous, de cet "ADN cosmique" dont parle George Smoot (sans qu'il soit nécessaire d'y mêler Dieu). Dans notre livre, Le Visage de Dieu, nous prenons soin de bien distinguer l'histoire de l'Univers des croyances religieuses. La première concerne la science, la seconde touche à la question infiniment mystérieuse de la foi.

2. Les extraterrestres

Annouchka : Bonjour Igor et Grichka, J'espère que vous allez bien. Pensez-vous qu'un jour des individus d'autres planètes nous contacteront et sont-ils plus avancés que nous sur le plan scientifique ? Et félicitations pour votre dernier livre. Une lectrice de Vancouver BC Canada Annick.
Les frères Bogdanov : Selon nous, la vie existe bel et bien ailleurs que sur notre monde.
La Terre n'est pas la seule planète a jouir du privilège de la vie. Dans les quelques années à venir (peut-être avant 2020) nous aurons la preuve qu'une activité biologique existe sur d'autres planètes que la nôtre.La mission COROT (un télescope spatial lancé le 27 décembre 2006) a pour objectif d'être la première expérience spatiale capable de découvrir, hors de notre système solaire, des petites planètes solides comparables par leurs propriétés aux planètes rocheuses du système solaire.
Les responsables de COROT l'affirment : si la vie existe à la surface de l'une de ces planètes, on la trouvera nécessairement.


3. Une visite au Canada ?

Annouchka : Igor et Grichka allez-vous un jour venir à Vancouver BC Canada faire des conférence sur vos livres. Cheers. Annouchka.
Les frères Bogdanov : Nous n'avons pas encore de projets de conférence à Vancouver, hélas. Pas pour l'instant. Mais pourquoi pas ? Qui sait peut-être un jour ?

4. L'origine du Big Bang

JULIUS : Quelle est l'origine du bing bang ? Qui en est le maitre d'oeuvre et pourquoi ?
Les frères Bogdanov : C'est une question à laquelle personne ne peut répondre.
Mais on a le droit de se demander si l'Univers est le résultat du hasard ou bien si, au contraire, il est puissamment ordonné.
Max Born, l'une des gloires de la mécanique quantique, prix Nobel, a écrit : "Si la constante de la structure fine avait une valeur légèrement plus élevée que celle qu'elle a, nous ne serions plus en mesure de distinguer la matière du néant, et notre tâche pour démêler les lois de la nature serait désespérément compliquée.
La valeur de cette constante n'est certainement pas due au hasard mais découle d'une loi de la nature.
Il et clair que l'explication de ce nombre devrait être le problème central de la philosophie naturelle" (Max Born in "My Life : Recollections of a Nobel Laureate", Taylor&Francis, Londres, 1978).

5. Les navettes spatiales

Krest : Bonjour, Une question sur les navettes spatiales.
Pour quelles raisons n'ont-elles pas servi pour les voyages vers la lune. Ce sont des "cargos" et dans les soutes elles peuvent emporter un module lunaire, du carburant, de l'oxygène, etc. Et je suppose que l'habitacle, plus spacieux que celui des engins utilisés jusqu'à présent, aurait été apprécié par les astronautes. Merci.
Les frères Bogdanov : Comme vous le savez, le programme américain d'exploration lunaire remonte aux années 60 (et même à la fin des années 50).
A cette époque, on était encore loin d'imaginer qu'il serait possible d'envoyer un vaisseau de grandes dimensions dans l'espace.
Tout le programme Apollo a donc été développé autour d'un module de petite taille capable d'emporter 3 hommes vers la lune. Au moment où nous préparions l'une de nos émissions Temps X, en 1986, nous avions rencontré Jesco von Puttkammer, l'un des responsables des projets à long terme de la NASA.
Il nous avait alors confiés que le projet d'un gros porteur capable d'emporter une équipe de 7 hommes vers la Lune aurait dû être mis en oeuvre. En réalité, dès cette époque, on pensait déjà à la planète Mars.
Malheureusement, le programme lunaire (et a fortiori le programme martien) ont été abandonnés et ce véhicule interplanétaire de grandes dimensions n'a jamais vu le jour.

6. Jésus revient

marcelino 46 : Le livre ''Le christ revient, Il dit toute sa vérité'', est, à mon avis, une bonne vision sur Dieu. Et vous ? Etes vous d'accord avec ce livre qui pour moi, et pour beaucoup de gens, est le meilleur ?
Les frères Bogdanov : Nous ne connaissons pas cet ouvrage. Il nous est donc difficile d'en parler.

7. Dieu et le Big Bang

amarise : Vous pensez donc qu'il est possible qu'un être, Dieu, soit à l'origine du Big Bang ?
Les frères Bogdanov : Cette question relève bien plus de la foi que de la science.
Très modestement, nous nous limitons à observer que l'Univers ne peut pas être le fruit du hasard.
Encore une fois, les plus grands physiciens ont été profondément troublés par l'extraordinaire réglage des lois sur lesquelles repose notre réalité.
Parmi eux, Richard Feynmann (autre prix Nobel) qui a un jour déclaré à propos de la constante de structure fine : "C'est l'un des plus grands mystères de la physique : un nombre magique donné à l'homme sans qu'il y comprenne quoi que ce soit.
On pourrait dire "La main de Dieu" a tracé ce nombre et que l'on ignore ce qui a fait courir sa plume.
On connaît le rituel expérimental auquel il faut procéder pour le mesurer, mais on ne sait pas quel programme il faut mettre en oeuvre dans un ordinateur pour en faire sortir ce nombre" (Richard Feynmann, in "QED : The strange story of Light and Matter", Princeton University Press, 1985).


8. Immortalité

marice : Pensez-vous vraiment que le fait de devenir immortel soit une bonne chose ?
Les frères Bogdanov : Nous pensons surtout que la mort n'est pas une bonne chose.
Mais pour répondre à votre question, nous vous invitons à lire le passionnant ouvrage de Ray Kurzweil et Terry Grossman "Serons-nous Immortels?", publié chez Dunod.
Sans parler d'immortalité au sens strict, les auteurs y expliquent que les découvertes actuelles et attendues dans le domaine des biotechnologies et des nanotechnologies vont nous permettre d'allonger considérablement notre espérance de vie.

9. Plagiat ?

momo063 : Est ce vraiment votre livre ou est ce une réécriture d'un livre déjà existant ? Vous ne faites pas l'unanimité parmi vos collègues...
Les frères Bogdanov : Si notre livre ''Le Visage de Dieu'' avait été réécrit sur la base d'un autre livre, il est certain que l'auteur se serait manifesté depuis longtemps pour faire valoir ses droits. Ce n'est pas le cas.
Quant au fait que nous soyons l'objet de nombreuses discussions chez certains scientifiques, c'est plutôt bon signe. En science, les idées n'existent que si elles sont discutées.

10. Le "visage de Dieu"

kaenafélix : Bonjour Messieurs. Pensez-vous que d'ici une trentaine d'années nous pourrons nous approcher du "visage de dieu" ? Merci d'avance pour votre réponse.
Les frères Bogdanov : Votre question est importante et nous y consacrons deux chapitres à la fin de notre livre.
En fait, les puissants moyens d'observation dont nous disposons aujourd'hui nous permettront de cerner de mieux en mieux le mystère de la genèse de l'Univers.
En 2012 le résultat des observations du satellite Planck seront rendues publiques. Dans la postface qu'il a rédigée pour notre livre, John Mather, prix Nobel de physique 2006, a écrit ceci : "Pour la première fois, les scientifiques disposent d'outils qui leur permettent de répondre à ces questions: la cosmologie est devenue aujourd'hui une science expérimentale (et précise).
Personnellement, j'ai eu la grande joie et le privilège de participer à un projet qui a transformé non seulement la cosmologie mais aussi toute notre vision de l'Univers.
Cette expérience a un nom que vous connaissez peut-être : le satellite COBE."
Comme John Mather, nous pensons que la cosmologie dispose aujourd'hui d'instruments absolument fantastiques grâce auxquels certaines questions fondamentales trouveront très prochainement des réponses.

11. Qu'allons-nous devenir ?

fleau57 : Que va devenir la race humaine ? Qu'en est-il avec les dieux ? Est-ce une question de pouvoir donc d'argent ?
Les frères Bogdanov : L'argent n'a qu'un rapport lointain avec l'évolution intrinsèque de l'homme. L'avenir à long terme de l'espèce humaine est presque indéchiffrable. Car son évolution sera inévitablement mêlée à celle des machines. Sur ce point, Ray Kuzweil a écrit ceci : " En 2029, l'intelligence des machines égalera celle des humains. Cela n'entraînera pas tout de suite de changement radical, mais l'intelligence artificielle continuera à s'améliorer de façon exponentielle. En 2045, sa puissance aura été multipliée par un milliard. Le monde basculera alors dans la Singularité. " Cette "singularité" dont parle Kurzweil représente le moment où, selon lui, les machines prendront en charge l'évolution de l'espèce humaine. Que se passera-t-il alors? la réponse est presque impossible. Mais si Kurzweil a raison, l'humanité entrera alors dans un monde extraordinaire dont on devine à peine la silhouette.


__Lee_Sterick__ : Si l'avant Big bang est de l'information pure et que tout est écrit dans cette information sans laisser de place au hasard, alors il était écrit que l'univers en soit là aujourd'hui, et que si l'on extrapole cette information, nous pouvons remonter dans le temps de l'univers en amont comme en aval. Ma première question est donc quel est l'avenir de l'univers et plus précisément le nôtre qui n'aura été finalement qu'un infime temps de passage ?
Ma seconde question étant : N'adaptons-nous pas nos constatations et théories à nos notions de physiques et mathématiques ? Plus clairement, je prends le raisonnement à l'envers, aujourd'hui nous avons établi des modèles physiques et mathématiques et cherchons si nous avons raison par la constatation en faisant évoluer le cas échéant nos modèles en fonction de ces constatations ; Mais qui peut dire que nos modèles sont les bons ?
Enfin, la vie avec notre "intelligence", notre infime taille et notre infime durée de vie dans cet univers ne sont-elles pas le fruit du hasard dans cette information globale de départ ? Une anomalie ? Nous sommes globalement les seuls êtres à utiliser notre intelligence à nos dépens en détruisant nos propre ressources vitales, ce que ne font pas le animaux. Le "virus" "intelligence" de l'être humain n'est-il pas l'anomalie hasardeuse qui ne se trouvait pas dans l'information originelle qui semblait si parfaite ?
''(Réponse sur la page suivante)''

12. Serions-nous une anomalie ?

_Lee_Sterick__ : Si l'avant Big bang est de l'information pure et que tout est écrit dans cette information sans laisser de place au hasard, alors il était écrit que l'univers en soit là aujourd'hui, et que si l'on extrapole cette information, nous pouvons remonter dans le temps de l'univers en amont comme en aval. Ma première question est donc quel est l'avenir de l'univers et plus précisément le nôtre qui n'aura été finalement qu'un infime temps de passage ?
Ma seconde question étant : N'adaptons-nous pas nos constatations et théories à nos notions de physiques et mathématiques ? Plus clairement, je prends le raisonnement à l'envers, aujourd'hui nous avons établi des modèles physiques et mathématiques et cherchons si nous avons raison par la constatation en faisant évoluer le cas échéant nos modèles en fonction de ces constatations ; Mais qui peut dire que nos modèles sont les bons ?
Enfin, la vie avec notre "intelligence", notre infime taille et notre infime durée de vie dans cet univers ne sont-elles pas le fruit du hasard dans cette information globale de départ ? Une anomalie ? Nous sommes globalement les seuls êtres à utiliser notre intelligence à nos dépens en détruisant nos propre ressources vitales, ce que ne font pas le animaux. Le "virus" "intelligence" de l'être humain n'est-il pas l'anomalie hasardeuse qui ne se trouvait pas dans l'information originelle qui semblait si parfaite ?Les frères Bogdanov : La seule chose certaine - et c'est cela qui est incompréhensible- c'est qu'au moment du big bang l'Univers naissant semblait déjà contenir, sous la forme des lois fondamentales, les propriétés qui lui permettraient d'engendrer, dans un avenir insondable, aussi bien vous même que vos parents, vos amis, votre chien, votre maison, votre voiture, votre ville, les plaines et les collines autour, la France, la Terre, le système solaire, les étoiles par milliards, enfin les galaxies par centaines de milliards.
Comment cela est-il possible ? Par quel miracle ? Selon certains physiciens (parmi lesquels, par exemple, on compte John Wheeler), le cosmos tout entier ne serait rien d'autre qu'un immense nuage d'informations dont l'évolution semble réglée par l'agencement des lois fondamentales.
Avec le physicien allemand Carl Friedrich von Weizsäcker, puis Rolf Landauer (sans doute l'un des plus grands théoriciens d'IBM) John Wheeler a annoncé la naissance d'une nouvelle discipline, nommée "Physique Digitale".
Le contenu en est clairement résumé par la formule fétiche de Wheeler : it from bit' (tout est information).
Ecoutons-le : "It from bit symbolise l'idée que chaque élément du monde physique, au niveau le plus profond, a une source et une explication immatérielle."




Aujourd'hui, d'autres grands noms de la physique, comme le prix Nobel Gerard t'Hooft développent chaque jour des idées nouvelles autour de ce que l'on commence à appeler la "physique digitale".
Dans le même esprit, le mathématicien Sir Roger Penrose, de l'Université d'Oxford, compagnon de pensée de Stephen Hawking, poursuit aujourd'hui l'idée qu'une information Platonicienne' existe quelque part, enfouie dans les profondeurs de l'espace-temps, à l'échelle de Planck.
Encore une fois, même si de telles hypothèses semblent inspirées par l'imagination sans limite de quelque auteur de science-fiction, elles n'en ont pas moins le mérite de susciter des questions fondamentales sur le réel.
Ainsi, selon Seth Lloyd, du M.I.T. pionnier de ce qu'on appelle désormais les "ordinateurs quantiques", l'Univers semble "calculer" à chaque instant la réalité dans laquelle nous vivons.
Par exemple, la chaise sur laquelle vous êtes assis serait calculée -et recalculée- d'une seconde à l'autre.
"Et heureusement !" ajoute-t-il, car faute de quoi, elle ne pourrait conserver sa forme (et sa structure) de chaise. Selon Lloyd (qui cite souvent cet exemple imagé) si ce calcul perpétuel s'interrompait ne serait-ce qu'un instant, la chaise s'éparpillerait en une poussière d'atomes aux quatre coins de la pièce. Et Lloyd de conclure : "Chaque particule élémentaire, chaque photon, chaque électron enregistre un certain nombre de bits d'information. Et chaque fois que deux particules élémentaires entrent en collision, elles échangent ces bits. L'univers calcule".
En un mot, selon Lloyd, bien avant d'être enrichi par l'information crée par l'homme, l'Univers était déjà (dès l'origine) un fantastique système d'informations entrelacées, tressées les unes aux autres au sein de notre réalité.

15. Question personnelle

robin : Question personnelle : êtes-vous les fils ou petits-fils d'un chef du chantier 28 à Saint Girons surnommé Popov !
Les frères Bogdanov : Non. Notre père s'appelle Youri. Il est né à Pavlovsk, près de Saint Petersbourg. Quand à notre grand père, il s'appelait Michael.

16. La tenue de l'an 2000

simon69 : Bonjour, je voudrais savoir ce qu'est devenu le vêtement que vous aviez déposé sous l'obélisque à Paris et qui devait figurer les tenues de l'an 2000 (c'était dans l'émission à l'époque avec Dorothé et Jacky). Je n'ai jamais eu l'occasion de savoir si vous aviez raison.
Les frères Bogdanov : Cette combinaison a été basculé pour toujours dans l'abîme du temps. Elle est perdue. A jamais perdue.

17. Le Big Bang à partir de rien ?

jojojo : D'après les scientifiques, il n'y a rien, puis il y a eu le Big Bang. Comment avec rien peut-on faire un Big Bang qui est le debut de la naissance de l'univers ?
Les frères Bogdanov : C'est peut-être pour répondre à cette question que notre ami le physicien théoricien Lubos Motl (élève du physicien américain Tom Banks, l'un de ceux qui a le plus réfléchi ces dernières années aux notions d'entropie et d'information) a écrit dans son livre L'Equation Bogdanoff consacré à l'origine de l'Univers : « Si nous voulons comprendre l'origine du temps, il nous faudra dans ce cas percer les secrets d'une immense chaîne qui, jusqu'ici, ne semblait avoir qu'un seul bout, celui du futur.
A cette extrémité-là, située dans un avenir qui commence dès la prochaine seconde, on trouvera encore la réalité physique qui nous est familière. Mais à l'inverse, à l'autre bout de la chaîne, celui qui s'enfonce à perte de vue dans le passé, on devra remplacer le premier maillon par autre chose : un maillon «non physique», porteur d'une information fondamentale, quelque chose que Wheeler a imaginé au fondement même de l'espace-temps, «en dessous» de la singularité initiale physique et qu'Igor et Grichka appellent, de leur côté, le «code cosmologique. »
En fait, comme le rappelle Motl, nous pensons que l'Univers physique est précédé d'une information primordiale faite des lois fondamentales sur lesquelles repose notre réalité. Selon nous l'Univers ne "sort pas de rien" mais émerge de ces lois fondamentales.

18. La quête de l'homme a-t-elle un sens ?

Robert : L'homme est, depuis la nuit des temps, considéré comme un "cherchant et un persévérant". Sa quête sans fin a-t-elle un sens, le but final s'éloignant sans cesse au fur et à mesure que nous pensons l'approcher ? Quel crédit accorder à des "découvertes" scientifiques qui peuvent parfaitement devenir caduques quelques années plus tard, voire prêter à rire et à sourire ?
En d'autres termes, connaîtra-t-on jamais le visage du Créateur ou de l'origine des choses ? La condition humaine n'est-elle pas d'errer sans fin, de chercher encore et toujours, et de voir s'évanouir aujourd'hui tout espoir d'explication définitive alors même que le but semblait si proche la veille au soir...

En d'autres termes, connaîtra-t-on jamais le visage du Créateur ou de l'origine des choses ? La condition humaine n'est-elle pas d'errer sans fin, de chercher encore et toujours, et de voir s'évanouir aujourd'hui tout espoir d'explication définitive alors même que le but semblait si proche la veille au soir...
Les frères Bogdanov : Nous pensons que la quête de sens à laquelle se livre l'humanité depuis la nuit des temps rejoint celle de l'Univers tout entier. Depuis toujours, les philosophes ont cherché à mieux comprendre cet ordre sous jacent à partir duquel se déploie la réalité. Jusqu'à entrevoir, peut-être, cet « esprit qui se manifeste dans les lois de l'Univers », comme l'a écrit Einstein à un enfant le 24 Janvier 1936. Où avons-nous le plus de chances de trouver, s'il existe, la trace de cet ordre fondamental ?
Sans aucun doute là où se nouent toutes les questions et tous les mystères. Au voisinage de la Singularité Initiale de l'espace-temps.
Peut-être que cette singularité initiale, riche de l'immense Univers à venir, portait en elle, dès cet instant là, l'image d'un ordre profond, d'un degré infiniment élevé, qui depuis les premières particules jusque aux lointains amas de galaxies, allait orienter le cosmos, le réaliser et, finalement, lui donner un sens.
Au fond, la complexité croissante des questions que l'homme se pose sur l'Univers se confond avec la complexité croissante de l'Univers lui-même.

19. Pourra-t-on toucher le fond ?

nanard : Y a t-il un fond dans l'univers ?
Les frères Bogdanov : L'Univers est illimité. Mais il a une origine : celle du big bang. La question qui se pose est celle-ci : quel est le destin à très long terme de cette fantastique énigme que représente l'Univers ? Son évolution a-t-elle un sens ? Que deviendront les centaines de milliards de planètes, d'étoiles et de galaxies qui le composent ?
Souvenons-nous des fantastiques transformations traversées au cours de l'histoire du cosmos. Nous sommes passés d'un Univers fait de matière et d'énergie à un objet primordial qui semble « coder » le scénario cosmique tout entier. Mais s'agit-il d'un scénario cohérent jusqu'à la fin ?
Pour le savoir, il nous faut tenter d'explorer le futur lointain, celui que prédisent les astrophysiciens et les cosmologistes pour les milliards de siècles à venir.
Souvenons-nous que l'Univers est en expansion. Cela veut dire que les quelque cent milliards de galaxies qu'il contient vont glisser, une à une, hors de leur champ de vision mutuel. Dans un futur à peine imaginable, des dizaines de milliards d'années dans l'avenir, la Voie lactée sera alors la seule galaxie que nos très lointains descendants - en imaginant qu'ils aient réussi à survivre et à coloniser d'autres mondes - pourront encore observer. Toutes les autres galaxies proches, y compris celles du Nuage de Magellan et la galaxie d'Andromède, auront glissé vers la Voie lactée pour y abandonner leurs myriades d'étoiles et former ainsi une seule et même galaxie.
A cette époque lointaine, notre Soleil aura cessé de briller depuis longtemps pour devenir une naine blanche qui ne donnera presque plus de lumière et encore moins de chaleur à ce qui restera de la Terre.
Comment imaginer notre ancien monde, plongé dans le froid et l'obscurité, dont la surface réduite en cendres sera à peine éclairée par les lueurs sinistres de notre Soleil mourant ? Sa très longue agonie pourrait durer 1 000 milliards d'années ou davantage. Dans ce décor lugubre, le même destin frappera inéluctablement la plupart des autres étoiles de la Voie lactée, alors que quelques-unes d'entre elles, les plus massives, finiront dans le feu éblouissant des supernovae, ultimes éclairs de lumière au plus profond des ténèbres.



20. Le fond de l'univers (

Après des milliards de siècles, emportés par le flot aveugle du temps, soleils et planètes auront disparu.
Les ultimes survivants de la formidable aventure du cosmos seront les cadavres d'étoiles et de planètes, ainsi que les trous noirs. Encore quelques milliards d'années et ils finiront par engloutir les restes de matière pour former des trous noirs galactiques géants dans une nuit sans limites.
Mais ce ne sera pas encore la fin. Lorsque toute la matière morte aura été engloutie par les trous noirs, l'Univers sera âgé d'un trillion de trillions de trillions de trillions de trillions de trillions d'années.
A cette époque inimaginable, proche d'une sorte d'éternité, les trous noirs eux-mêmes, ultimes témoins du temps où l'Univers existait en rayonnement et en matière, devraient s'évaporer à leur tour.
Alors il ne restera plus rien.
Les dernières particules de matière se seront désintégrées au cœur d'un néant infiniment grand.
Dans cet univers désormais sans courbure, même la gravitation aura disparu.
Cette longue histoire a-t-elle un sens ? Mais cette évolution a-t-elle un sens ? Y a-t-il une finalité au destin du cosmos ?
Depuis sa naissance il y a 13,7 milliards d'années, l'Univers est devenu de plus en plus complexe. Cette « aventure de la complexité », dont parlent volontiers nombre de physiciens ou d'astrophysiciens, a conduit la première « soupe de quarks » puis les premiers nuages primitifs d'hydrogène à s'organiser de manière telle qu'un jour, quelque part, la vie a fini par émerger de la matière pour prendre conscience d'elle-même et de l'Univers qui l'entoure.
Et aujourd'hui, 13,7 milliards d'années après le début, il est possible d'observer, très simplement, qu'une partie de l'énergie primordiale a engendré une complexité incroyable, un état d'ordre bien plus élevé qu'à l'origine : l'énergie du début des temps a été progressivement convertie en information. Peu à peu, au fil des milliards d'années, le cosmos semble donc reconstituer une information qui n'atteindra sa forme définitive qu'au tout dernier instant : à l'instant même où il aura réalisé l'information finale.

 

21. Les frères Bogdanov sont-ils des extraterrestres ?

boris 66480 : Vous etes originaires de quelle planète ? Depuis quelle date êtes-vous sur notre planète Terre ? Quelle est l'esperance de vie sur votre planète ? Merci je vous trouve tres sympatiques pour des extra-terrestres...
Les frères Bogdanov : Comme disait Raymond Lulle : "Nous sommes tous des habitants de l'Univers"

22. Un astre mystérieux

FrancisLaurentDjFlYesRadio : Quel est donc l'astre très brillant que j'ai vu de ma fenêtre vers les 2h et 3h du matin de ce dimanche 29 août 2010 ? Est-ce une énorme étoile, une planète géante, ou autre chose ? Ce n'est en tout cas pas un météorite, ni certainement pas une comète sans sa longue queue luminescente.
Les frères Bogdanov : Peut-être s'agissait-il de la planète Vénus? ou peut-être encore de Jupiter ? Il faut savoir que pour la première fois depuis près d'un demi siècle, cette planète géante va s'approcher à moins de 600 millions de kms de la Terre.
Pendant tout le mois de septembre, elle va donc briller d'un éclat étonnant dans le ciel nocturne. Peut-être avez vous assisté au début de ce magnifique spectacle.

23. Les chevaliers de l'eau du canal de Carpentras

Chabanne : Salut Igor, Ici les chevaliers de l'eau du canal de Carpentras. Tous nos voeux de bonheur pour ta vie avec Amélie. As-tu reçu notre livre où l'on parle de vous ? Et bravo pour ce livre magnifique !
Les frères Bogdanov : Merci à vous tous, Chevaliers de l'Eau de Carpentras! Hélas non : nous n'avons par reçu le livre dont tu nous parles. Mais encore merci pour tes compliments sur Le Visage de Dieu. A bientôt, à Carpentras, ou ailleurs dans l'Univers.

24. L'existence de Dieu


sénosenjack : Doutez-vous un seul instant de l'existence de dieu ? La religion est-elle un frein à l'évolution de la science ? Désuet dieu ? La science notre seul avenir ?
Les frères Bogdanov : La science enrichit chaque jour notre vision du monde. Et celle des religions.
Déjà, dans les années 50 le pape Pie XII lance son célèbre Fiat Lux : "Il semble en vérité que la science d'aujourd'hui remontant d'un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire le témoin de ce Fiat lux initial, de cet instant où surgit du néant avec la matière un océan de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient et s'assemblaient en millions de galaxies."
Soit. Mais que sait-on aujourd'hui de cette époque inimaginable ? En réalité bien peu de choses. Pour ne pas dire presque rien.
Tout au plus que l'Univers physique est né il y a plus de 13 milliards d'années d'une sorte «d'explosion» sans limite, un colossal déferlement d'énergie déversé à la vitesse de la lumière dans le néant en une infime fraction de seconde.
Pourquoi ce feu primordial? Personne n'en a la moindre idée.
A cet instant, l'Univers observable (qui pèse alors 20 microgrammes, le poids d'un grain de poussière) est tellement petit, tellement comprimé sur lui-même que son volume est des milliards de milliards de fois plus petit qu'une particule élémentaire. De quoi est-il fait alors ? Là encore, nul ne le sait.
Certains parlent de cordes vibrant dans un vide à 11 dimensions. D'autres de membranes. D'autres encore de choses dont l'étrangeté dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Ceci pour dire que le "ciel métaphysique" n'est pas près de disparaître.


25. Bientôt l'apocalypse ?

Mamou57 : Pensez-vous que les catastrophes qui se produisent un peu partout dans le monde ainsi que le réchauffement climatique indiquent que le Big Bang est plus proche que nous le pensons ! L'étude de l'Apocalypse de St Jean ressemble déjà à quelques évènements !!! Merci de bien vouloir me répondre.
Les frères Bogdanov : Les phénomènes climatiques dont vous parlez n'ont absolument aucun rapport avec le big bang. Il s'agit de phénomènes locaux totalement indépendants d'un évènement (le big bang) qui s'est produit il y a 13,7 milliards d'années.

26. La fin du monde

warrior : La fin du monde, vous la prévoyez pour quand ?
Les frères Bogdanov : Le Soleil s'éteindra dans 5 milliards d'années environ. La Terre disparaîtra avec lui. Mais cela ne signifie pas la fin de l'Univers.

27. Une émission en DVD ?

Vauclusia : Messieurs, bonjour, j'ai beaucoup apprécié votre émission sur le cerveau le lundi 30 juillet sur France 2. Je l'ai enregistrée sur cassette pour la montrer à mon époux , mais j'aimerais la montrer à mes enfants qui ont des lecteurs de CD ou de DVD. Puis-je trouver ce sujet sur CD ou DVD ? Je n'ai pas réussi à le retrouver sur le site de France 2. Encore bravo et merci. Bien cordialement.
Les frères Bogdanov : France 2 devrait prochainement proposer cette émission en téléchargement.

28. Une aide divine

bonbonbleu34 : A l'heure actuelle peut-on affirmer que l'univers s'est créé tout seul sans aucune aide dite "divine" ?
Les frères Bogdanov : Comme nous l'avons déjà dit plus haut, nous ne pensons pas que l'Univers soit né de "rien".
Les lois fondamentales étaient "déjà là" avant le big bang pour ordonner son évolution. Sur cette question, Steven Weinberg (prix Nobe de physique) qui a prédit et fait valoir que la constante cosmologique devait être nulle jusqu'à la 120e décimale a observé ceci : un tant soit peu trop grande, précise, et l'Univers se serait dilaté trop vite pour que les grandes structures (les galaxies) et leur contenu stellaire aient eu le temps de se former.
Au contraire, à peine plus petite, et le cosmos se serait effondré sur lui-même depuis longtemps. L'Univers repose sur un ensemble de lois physiques. Ces lois sont extrêmement précises. Et l'évolution de la matière inanimée vers la matière vivante, consciente et intelligente, dépend, très exactement, de ces mêmes lois.

29. Constantes physiques

Olivier : Bonjour. Vous mentionnez dans votre dernier livre l'incroyable "justesse" des constantes physiques. Un seul changement dans l'une de leurs décimales et l'Univers n'aurait pas existé, ou aurait un tout autre visage. Comme si ces nombres avaient été décidés par un esprit bien supérieur aux nôtres.
A l'inverse serait-il possible que nous soyons dans le seul Univers qui aurait en quelques sorte "survécu". Un peu comme si notre univers serait dans la peau d'un gagnant de la Loterie.
Une seule combinaison parmi des millions est gagnante. Un seul changement dans les numéros sortis et la combinaison n'est plus gagnante.
Finalement la justesse de nos constantes physiques peuvent s'expliquer par le fait que des milliard et des milliards d'univers ont tenté d'exister, mais seulement celui dans lequel nous sommes a fonctionné... Est-ce envisageable ?
Les frères Bogdanov : Nous ne le pensons pas. Il s'agit là d'une hypothèse très spéculative qui relève davantage, selon nous, de la science-fiction que de la science. D'excellents romans ont été écrits sur ce thème par de nombreux auteurs de SF sans que ces derniers ne revendiquent jamais le moindre statut scientifique pour leurs idées...
S'agissant du fantastique réglage de l'Univers, il est à noter que presque tous les physiciens à l'origine d'une découverte importante n'ont pas manqué d'être passablement troublés par l'extraordinaire rigueur de l'ajustement des constantes universelles (la seule façon d'échapper à ce constat étant de faire appel à l'hypothèse des univers parallèles, hypothèse qui, par définition, ne relève pas du domaine observable, autrement dit, n'est pas scientifique).
Au fond, comme nous l'écrivons dans notre livre, la seule question qui compte vraiment c'est celle-ci : l'Univers est-il apparu par hasard ? ou s'agit-il, comme aimait à en plaisanter l'astrophysicien Fred Hoyle, d'un « coup monté » ?
L'aventure de la vie résulte, semble-t-il, d'une tendance naturelle de la matière à s'organiser spontanément en systèmes de plus en plus hétérogènes et de plus en plus complexes. Mais pour quelle raison profonde ? Y a-t-il une ou plusieurs « lois » encore inconnues qui, dans certaines conditions d'énergie, poussent la matière à s'organiser jusqu'à devenir « vivante » ?
A juste titre, Illya Prigogine, prix Nobel de chimie 1977, a consacré une grande partie de sa vie à montrer qu'il existe une sorte de trame continue unissant l'inerte, le pré-vivant et le vivant, la matière tendant, selon lui par construction, à s'auto structurer pour devenir matière vivante : c'est là tout le secret de ce qu'il appelle les "structures dissipatives".
En fait, toujours selon Prigogine, l'Univers n'est pas seulement un immense ensemble matériel d'étoiles et de planètes, c'est surtout une stupéfiante organisation hiérarchique qui conduit nécessairement les molécules inanimées vers la vie. En d'autres termes, la vie apparaît comme l'expression nécessaire d'un Univers dont le réglage sous-jacent implique que les molécules les plus simples s'organisent en systèmes plus complexes jusqu'à engendrer du vivant.
Faisant un pas de plus vers l'intuition d'un ordre profond, , le physicien anglais Freeman Dyson, l'un des pères de la chromodynamique quantique, ira même jusqu'à écrire : «Plus j'analyse l'Univers et étudie les détails de son architecture, plus je rencontre de preuves selon lesquelles, dans un certain sens, l'Univers «savait» que nous allions apparaître. Il y a plusieurs exemples saisissants au sein des lois de la physique nucléaire d'accidents numériques qui semblent conspirer pour rendre l'Univers habitable.»

31. Un univers autodestructeur ?

Olivier : "Si Notre Univers est sphérique et en même temps en expansion, n'y t-il pas un risque que notre univers s'"auto-détruit" ?
Les frères Bogdanov : La topologie de l'Univers n'est pas encore clairement établie par l'observation. Mais dans le cas où (comme nous le pensons) l'Univers serait une sphère à 3 dimensions (pas à 2 dimensions mais bien à 3 dimensions, ce qui en fait un objet non représentable), alors aucun risque d'auto destruction : il poursuivra son expansion sans limite.

32. Le Visage de Dieu au cinéma ?

Olivier : Votre livre est passionnant, avez vous des projets de porter l'histoire du Big Bang, de notre Univers et pourquoi pas de votre théorie au cinéma ?
Les frères Bogdanov : Nous sommes en pleine discussion avec un producteur français sur ce projet. Mais comme vous l'imaginez, le chemin qui mène l'idée vers sa réalisation est long est difficile.

33. Les frères Bogdanov et Nicolas Sarkozy

lolo38 : Selon ''Le Point'', Nicolas Sarkozy veut vous voir plus souvent à la télé. En êtes-vous fiers ? Quels sont vos rapports avec le président ? L'avez-vous déjà rencontré ?
Les frères Bogdanov : Nous le connaissons depuis longtemps. C'est l'un des rares chefs d'état à considérer la science comme un facteur de civilisation.


19 nov. 2010

Une brève histoirs de l'avenir 1) Une très longue histoire, jusqu'à la "9ème forme".

http://www.attali.com/actualite/blog
Ceci est ma lecture du livre de J. Attali  "une brève histoire de l'avenir" .
                                              De la Chine  .... à la Chine?
TABLE DES MATIERES
1) Une très longue histoire.
     Nomadisme, cannibalisme et sexualité.    
     Ritualisation et sédentarisation.
     Ritualisation et sédentarisation.
     Le temps des Empires.
2) Une brève histoire du capitalisme.
     L'idéal judéo-grec: le neuf et le beau.
     foires, villes et nations.
     D'un coeur à l'autre.
          Bruges,         1200-1350:    les prémices de l'ordre marchand.
          Venise,         1300-1500:    la conquête de l'Orient.
          Anvers,        1500-1560:     l'heure de l'imprimerie.
          Gênes,         1560-1620:     l'art de spéculer.
          Amsterdam, 1620-1788:     l'art de la flûte.
          Londres,      1788-1890:     la force de la vapeur.
          Boston,        1890-1929:     l'explosion des machines.
          New-York,  1929-19800:    la victoire électrique.
          Los Angeles, 1980-...? :     le nomadisme Calfiornien.

Chapitres suivants
  3) La fin de l'Empire Américain.
  4)  Première vague pour l'avenir: l'hyper-Empire.
  5) Deuxième vague pour l'avenir: l'hyper-conflit.
  6) Troisième vague pour l'avenir: l'hyper-démocratie.
  7)Et la France? 


"Aujourd'hui se décide ce que sera le monde en 2050 et se prépare ce qu'il sera en 2100. Selon la façon dont nous agirons, nos enfants et petits enfants habiteront un monde vivable ou traverseront un enfer en nous haïssant. Pour leur laisser une planète fréquentable, il nous faut prendre la peine de penser l'avenir, de comprendre d'où il vient et comment agir sur lui. C'est possible: l'histoire obéit à des lois qui permettent de la prévoir et de l'orienter."


          L'histoire du capitalisme est instructive pour comprendre les "pré-visions" de J. Attali sur l'incertitude de ce qui va nous arriver et les cauchemars éventuels.  Depuis longtemps j'ai lu A. Slosman, sa "Grande hypothèse" et "les survivants de l'Atlantide". Donc je m'attendais à une phase "apocalyptique" que Slosman mettait en 2015. Ce je constate, c'est que les choses s'accélèrent et que de plus en plus de gens parlent d'apocalypse. Il y a même une émission télé récemment, il serait intéressant qu'elle suscite des commentaires. Je pense donc que ce sujet mérite la place que je lui accorde dans mon blog. A suivre?
1) Des origines au capitalisme.


L'humanité impose la primauté de la liberté individuelle à toute autre valeur. On assiste donc à la convergence comme sujet de droit autorisé à penser son destin, libre de toute contrainte si ce n'est dans le respect du droit des autres aux mêmes libertés. On assiste à l'émergence de la personne comme sujet de droit autorisée à penser son destin, libre de toute contrainte, si ce n'est le respect du droit des autres aux mêmes libertés.
Trois pouvoirs ont toujours co-existé:  Le religieux fixe le temps des prières, la vie agricole et détermine la vie future. Le militaire organise la chasse, la défense et la conquête. Le marchand produit, finance et commercialise les fruits du travail. En dessous, un pouvoir différent traverse tous les autres et en prendra peut-être un jour la place: LE  FEMININ qui maîtrise la production des gènes et la transmission du savoir.


          Nomadisme, cannibalisme et sexualité - les étapes. des origines à nos jours.
- 3,8 Milliards d'années: La vie surgit dans les océans.
- 350 Milliards d'années:la vie apparaît sur la terre ferme.
- 7 Millions d'années: les primates font leur apparition; les Toumaî au Tchad et les Orrorin au Kenya. Ils descendent des arbres et se dressent sur leurs pattes.
- 5 Millions d'années: L'Australopithèque en Australie et en Afrique orientale descend lui aussi des arbres.
- 2 Millions d'années: Dans la même région, Homo habilis et Homo rudolfendis se tiennent plus draoits et peuvent supporter un cerveau plus lourd? Cueilleurs, charognards, ils taillent des pierres (les premiers outils), et vont de terrtoire en territoire. Seuls les plus adaptés survivent.
- 1,5 Millions d'années:Homo ergaster surgit en Afrique de l'est. Plus adapté à la course, il apporte les premiers rudiments de parole.
- 1Million d'années: Homo ergaster évolue vers Homo erectus qui parcourt le reste de l'Afrique, l'Europe, l'Asie centrale, l'inde, la Chine...
- 900 000 ans: Toujours en Afrique, Homo sapiens puis Homo heidelbergensis, toujours nomade, encore mieux adapté à la course, se tient plus droit. Son cerveau est plus volumineux , le langage apparaît avec une organisation sociale  plus évoluée. Soumis aux forces de la nature, il n'enterre pas encore ses morts, ses outils et son habitat deviennent plus solides et plus ingénieux
Leçon de tous ces primates: transmettre est la condition du progrès.


- 700 000 ans: En Chine, Homo sapiens maîtrise la foudre et apprend à faire du feu. Il cuit les aliments et fabrique les premières chausses et les vêtements.
Vers
-300 000 ans: Homo sapiens évolue vers Homo erectus. Le cannibalisme commence, non comme acte de violence, mais comme pratique rituelle, appropriation de la force des morts. L'homme découvre que la procréation est la conséquence de l'acte sexuel et que les deux partenaires y jouent un rôle. Les familles les quittent la tribu à la puberté et s'en éloignent, pour fuir l'inceste qui affaiblirait le groupe? Sexualité et reproduction sont distinguées. C'est une tendance lourde de l'histoire!
Vers -160 000 ans: Encore en Afrique de l'est, une branche de l'Homo sapiens donne Homo sapiens-sapiens avec un cerveau beaucoup plus sophistiqué. Les femmes y sont responsables de l'éducation des enfants. Pour cet homme, tout est vivant, il enterre ses morts; le cannibalisme y est sans doute encore présent. Les groupes voyagent, commencent les échanges d'objets, de femmes et de prisonniers, premiers marchés où l'esclavage débute.
Vers -85 000 ans: Le début des glaciations amène à plus de sédentarisation et à des guerres pour les abris, les femmes, les zones de chasse.le principe des attaques est de faire peur, attaquer par surprise, couper les lignes de communication de l'ennemi. On ne donne pas de répit, on trahit souvent ses alliés, on simule la fuite (n'est-ce pas resté un atavisme?) Le cannibalisme subsiste pour ritualiser le rapport à la mort. Manger pour ne pas mourir, la leçon est encore vraie.
Vers - 45 000 ans: On vit l'hiver dans des grottes et l'été dans des huttes. les outils sont de plus en plus sophistiqués, et apparaît la division du travail.
Vers - 40 000 ans: Nouveau réchauffement climatique, Homo sapiens-sapiens parcourt le monde de l'Europe jusqu'à l'Australie et l'Amérique par le détroit de Behring. Il rencontre Homo neandertalis présent en Europe depuis - 250 000. Homo sapiens d' Europe s'appelait Cro-magnon.
Vers - 30 000 ans: Pratiquement toutes les espèces de primates disparaissent sauf Homo sapiens sapiens (pourquoi?, on ne sait pas), qui seul peut transmettre son savoir de génération en génération.


          Ritualisation et sédentarisation
Apparaît alors l'idée de dieu. Le cannibalisme se ritualise dans le sacrifice religieux. La propriété se précise, les langues se diversifient, on assiste à une accélération de la complexification: division du travail, habitation, pouvoir des hommes sur les femmes, interdits.
Leçon pour l'avenir: le sacré légitime les tabous. L'ordre rituel commence.
Les objets sont encore considérés comme du vivant, les échanges portent sur les femmes, les otages, les esclaves, le troc.. Ils sont ritualisés par l'obligation de silence.
Leçon pour l'avenir: la parole peut devenir une arme mortelle. Le marché est dangereux s'il n'est pas équilibré.
Vers - 20 000: Ces primates, toujours nomades, s'installent au moyen-orient où ils trouvent un climat accueillant une abondance de produits naturels et des animaux capturables.
Vers  -15 000: Les hommes creusent des puits, contrôlent des troupeaux d'animaux sauvages, attachent de plus en plus d'importance à leur progéniture, ménagent un peu la nature qui est l'expression des dieux.
Vers - 10 000: Invention de la propulsion, du levier et du premier moteur, l'arc (multiplication de sa propre force). On devient plus sédentaire. On vit plus vieux, on apprend à stocker, à enseigner le savoir. Le sacré bascule dans la glorification de la propriété du sol.
Vers - 9 000: Après la sédentarisation et l'agriculture, l'homme devient pasteur, les progrès sont foudroyants.
Leçon pour l'avenir: c'est dans le confrontation des nomades et des sédentaires que l'humanité acquiert puissance et liberté.
Vers - 5 000: En Chine, invention de la céramique, du gouvernail et début de l'écriture; Les premières comptabilités apparaissent ainsi que les récits d'aventure des premiers peuples surgis du néant de la préhistoire et bientôt, les premiers empires.


          Le temps des empires
Le sacré s'efface devant la force et le religieux devient le militaire, le travail est contraint par la violence, le savoir devient ce lui qui permet un surplus agricole. Les objets ne sont plus ni des noms propres, ni des personnalités; ce sont des artefacts interchangeables. L'esclavage est la condition de liberté d'une minorité. Le chef est prince, prêtre, chef de guerre, homme dieu. Ici naît la notion d'individualité et la dictature de prince fait s'éveiller le rêve de liberté.
L'empire s'installe quand il prend le contrôle des surplus qui permettent la défense, il délire quand il n'accumule plus assez.
- 2 697: Régne de Huang di en Chine (ou les dix mille royaumes), puis Mènes en Haute Egypte. On trouve les Indo-europeéens en Inde et Mésopotamie, Turcs et Mongols en Mésopotamie avec Ninive, Sumer et Babylone. L'écrirure cunéiforme apparaît avec les premiéres cosmogonies (épopée de Gilgamesh...). Le désir comme moteur de l'histoire est la matrice des textes sacrés. En Inde, les Upanishads sont la représentation d'une vision du monde et sans doute la première éthique.
Vers - 2 400 sont édifiées les premières pyramides et  de - 1 700 à - 1 200 émergent, au sein de l'ordre impérial, des sociétés à l'origine de l'idée de liberté et apparaît la démocratie de marché et l'ordre marchand.
Vers - 800 ces premiers marchés instaurent l'ordre marchand qui dure encore, même si l'histoire ne s'intéresse plus au sort des princes.
L'ordre marchand, individualiste, érige les droits de l'homme en idéal absolu. Il est capable de produire des richesses mieux qu'aucun autre ordre auparavant avant lui, souvent en violant sans cesse son propre idéal. Il parasite d'abord à l'intérieur les société impériales et progressivement il remplace les princes par des marchands et les services par des produits en série. Dans la violence, l'injustice et la splendeur, il installe la démocratie de marché en idéal de liberté (pour les mieux préparés à la conquérir), en épurant toutes les institutions jusqu'à atteindre son paroxysme.


          L'ideal judéo-chrétien, neuf et le beau.
Vers -1300, la pensée dominante est bouleversée par les Grecs, les phéniciens, les hébreux, avec la passion du progrès, de l'action, du neuf et du beau et de la métaphysique. On assiste à la création d'un Dieu unique quand les Hébreux quittent la Mésopotamie pour Canaan, terre promise par Dieu. Lidéal judéo-chrétien deviendra celui de l'occident: tout homme est l'égal de l'autre, le mode est à bâtir et à domestiquer en attendant un sauveur. L'enrichissement permet de se rapprocher des dieux, l'avenir doit être meilleur que le passé.
Vers - 1 200, les phéniciens fondent Tyr, Sidon, Wequel Gader. Les Ioniens et les Doriens fondent Sparte. Troie disparaît sous les coups des Mycéniens (des Achéens devenus des Crétois).
- 850, L'alphabet phénicien, encore utilisé, fait son apparition. Les Araméens s'installent en Syrie. En Israel, Osée, Amos, Isaî prophétisent.
- 753: Athènes devient influente par ses idées et ses oeuvres d'art. En Chine, les Zhous s'entre déchirent. Rome, qui est encore un village est fondé.
- 585: Nabuchodonosor détruit Jérusalem et déporte les juifs.
- 538: Les perses prennent Babylone par Cyrus et mettent fin à l'empire Egyptien.
- 525: Lao tseu met le bonheur dans le non agir; la liberté est de ne pas dépendre de ses désirs. En Inde, Gautama devient Bouddha, l'éveillé. En Chine, Confucius explique que le bonheur exige le respect de la politesse, de la tradition, de la famille, de la hiérarchie et de anciens. L'Asie veut libérer l'homme de ses désirs et l'occident veut lui permettre d'être libre de les réaliser. On a ainsi un monde considéré comme illusion contre un monde de l'action et du bonheur, la transmigration des âmes contre le Salut.
- 510 : Rome devient République; Athènes et Sparte mettent les perses en déroute; Darius, admirateur de Héraclite, est vaincu à Marathon. Son successeur, Xercès est battu 10 ans plus tard.
- 444: En Israel, la prophétie annonce le désastre à venir. En Grèce, Périclès fait s'épanouir Athènes.
- 431: Philippe, Macédonien, bat Sparte. Platon met en forme la pensée de Socrate.
Leçon 1: Quand une super  puissance (Sparte), est attaquée par un rival, c'est souvent un tiers qui vainc et fait sienne la culture du vaincu.
Leçon 2: Le pouvoir continue de se déplacer vers l'Occident.
Alexandre, le fils de Philippe conquiert le monde. La Grèce a fait son temps.
 Vers - 220: la richesse set encore à l'Est avec la splendeur des empires Chinois et la Grande muraille et le Confucianisme. Mais Rome construit le premier empire dont le centre soit en occident.
- 170: pillage du temple de Jérusalem.   - 27: J César empereur.    + 30: Naissance du christianiasme.
+ 170: Destruction du temple de Jérusalem. L'idéal judéo-grec de progrès et de création de richesse est modifié, le chemin vers le Salut est l'amour de Dieu. Cela aurait pu conduire à un recul de l'ordre marchand, de la liberté, de l'individu, mais il n'en sera rien.
Leçon pour l'avenir: une doctrine religieuse ne réussit pas à ralentir la marche de la liberté individuelle et à amener la fraternité, l'égalité, la non-violence, et l'humilité.
+ 284: Dioclétien collecte des impôts pour Rome menacé à l'extérieur.
+ 313: Dioclétien accorde la liberté de culte aux chrétiens.       + 320: Consatatin se convertit.
+ 393: Mort de Théodose. L'empire Romain se scinde entre Rome et Byzance.
+ 476: L'empereur Romulus Augustulus est remplacé par un roi Hérule, Odoacre. L'empire Romain disparaît, sans qu'un autre lui succède, pour la première fois.
+ 496: Clovis, roi des Francs est baptisé.
+ 622: Mohamed devient prophète. L'Islam comme le Christianisme l'a fait avant lui, et bouscule les structures vieillissantes au Moyen-orient, en Mésopotamie, Egypte, Afrique du Nord, Espagne. Le Califat a pour capitales Bagdad et Cordoue.
En +732 les francs arrêtent les musulmans à Poitiers.


          Les foires - villes et nations.
- 800: Aves Charlemagne, l'empire Romain renaît en Germanie, en apparence. Il est suivi par Otton et Fréderic. A côté, on trouve deux nations, la France dominée par les Frans et la Russie par les Vikings et d'innombrables principautés, les visigoths Espagne, les Saxons en Allemegne...
+ 900: L'unité est refaite par les Song en Chine de sud puis par les Jin. Son empire contrôle toutes les mers d'Asie. Dans le Califat on trouve à Cordoue des marchands (Omar Kayyân, Ibn Gabriel), maimonide et Averroès.
+1 148: les Almonades interdisent l'étude de la pensée Grecque et expulsent juifs et chrétiens. Les mondes musulmans et chinois tournent le dos à l'ordre marchand et  déclinent. Byzance, menacée par les musulmans brille moins.Cette situation pèse lourd sur notre présent et plus encore sur notre avenir.


2) D'un coeur à l'autre


          2-1)Vers le capitalisme moderne
Ce nouvel ordre, à la différence des deux précédents,où coexistent 1 000 tribus parlant 1 000 langues parle lui, la langue unique de la monnaie. Le coeur unique du monde marchand, où marché et démocratie sont fondés sur la compétition, est remplacé par un autre coeur après les crises qu'il génère. Ces coeurs on on arrière pays agricole et un ou des ports pour exporter les produits. La compétition impose un continuum entre marché, démocratie et violence. Le coeur doit maîtriser le capital, fixer les prix, tenir en main les salaires, les profits, l'armée, l'idéologie. Autour de lui, un milieu est constitué par les anciens rivaux et une périphérie formée des ordres antérieurs vend ses matières et sa main-d'oeuvre.
Forme après forme, chaque coeur, au bout d'un moment; ruiné par ses dépenses, laisse place à un rival, en général pas celui qui le concurrence, mais un tiers; forme après forme s'industrialise la production (agricole, puis artisanale) et s'étend l'espace du champ de liberté individuelle, du marché et de la démocratie. Le travail devient salarial, les richesses sont concentrées entre moins en moins de mains, les consommateurs deviennent de plus en plus libres et les travailleurs de plus en plus aliénés.
Par ironie, le nomadisme revient de plus en plus dans notre présent et.... dans notre avenir. C'est en effet le socle de la culture humaine. 
 L'ordre marchand a jusqu'à maintenant connu 9 formes successives du nom de la ville coeur: Bruges, Venise, Anvers, Gènes, Amsterdam, Londres, Boston, New york, Los Angelès.

         2-2) Les 9 "coeurs".
        
         Bruges   1 200 - 1 350: Les premiers marchés.
Technologie permettant d'étendre cet ordre: le gouvernail d'étambot. C'est un port aves un arrière pays agricole.
Bien de consommation de masse: lee aliments.
Monnaie dominante: le ducas.
Milieu: les foires de la Hanse, Allemagne, France, Italie.
Périphérie: le reste de l'Europe.
Pourtant, c'est en Asie qu'est l'essentiel des richesses du monde. Gengis Khan et le turc Tamerlan dirigent en nomades et par la peur.
Mais en 1 348, c'est la grande peste et le déclin, Bruges s'ensable.


           Venise 1 300 -  1 500: la conquête de l'ouest.
Force technologique:  la caravelle. C'est un port comme bruges avec un arrière pays agricole.
Bien de consommation de masse: les vêtements.
Monnaie dominante: le ducas.
Ville administrée par les Doges, les arts resplendissent, un ecrivain philosophe de renom représentatifs: Palladio.
Elle est condamnée à l'expansion ou à l'inexistance. Sa force naît du manque, son prestige du défi, son luxe de l'insolence.
Leçon pour l'avenir: les coeurs seront le produit d'un dépassement.
En Chine, la dynastie Yin laisse la place aux Mongols puis aux Ming en 1 368. Venise, ville modeste devient le centre.
Mais, vers 1 450, elle manque d'argent, elle est menacée par elle-même. Signe des temps: les grecs, chassés de Byzance encerclée par les Turcs, se réfugient à Florence et à Venise qui pourtant a fait son temps.
Qui peut alors devenir le troisième coeur? Pas Florence, qui n'est pas un port; pas Gênes qui est un port mais n'est pas prête, Pas Bruges dot la prospérité s'éloigne à la mort de Marie de Bourgogne; certes elle est encore puissante et attire les artistes (Van Eyck y peint en 1434 le premier portrait de marchands les Arnolfini, marquant ainsi l'entrée de la laïcité dans l'art). En même temps, la Chine des ming s'exlclue pour longtemps de l'ordre marchand. La Caravelle est bien là depuis 1 430, mais au Portugal, Henri le Navigateur est plus soucieux de gloies que de commerce. Le coeur pourrait être Séville après la découverte de l'Amérique par C. Colomb. Mais il n'y a pas d'arrière pays agricole et les Rois Catholiques ne pensent qu'à consommerce qu'ils ont volé en Amérique et ils chassent juifs et Mauresques.
Leçon pour l'avenir: l'ouverture aux élites étrangères est une des conditions du succès.


          Anvers 1 500 - 1 600: L'heure de l'imprimerie.
Force technologique: l'imprimerie.
Bien de consommation moteur:  le livre
Monnaie dominante: le gulden
Avec un riche arrière-pays et l'élevage du mouton qui donne la laine depuis déjà deux siècles, Anvers échange avec l'Orient. Tous, même Anglais et Français, viennent y faire teindre leurs draps et la bourse d'Anvers devient le premier centre financier d'Europe et a la capacité de gérer les marchés financiers et les mettre à son service.
Leçon pour l'avenir: finance et assurances, étroitement liées, constituent une dimension essentielle de la puissance marchande.
L'imprimerie, invention Chinoise redécouverte en 1 455 en Allemagne fut d'abord réservée au savoir religieux. La vitesse de transmission des données a considérablement été augmentée. C'est la première richesse dont le coût marginal est quasi-nul et le premier produit nomade produit en série. Elle a permis la liberté d'expression, les progrès de l'individualisme et de la raison, la diffusion de l'idéal judéo-chrétien. L'atelier de Cristophe Plantin à Anvers en est représentatif.Cependant, l'imprimerie a fait s'effondrer le rêve du Vatican et de l'empire Romain Germanique d'homogénéiser l'Europe autour de latin et de l'Église.
Leçon pour l'avenir: une nouvelle technologie de communication qu'on croyait centralisatrice, se révèle l'impitoyable ennemie du pouvoir en place.
1 517: Luther fait lire la Bible aux fidèles et s'allie aux princes Allemands contre la Papauté. Le temps des nations et le nationalisme peuvent commencer. Charles Quint tente en vain d'interdire Anvers aux étrangers. A son apogée, Anvers a 100 000 habitants. Mais les choses se compliquent, l'exploitation massive de l'argent d'Amérique fait baisser le cours de l'or dont Anvers ne domine pas les marchés, et on est pendant les guerres de religion. Elle s'efface vers 1 550 avec la spéculation financière à Séville.


          Génes  1 560 - 1 620: L'art de spéculer.
Force technologique: la comptabilité.
Bien de consommation de masse: la finance.
Monnaie dominante: le génovino.
Le pouvoir politique, source d'ennuis, a été laissé à deux familles, les Visconti et les Sforza. Les commerçants lombards deviennent banquiers et prêtent à intérêt. Il y a de nombreux juifs parmi eux. La comptabilité joue ici le rôle de l'imprimerie à Anvers, à Gênes, Platini et Massari inventent la comptabilité et le compte de pertes et profits. Ainsi se développe l'art de peser le pour et le contre et en philosophie, l'art de raisonner et de prévoir (voir Issac Abramavel et Jean Baudin). Mais le tourment se prépare. L'invincible Armada espagnole fait naufrage face l'Angleterre,les Espagnols sont chassés des Pays-Bas. La flotte anglaise va dominer les mers par F. Drake et Thomas Cavendish. Gênes s'épuise et s'efface vers 1  620.
Le coeur s'éloigne à jamais de la Méditerranée vers l'Atlantique. Mais la logique de l'ordre marchand étend peu à peu les droits des salariés et fait disparaître le travail forcé.


         Amsterdam 1 620 - 1 788: l'art de la flute.
Force technologique: la flute, bateau plus rapide et rentable et fabriqué en série.
Bien de consommation de masse: la laine qui est exportée.
Monnaie dominante: le florin.
Avec une flotte énorme, Amsterdam domine les mers. En 1604, on finance les opérations industrielles par des sociétes par action. On concentre de plus en plus de richesses en un nombre restreint de mains. La vie publique est fastueuse et la vie intellectuelle intense. En 1650, Spinoza ose penser un monde où Dieu se confondrait avec la Nature sans imposer aucune morale aux hommes, résolument seul et libre. Le monde saaiste fasciné à ce triomphe. Ce sera la forme marchande la plus longue de tout les temps.
Pourtant, on en garde plus en mémoire le sort des monarques. En Chine, les nomades Mandchous renversent la dynastie de Ming et fondent celle des Qing avec cette fois, Pékin pour capitale. Ils y resteront pendant un siècle et demie. Louis XIV met fin à la guerre de trente ans qui épuisait l'Europe et révoque l'édit de Nantes en 1685. Mais la richesse de la France reste loin derrière celle d'Amsterdam. Le monde change en même temps, Anvers, Bruges, Venise déclinent. L'Autriche s'installe en rampart devant les Turcs; La Russie s'installe dans le jeu international avec Pierre le Grand, et la Prusse en 1740 avec Frédéric de Hohenzollern. En même temps, 27 millions d'Africains sont vendus en esclaves dont 17 millions par les Arabes, 10 millions déportés vers les colonies par les Portugais, les Hollandais, Anglais, Français.
En ce 18 ème siècle, la géopolitique évolue plus avec l'économie et le commerce qu'avec les dynasties. Pour les Pays-Bas, première quasi-démocratie, c'est le triomphe. La France est le pays le plus peuplé, mais sa bourgeoisie se content de végéter. Elle subit revers sur revers sur les mers, en inde, en Louisiane, au Canada, on assiste à la faillite de Laws. Pourtant vers 1775, la Hollande décline comme ses prédécesseurs, ses navires ne sont plus les plus puissants, les mers mois sûres pour eux, la défense des routes commerciales est de plus en plus coûteuse.
Leçon pour l'avenir: Aucun empire même s'il paraît éternel, ne peut durer à l'infini.
En Europe, le nationalisme se développe, par exemple, les rois exigent que les opéras soient écrits dans la langue nationale plutôt qu'en latin. En 1776, les colonies d'Amérique deviennent indépendantes, en 1781, les insurgés gagnent la bataille de Yorktown. Les peuples grondent, la guerre menace. En 1788, crise financière: les banques des Pays-Bas font faillite.


          Londres 1 790 - 1890  - La force de la vapeur.
Force technologique: la machine à vapeur.
Produit de consommation de masse: les moyens de transport.
Monnaie dominante: la livre sterling.
Depuis 1895 l'Angleterre maîtrise la technologie du tissage de la laine et de l'extraction du charbon et la fabrication du verre. Elle prend le contrôle de L'Asie de sud, de l'Inde et de l'Amérique du Nord, terres productrices de coton qui devient la rivale de la laine et aussi stratégique que l'or. Surat devient en 1619 le premier avant-poste anglais de l'Asie du sud. Puis viennent les comptoirs de Madras, Bombay,Calcutta. L'Angleterree importe à bas prix depuis ses colonies et revend au prix fort des vêtements et des objets précieux. En 1689, Marie et Guillaume d'Orange (après Charles I et la dictature de Cromwell), accordent au Parlement, issu de la bourgeoisie, un droit de regard sur les affaires publiques. Ainsi naît, après les ébauches Hollandaises la démocratie moderne, la première démocratie de marché.En 1689 Jonh Locke un traité de gouvernement, Montesqieu naît. Les nations se construiront désormais autour les notions de d'une notion d'égalité, mais, mal vues par la démocratie, les différences ente individus resteront nécessaires aux marchés. L'idéal judéo-chrétien continue d'étendre son empire.
Comme dans les coeurs antérieurs, la prise du pouvoir est volontariste. En 1734, le parlement anglais lance un concours qui aboutit à la mise au point de chronomètre. La marine l'utilise por raccourcir le durée des traversées et acquiest la maîtrise des mers. En 1757, les troupes de la Compagnie des Indes Orientales contrôlent le Bengale et toutes les mers d'Asie. En 1776, Adam Smith  publie le premier livre de référence sur l'économie de marché: "Recherche sur la nature et les causes de la richesses des nations". William Pitt applique ces préceptes et redresse l'économie. Il signe en 1786 un traité de libre-échange avec son pire ennemi, la France. Entre 1780et 1810, Londres a "pris le pouvoir".Une troisième fois encore, quand deux pouvoirs en place s'entre-déchirent, une troisième force apparaît, à laquelle le marché donne le pouvoir. La terre fournit encore tout, vêtements, bois,outils, avec l'énergie et la construction navale. La rente foncière finance l'industrie. En 1768, une nouvelle machine à filer (construite par R. Arkwright) fonctionne avec l'énergie des rivières. Alors apparaît une innavation majeure, par Denis Papin mais breveté par James Watt, la machine à vapeur.
Leçon pour l'avenir: C'est le manque qui force à aller chercher de nouvelles richesses (la rareté est la bénédiction des ambitieux).
Autre leçon: Peu importe l'inventeur, l'important, c'est d'être en situation culturelle et économique de la mettre en oeuvre.
Pourtant la France de 1780 a les ingénieurs, les marchés, les techniques, la liberté intellectuelle, les idéaux des "Lumières". Mais elle n'a ni port important, ni marine. Elle est épuisée par les guerres dont le soutien à la guerre d'indépendance en Amérique. La révolution fait fuir les rares marchands. Si on se tourne vers Venise, le dernier Doge abdique en 1697 sur les ordres du Général Bonaparte. Après la révolution, les financiers Français s'installent à Londres.
Encore un fois, un petit pays (beaucoup plus pauvre que la France et les ports Hollndais), pernd le pouvoir et se tourne vers l'extérieur (car ici il est coupé des marchés Français). La livre remplace le florin Hollandais. L'Amérique accueille des millions d'immigrants fuyant l'Europe en guerre. Ils "débarrassent" cette terre "sans mémoire" de ses indigènes. Ils vont créér une démocratie de marché, sans rentiers ni seigneurs, au service des marchands. Puis, Napoléon  transforme la France en économie de guerre et refuse une innovation de Fulton qui utilise la vapeur pour mouvoir en bateau (le Clermont) car il n'y voit pas d'usage militaire.  Les Anglais se saisissent de l'occasion et G. Stephenson construit la locomotive à vapeur. Cependant, les guerres Napoléoniennes ouvrent le continent aux produits anglais.Londres devient une très grande ville. En 1815, la première multinationale venant de Fancfort, est créee, la Banque Rothschild permet de financer la sidérurgie, les chemins de fer, les bateaux. La première ligne de chemin de fer est construite près de Londres en 1821. Alors, pour la première fois dans l'histoitre, la valeur ajoutée industrielle dépasse en 1825 celle de l'agriculture. Le basculement aura lieu en Prusse en 1865, en 1869 aux Etats-Unis et en 1875 en France.
Comme les 5 formes précédentes, elle transforme de nouveaux services en produits industriels et concentre de plus en plus de richesses en de moins en moins de mains. Il y a une plus grande liberté pour les citoyens et les consommateurs, mais de de plus en plus d'aliénation pour les travailleurs, ce qui est le cas vers 1846 d'un réfugié politique allemand né en 1818: Karl Marx.  Mais la démocratie progresse avec le marché.
Leçon pour l'avenir: L'état autoritaire crée le marché qui crée à son tour la démocratie.
Pour la première fois, le coeur de l'ordre marchand est aussi la capitale de l'Empire, politiquement et milititairement. En 1857, l'armée remplace la Compagnie de Indes et en 1860, le Chine est mise à feu et à sang pour la maîtrise de l'opium et le Japon décide alors d'imiter l'Occident. Mais les signes du déclin arrivent.   En 1867, le "locomotive act" réduit la vitesse autorisée pour les locomotives. En Amérique, la guerre de sécession enchérit le prix du coton. En 1790, la City est menacée par les banques Américaines et la livre par le dollar. Dès 1880, la Prusse devient rivale et exerce sa pression. En 1882, faillites bancaires!
Leçon pour l'avenir: Une fois de plus, la faillite de la place financière dominante ratifie la fin d'un coeur.
Mais aucun port n'est plus prêt à prendre le relais ni aucune nation d'Europe.


          Boston,1890-1920: l'explosion des machines.
Bien et service de consommation de masse: Les machines domestiques.
Bien dominant produit par la technologie: L'automobile avec le moteur à explosion.
Monnaie dominante: Le dollar.
La France aurait pu avoir une chance avec son réseau routier datant de la monarchie. En effet, c'est Beau de Rochas qui invente l'automobile équipée d'un moteur à explosion, mais on n'y voit qu'un substitut du carosse. L'individualisme Américain, incapable d'accepter le train' la nécessité de raccourcir les distances et l'absence de tradition artisanale ont fait de Boston le premier centre du capitalisme Américain . Il est un fait qu'un groupe de puritains venus de l'Angleterre décrète que réussir matériellement, c'est se prouver à soi-même qu'on est élu de Dieu, et qu'il est moralement honorable d'être riche. Ainsi, Boston devient le premier port d'Amérique. On s'y inquiète en 1855 du risque de pénurie d'huile suite à la disparition des baleines. On y trouve d'innombrables banques, on y développe les innovations qui viennent surtout d'Europe: la lampe électrique,le gramophone de Thomas Edison, le téléphone...
A la différence des autres coeurs, les Etats-Unis n'ont aucun rival crédible sur leur continent et sont libres d'intervenir mondialement sans risques ni menaces sur leur territoire. Ici encore, l'ordre marchand s'étend là où un passé sédentaire ne freine pas la mobilité qu'il exige, là où une bourgeoisie peut prendre le pouvoir sans guillotiner une noblesse.
Mais, à partir de 1890, une terrible récession ravage l'Europe du Nord, de l'Islande à la Pologne, provoquant le plus formidable mouvement de population de l'histoire,15 millions d'européens migrent vers le continent Américain. Grâce aux luttes sociales la classe ouvrière obtient des salaires moins misérables, parallèlement, il y a enrichissement de la bourgeoisie, développement de l'automobile, plus de libertés individuelles (la nouvelle bourgeoisie cliente de l'automobile naissante est très bien décrite par Jonh Whistler). Maintenant, tout va tourner autour du moteur à explosion et de cette industrie naissante. Dès 1880,13 ans après son invention en France, le moteur à explosion est d'abord utilisé dans les machines-outil puis l'automobile vers 1890 et le premier métro en 1897 à Boston qui devient le premier port d'Amérique. Le marché de l'automobile explose: en1898, 50 marques; de 1904 à 1908,241 autres dont Ford à Dértoit.L'industrie structure l'ensemble du pays mais crée une nouvelle forme d'aliénation, le travail à la chaine. Les prix, eux, baissent de moitié avec le modèle T.
En France, ce sont encore des objets de luxe, Louis Renault refuse de les fabriquer en série. L'Angleterre est en crise financière, l'Allemagne produit peu. Et ainsi te "tour est joué." Le moteur de la croissance est désormais Américain et partout la démocratie progresse avec le marché. Même la dynastie chinoise s'efface devant une république. Cependant les tensions augmentent pour la maîtrise des marchés, Angleterre et Allemagne se disputent un pouvoir qui ne leur appartient déjà plus et c'est dans ces conditions que la guerre éclate en 1914. En 1916, l'accord de Pico-Sykes prétend découper le Proche-Orient entre Angleterre et Allemagne. C'est alors que les Etats-Unis entrent en guerre pour peser sur le partage des richesses pétrolières. La Révolution d'Octobre 1917 accélère le basculement du pouvoir vers l'Amérique.
Leçon de l'Histoire: une fois de plus, le vainqueur de toute guerre est celui qui ne le fait pas, ou qui ne se bat pas sur son propre territoire.
1919: Le traité de Versailles, rédigé pour sa partie économique surtout par des financiers Américains, redessine l'Europe, émiette l'Empire Ottoman, entérine la création de l'URSS et impose une charge insurmontable à l'Allemagne. Le Président Américain, tout-puissant, peut imposer les règles pour éviter toute nouvelle guerre avec la Société des Nations.
Mais déjà, les coûts de production augmentent, les salaires s'élèvent et la demande s'effondre. La production se durcit, la liberté recule. En 1928,  les Cartels pétroliers augmentent le prix de l'essence et la production automobile s'effondre. La crise de 1929 approche et met fin à la septième forme marchande.


          New-York, 1929-1980: la victoire électrique.
Bien de consommation de masse: la machine domestique.
Technologie: le moteur électrique.
Monnaie dominante: le dollar.
On remplace par des appareils électroménagers les services domestiques rendus par les femmes au foyer et les employés agricoles. Comme pou chaque mutation antérieure, la victoire se joue avant, ici dès la fin du 19ème siècle pour l'électricité.
Leçon pour l'avenir: le temps qui sépare une innovation, même socialement nécessaire de sa généralisation tourne toujours autour de 50 ans.
Inventions et innovations électrique: le moteur électrique parTelsla; l'ampoule par Edison  (et en 1906, l'état fédéral prend en main main un réseau national). Puis le moteur permet l'invention da l'ascenceur et l'urbanisme devient "vertical". Il favorise la migration rurale et la réduction de la famille. Tout cela créé un marché pour les machines. Le mouvement féminin apparaît ainsi que des jounaux féminins er une consommation féminine. La femme se libère, le marché va l'aliéner. Comme les formes précédentes, elle concentre de plus en plus de richesses en un nombre restreint de mains avec plus de libertés pour les consommateurs et moins de liberté pour les travailleurs.
Cette forme, où le lien familial tourne autour d'une famille plus étroite débarque en Europe. Elle se trouve aussi au coeur du projet nazi. En Allemagne, le besoin en main-d'oeuvre, pétrole, matières premières devient crucial. L'URSS s'organise aussi autour d'une économie de guerre. l'énergie joue un rôle clé. Pour atteindre les réserves du Caucase, Hitler se dirige vers Stalingrad et le Japon attaque à Pearl-Harbor pour rompre l'embargo pétrolier. Puis, à la fin de la guerre, à Yalta, en février 1945, Théodore Roosevelt reprend l'Arabie Saoudite à la Grande Bretagne.
 A l'issue de cette deuxième guerre mondiale qui a fait environ 50 millions de morts, soit 5 fois plus que la première, le monde est totalement transformé. L'arme nucléaire est apparue, la Shoah a eu lieu, le Moyen-Orient est divisé en 10 états et le communisme est triomphant. La troisième forme se récrée dans une moitié du monde et vis à vis de l'autre moitié du monde, la "guerre froide "  s'installe.  Cette forme est centrée autour de New-York et "de l'électricité".
Alors le développement se poursuit, électrifications, allocations familiales, demandes de masse pour les biens d'équipement ménagers inventés vers 1920 (les prix sont multipliés par 5 et la production par 10). Les innovations se multiplient; en 1947 la pile électrique, le transistor (qui a permis l'ouverture de la sexualité hors des bals officiels contrôles par les parents). Ainsi, est annoncée l'entrée des jeunes dans l'univers de la consommation, du désir et de la révolte.
Leçon pour l'avenir: le lien entre technologie et sexualité structure la dynamique de l'ordre marchand.
Les pauvres se soulèvent dans les ghettos. La classe moyenne épargne au lieu de consommer. Le nombre de ceux qui incitent à dépenser augmente: banques, assurances, publicité, médias, marketing. Dans cette forme, le "milieu est le "reste du monde". La France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne rattrapent leur retard. Le monde est sous contrôle des Etats-Unis d'une part et de l'URSS de l'autre. En 1954, le premier ministre Iranien est destitué par la CIA pour avoir nationalisé le pétrole Perse qui est alors mis sous contrôle international. En 1952, les chars Soviétiques entrent à Budapest.
Le coeur commence alors à s'épuiser avec des dépenses militaires à l'étranger (guerre du Viet-Nam, de Corée et policières dans les ghettos). Les activités des services ne pouvant être automatisés, celle des "cols blancs" dans l'industrie ont une productivité qui stagne. La productivité du capital décroît, les capitaux vont de moins en moins vers les petites entreprises innovatrices. La hausses des prix, celle du pétrole en particulier, réduit les revenus disponibles sans augmenter ni la production ni la demande. L'épargne baisse. Les dettes augmentent. puis vient l'inflation qui réduit les dettes et le poids de l'endettement, mais en retour augmente l'inflation. En 1980, Les Etats-Unis semblent au bord du déclinavec une dette externe massive,la City redresse "la tête", le Japon devient leur principal créancier. Ce dernier aurait pu accéder au coeur, il en avait la capacité financière, le technologie et la puissance industrielle. Mais il ne peut résoudre les difficultés structurelles de son système bancaire  ni maîtriser la "bulle financière" et n'attire pas les "élites". C'est alors que surgit une "nouvelle vague technologique" qui va rendre possible l'automatisation massive des activités administratives dans les grandes entreprises, ce qui était "le problème" de la huitième forme marchande. Le centre économique et géopolitique du monde se déplace à nouveau vers l'Ouest.


          Los Angelès, 1980 - 2...? Le nomadisme Californien.
Pour la première fois, l'ordre marchand se réorganise autour d'un lieu, d'une culture et de ressources financières qui permettent à une classe créative de transformer une révolution technique en un marché commercial. Cette mutation en élargit l'espace et augmente le nombre de démocraties de marché.
Au coeur de 35 millions de personnes, de San-Francisco à Los Angeles, d'Hollywood à la Silicon Valley, Ce n'est pas le fruit du hasard. C'est là qu'on découvrit les mines d'or, que démarrèrent l'industrie du pétrole du cinéma, de l'électronique, de l'aéronautique, que l'on trouve grandes universités et centres de recherche...Il semble que la menace de tremblements de terre suscite une "vibration" intense dans cette région.
Comme dans les formes précédentes, les technologies préexistaient. Pour résoudre le problème de la productivité des activités administratives et de bureau des banques et des entreprises. La manipulation de l'information devient un atout majeur. Depuis 1920 existent des machines électriques à cartes perforées, depuis 1940 les premiers ordinateurs à usage militaire, en 1971 le microprocesseur voit le jour avec Intel co-fondé par Gordon Moore et vers 1973 l'ordinateur commence à remplacer les machines à carte, la bureautique est née. supprimant toute limite à la croissance des mécanismes financiers et et de couverture de risques. Une nouvelle fois, c'est par l'industrialisation de services (ici financiers et administratifs) que le coeur prend le pouvoir.mais,contrairement à ce qu'annonçaient les futurologues, ce n'est pas l'avènement d'une société de services et post-industrielle, mais exactement le contraire: c'est le début d'une industrialisation des services visant à les transformer en nouveaux produits industriels.
Nouveaux objets de consommation de masse: Les objets nomades (comme  auparavant l'automobile ou les produits électroménagers). On les appelle "nomades" car ils sont susceptibles d'aider l'homme en voyage. Le premier fut sans doute la pierre taillée. En 1976, Steve Job crée apple1, ordinateur individuel utilisable par tous. En 1979, les Japonais commercialisent le premier objet nomade dont le nom est quasi nomade: le walkman inventé par l'allemand Andréas Pavel. Le minitel apparaît en France et IBM lance le premier PC portable, IBM 5150 doté d'un processeur INTEL et de MS-DOS produit par Microsoft. Il pèse 12 kg, est 32 000 fois moins puissant que ceux de 1976 et 12 fois plus cher. Puis apparaît le téléphone portable et Internet. Pour les sédentaires, ils sont des substituts au voyage, pour les nomades, un moyen de rester en relation et d'avoir une adresse non territotriale. Le premier téléphone mobile non militaire arrive à la fin des années 1970. Aujourd'hui, c'est le plus grand succès commercial de tous les temps.
Naissance de l'internet: en 1962, le MIT publie sur la possibilité d'interaction entre deux ordinateurs. En 1965 a lieu le test de la première liaison par téléphone et en 1969, le réseau  arpanet fut créé (US Army puis réseaux universitaires). Le premiers Newsgroups en 1979 sont lancés par des étudiants Américains pour transmettre des données civiles dans les centres de recherche. En 1981, Arpanet arrive en Europe avec le protocole TCP/IP, puis le mot internet. En 1983 est ouvert le premier serveur gérant les noms de sites. Internet s'ouvre au grand public et les premières adresses email sont crées. Le langage HTML est inventé en 1981par Tim Berner du CERN, il est commun à tous les utilisateurs de ce réseau. Il organise la communauté et la nomme world wild web service. Il met en ligne la première adress IP: http://info.com/.
Leçon pour l'avenir: nombre d'innovations majeures sont le produit du travail de chercheurs payés sur les fonds publics pour chercher autre chose.
Puis les applications se multiplient, gestion commerciale, courrier électronique, commerce électronique, échange de données financières. En 1992, 1 million d'ordinateurs sont connectés, 10 millions en 1996 et 2 milliards en 2008. Internet aparaît comme le nouveau continent virtuel à découvrir, à peupler, à organiser, avec un champ infini pour les marchands et des sociétés les premières au monde.  (microsoft, oracle, AOL, google). En 2006, 100 millions de personnes jouent en réseau, l'activité intrenet dépasse les 4 000 milliards de dollars, 10% du PIB mondial dont la moitié aux Etats-Unis. Le rapport entre l'économie financière et l'économie réelle passe de 2 en 1976 à 50 en 2006; les transactions financières internationales représentent 80 fois le volume du commerce mondial contre 3,5 fois en 1997. Le marché de l'assurance devient considérable. Assurance de biens et de personnes et fonds de couverture de risques: 10% du PIB aux Etats-Unis soit 2 500 milliards de dollars contre 2 000 pour l'énergie et ils représentent 1/3 des transactions boursières; ils prennent des risques illimités sans en avoir le financement.
Le centre de gravité se déplace de New-York vers la Californie tout en restant le centre de la finance mondiale. Les Etats-Unis retrouvent leur dynamique d'emploi, de croissance, de productivité, d'entreprise, avec son esprit pionnier; la culture californienne de distraction, cinéma, musique, information a son débouché dans les objets nomades radicalement nouveaux. Les prix baissent, le patrimoine et l'enrichissement augmentent massivement.
Jonh Rawls parle de la recherche de l'équité qui remplace celle de l'égalité. Ils s'installent plus que jamais comme la superpuissance planétaire et organisent des réseaux pour séduire, convaincre, influencer. L'ordre marchand s'étent à de nouvelles démocraties (Grèce, Chili...); le système Soviétique lui-même bascule. En 1985, M. Gorbatchev tente d'instaurer la démocratie et passe de la Glasnost à la Perestroîka mais ne comprend pas (?) que la démocratie ne peut exister sans économie de marché. Le système mondial se libéralise partout, les droits de l'homme sont mieux respectés (96 pays ont aboli la peine de mort), les résultats sont exceptionnels (de 1980 à2000 le PIB a été multiplié par 3, le commerce des produits industriels par 25, >40 trillions d'euros et 4%/an, vitesse jamais atteinte dans l'histoire).
Mais bientôt les résultats stagnent, l'Europe poutant économiquement rassemblée décline, l'Asie remonte. Sa croissance dépasse 7,6%, son PIB est multiplié par 7. Le pacifique devient la première mer du monde et l'Asie s'approche à nouveau du coeur. Le Japon, qui aurait pu devenir un coeur et reste la deuxième économie du monde, subit en 1995 un crise dont il sort très affaibli en 2005. La chine décolle en 1989 et produit en 2006 plus de la moitié des produits "phare" de des formes antérieures. Les fortunes y atteignent des niveaux fantastiques, alors que les salaires sont la vingtième de ceux de "l'Occident". L'Inde elle aussi est en forte croissance avec des inégalitées encore plus marquées qu'en Chine.
Tout semble en place pour que cette 9ème forme réduise masssivement la pauvreté et et dure encore très longtemps.


3) Les débuts de la fin.

Cette fin s'annonce comme pour toutes ses devancières. L'ordre marchand souffre de nombreuses contradictions internes. Les déficits externes explosent  et leur financement est de plus en plus dépendant de l'étranger, surtout pour les USA et 2/3 des réserves mondiales ont perdu 1/3 de leur valeur. Le système financier Américain, sans contrôle, exige des rentabilités que l'industrie ne peut atteindre; Les entreprises prêtent au secteur financier plutôt que d'investir et la qualité baisse; elles croulent sous les dettes à l'égard des leurs retraités. L'industrie Américaine est menacée par l'arrivée d'Internet, tout ce qui peut être dématérialisé est progressivement échangé gratuitement.Les salariés aussi sont de plus en plus endéttés. Le taux d'épargne qui était de 10% en 1980, n'est plus que 0,2%, le plus bas du monde. Les inégalités entre riches Américains et les autres avec un accroissement considérable de la précarité, y compris en Californie. L'agriculture mondiale piétine alors que la population augmente de plus en plus vite. La croissance aggrave la misère de beaucoup. Une part importante de biens exportée à très bas prix est fabriquée par des travailleurs ultra-exploités dans les pays les plus pauvres d'Asie et d'Amérique latine en particulier des enfants dont les conditions sont intolérables. En fait personne ne contrôle plus rien. En Afrique, la situation est pire encore. Devant ce terrible décalage,les mouvements de population s'accélèrent. Les violences n'ont jamais cessé, même s'il n'y a pas de gurre déclaréeL La disparition de l'affrontement Est/Ouest révèle les écarts Nord/Sud. Les guerres civiles sont partout, des Balkans à l'Amérique latine, de l'Afrique au Moyen-Orient. En 1991, le mur de Berlin est tombé, mais l'Irak, nouvel allié de l'Amérique, veut s'emparer du pétrole du Koweît...et, le 11 septembre 2001, des pirates pétris de théologie abattent des monuments du monde "sédentaire".

Les USA accroissent leur dépense militaires et une neuvième fois, le coût de la défense d'un coeur menace sa survie. L'avenir, qui semble sourire à l'infini à l'Amérique, devrait pourtant s'inspirer des leçons de passé, il pourrait lui ressembler, la 9ème forme déclinerait, une 10ème forme apparaîtrait avec un nouveau coeur et de nouveaux vaincus? Cette histoire aidera à tracer les contourss de cet avenir et à en déceler les périls pour tenter de les maîtriser.