"LE VISAGE DE DIEU" ou Ma vision de la cosmologie-
"LE VISAGE DE DIEU" ou Ma vision de la cosmologie-
Georges Smoot, le "Père" de COBE (Cosmic Background Explorer, satellite lancé en 1992), déclarait dans la salle de presse: "pour les esprits religieux, c'est comme voir le visage de Dieu".
Une de mes passions est la lecture des livres de vulgarisation de la science, de la physique quantique à la cosmologie. Le visage de Dieu reprend l'émerveillement face à la nature que j'ai eu dans mon enfance. Partagez le avec moi dans les articles que rédige sous le libellé "le visage de Dieu".
Mes remarques à propos du livre des frères Bogdanov:
Pourquoi tant de passions? de rejets? Sans doute parce qu'il contraint à un choix impossible: Un univers sans cause d'un côté et de l'autre ce vers quoi G. Smoot a attiré l'attention, le "visage de Dieu"
Même si depuis cette phrase, G. Smoot s'est prudemment "réservé", cette phrase résonne toujours en moi. Les réactions à ce genre de phrases sont souvent brutales, comme le montre "l'affaire Bogdanov" que j'évoque dans un article spécifique. Les esprits s'échauffent vite dès qu'on prononce le mot Dieu. D'un côté, les esprits "scientifiques" revendiquent la vérité d'une communauté dont les résultats ont fait leur preuve. Elle s'exprime avec juste raison certes, mais on voit maintenant les limites et les dérives possibles et avérées de la science. De l'autre les détracteurs, dont les raisons sont souvent justifiées, mais qui ne voient plus que par ces raisons, ce qui conduit souvent au dogmatisme et à l'intolérance.
Je n'encense pas les Bogdanov, mais leurs écrits sont proches de ce que je ressens souvent dans mes réflexions sur les limites de la connaissance et sur le sens que je donne à l'existence et ma fascination pour les merveilles de la nature. Cela personne ne peut me le contester, sous peine de me priver de ma liberté de penser et de vivre. Je refuse le mimétisme de pensée, celui que René Girard évoque dans "l'origine de la culture. J'aspire à écouter mon mon "inside" sans être "aliéné" par la pensée dominante, tout en l'écoutant aves sérieux.
1) Que se cache-t-il derrière "voir le visage de Dieu"?
*Introduction.
G. Smoot, le "père du satellite Cobe (Cosmic back back ground explorer), a déclaré dans la la salle de presse où il présentait ses résultats au grand public, "...pour des esprits religieux, c'est comme voir le visage de Dieu". Même s'il s'est détracté et est resté prudent par la suite, ces paroles restent résonnent de cette déclaration sur un profond mystère. Il a été largement commenté et va jusqu'au livre des frères Bogdanov, avec la polémique qui s'ensuit...
Dans "Dieu et la science" (Avec Jean Guitton), les Bogdanov avaient écrit 'il est possible d'appréhender l'univers comme un message exprimé dans un code secret, sorte de hiéroglyphe cosmique, qu'on commence juste à décrypter". Il semble inscrit dans la trame de l'univers primordial, où l'avenir de tout ce qui est semble déjà crypté dans la première lumière. Cela veut peut-être dire que l'origine profonde de la trame cosmologique pourrait se situer ailleurs que dans le monde physique. L'univers repose bien sur des lois physiques, mais leur origine semble curieusement située en-dehors de notre réalité, antérieure au big bang lui-même. Paul Davies a dit en 2001: "Les lois de la physique n'existent aucunement dans l'Espace et dans la temps. Comme les mathématiques, elles ont une existence abstraite, elles décrivent le monde, mais elles ne sont pas dedans. Mais cela ne signifie pas que les lois sont nées avec l'univers. Si tel était le cas, si l'univers et les lois étaient issues de rien, on ne pourrait y recourir pour expliquer l'origine.Nous devons admettre qu'elles ont un caractère abstrait, intemporel, éternel".
La cosmologie est au confluent de la physique, de la métaphysique et de la philosophie. Quand la recherche approche de la question ultime de notre existence, les frontières entre elles deviennent inévitablement floues. Si l'ADN cosmique existe bel et bien, alors il faudra sans doute le chercher à l'origine, dans le tout premier instant qui a marqué la préhistoire du monde, bien avant le big bang. Là se trouve peut-être, dans la singularité initiale, codifié le scénario cosmologique au coeur de temps imaginaire et du zéro.
*Les constantes universelles, le hasard, la création?
Le cosmonaute Poliakov écrit en 1998: "Nous savons que la nature est décrite par la meilleure des mathématique possibles, parceque Dieu l'a crée. C'est peut-être pour cela que le coeur d'une rose ou un magnifique coucher de soleil donnent parfois la sensation furtive qu'un ordre, une intelligence insaisissable et bienveillante est bel et bien là...mais l'instant d'après, cette certitude s'évanouit". A. Einstein a confié à P. Dirac, lui aussi troublé par l'ajustement des constantes universelles, que les valeurs de celles-ci n'étaient pas distribuées au hasard et sans doute poussé par cette conviction il a dit: "je veux savoir comment Dieu a créé le monde. Je ne suis pas intéressé par tel ou tel phénomène, je veux connaître la pensée de Dieu, le reste n'est que détail'.
"Est- ce un hasard?", c'est le dernier mot choisi par S. Hawking pour clore sa "brève histoire du temps". Il se demande entre autre pourquoi l'univers existe. Sa réponse a de quoi surprendre: "Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine. A ce moment nous connaîtrons la "pensée de Dieu"". Cela pourrait bien devenir l'horizon de la recherche scientifique au 21ème siècle, comme l'affirme F. Dyson à J. Peeble à Prince town: "Le défi est bien de lire la pensée de Dieu afin de savoir pourquoi l'univers existe, pourquoi il est tel qu'il est, pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien, pourquoi le monde a-t-il été créé"?
M. Planck a aussi déclaré: "Toute la matière trouve son origine et existe seulement en vertu d'une force...nous devons supposer derrière cette force l'existence d'un esprit conscient et intelligent!" et si on suit S. Hawking, peut-être même la présence d'un être "responsable des lois de la physique avant le big bang". R. Penrose précise: "C'est une création à partir de rien. L'apparition à partir de rien de notre univers". Doù l'enthousiasme de G. Smoot face à l'éclair primordial: "c'est vraiment remonter en arrière jusqu'à la création, regarder l'apparition de l'espace et du temps, de l'univers et de tout ce qu'il y a dedans, mais aussi de voir l'empreinte de celui qui a fait tout ça". La science de l'information commence à nous dire que le monde de l'énergie et de matière repose sur un autre monde invisible mais déterminant, celui de l'information; un peu comme le monde du vivant obéit au code génétique. Est ce que désigne G. Smoot lorsqu'il lance à propos de l'univers: "Son évolution est inscrite dans ses débuts, une sorte d'ADN cosmique si on veut".
Le temps, l'espace et la matière auraient bel et bien eu un commencement. C'est ce que dut admettre Einstein après la découverte de Hubble de l'expansion de l'univers, Einstein dut admettre les idées de G. Lemaître et de A. Friedmann. Sans le vouloir, voilà qu'il emboîte le pas du vénérable Saint Augustin qui a eu l'intuition d'écrire un jour au cours de la longue nuit du Moyen-âge: "l'univers n'est pas né dans le temps, mais avec le temps". D'où l'idée encore fortement ancrée que s'il existe une ère avant la création de l'espace, du temps et de la matière avant le big bang, celle-ci ne relève plus de la science, mais de la quête métaphysique, voire mystique. Quelles sont les limites de la science et de la métaphysique? G. Gamow, dans "la création de l'univers" propose d'appeler cette ère mystérieuse "l'ère de Saint Audustin". Et en 1951, Pie XII a déclaré: "Il semble que la science d'aujourd'hui, remontant d'un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire le témoin de ce "Fiat Lux" de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient, et s'assemblaient en millions de galaxies...Ainsi, la Création a eu lieu dans le temps donc il y a eu un Créateur, donc Dieu existe".
En 1965, Penzias et Wilson découvrent (par hasard?) le "reste", la trace du big bang, le rayonnement fossile. Wilson a une préférence marquée pour l'idée d'un plan conçu par une force extérieure: "Il y a certainement eu quelque chose qui a réglé le tout. A coup sûr, si vous êtes religieux, je ne vois pas de meilleure théorie de l'origine cosmique susceptible de répondre à la genèse". Quant à Penzias (et plus tard Smoot), il finit par voir au coeur de rayonnement fossile "quelque chose" et l'astronomie nous conduit vers un évènement unique, un univers créé à partir de rien, avec juste le délicat équilibre nécessaire à l'apparition de la vie, un univers qui obéit à un plan sous-jacent" (presque surnaturel?)...Pour être cohérent avec nos observations, nous devons comprendre que non seulement il y a eu création de matière, mais aussi création de l'espace et du temps. Les meilleures données dont nous disposons sont exactement ce que j'aurais pu prédire si je n'avais rien lu d'autre que les 5 livres de Moîse, les Psaumes et la Bible. Le big bang a été un instant de brusque création à partir de rien".
L'astronome Allan Sandage, un des plus influents de la deuxième moitié du 20ème siècle est un exemple typique de cette difficulté à penser les débuts de l'univers sous forme d'un point. D'origine juive, il se convertit au christianisme à l'âge de 60 ans. Quand on lui demande si on peut être à la fois scientifique et chrétien, il répond haut et fort: "Oui, le monde est trop complexe dans toutes ses composantes et ses connexions pour être simplement le fruit du hasard...Pourtant, c'est tellement étrange! Cela ne peut pas ne pas être vrai". Où en sommes nous aujourd'hui? Les résistances restent encore fortes. Pour A. Linde, "expliquer cette singularité initiale, où et quand tout a commencé, reste aujourd'hui le plus intraitable problème de la cosmologie moderne". Mais tranche Lee Smolin, à quoi bon s'obstiner, il n' y a jamais eu de singularité initiale. "Un monstre tapi dans le ciel", grince Joseph. Silk et "répugnant"! gronde en écho Derek Raine, astronome à Leicester
Pourtant, la singularité initiale résulte d'une démonstration mathématique des plus sérieuses, voir les théorèmes de singularité de R. Penrose et S. Hawking (1977).
Pourquoi tant de passions? de rejets? Sans doute parce qu'il contraint à un choix impossible: un univers sans cause d'un côté, et de l'autre ce vers quoi G. Smoot a attiré l'attention: "le visage de Dieu".
2) Réflexion concernant la lumière.
Pour la lumière, le temps n'existe pas, ou plus exactement, dans le vide, il ne passe pas, c'est un des résultats de la relativité. Le temps varie avec la vitesse, plus elle est grande et plus le temps s'écoule "lentement" (à nos yeux?), et pour les photons dont la vitesse est celle de la lumière (appelée c), il ne s'écoule plus du tout. Cela signifie que pour les photons du "bruit de fond" du rayonnement fossile, il ne s'est écoulé aucun temps depuis qu'ils ont quitté le "nuage" de particules primitives qui composaient l'univers, 380 000 ans après le big bang, et même avant. Autrement dit, alors que pour nous, 13 milliards 700 millions (ce nombre peut être contestés, cela n'est pal l'objet ici), ont passé depuis que le cosmos s'est "allumé", nos photons, eux, n'ont pas vieilli d'une seule seconde! Mais le comble est que l'espace lui-même avec ses distances à franchir, ne signifie rien pour le photon. Pour lui, l'étendue n'existe pas, la durée non plus. Cela veut donc dire qu'au moment où il quitte "le fond diffus", pourtant à l'autre bout de l'univers, de son point de vue, le photon est déjà arrivé dans votre salon, sur terre.En certain sens, grâce à la première lumière, il est donc possible d'observer le big bang en direct, un peu comme si on y était.
2) Quelques données sur l'infiniment petit et les "réglages de l'univers.
Dans ses cours, Richard Feynman insistait toujours longuement sur l'étrange constante de structure fine et, comme G. Smoot, il ne peut s'empêcher de voir dans cette suite miraculeuse, totalement inexplicable, la main de Dieu. C'est l'un des plus grands mystères de la physique, un nombre magique donné à l'homme sans qu'il comprenne quoi que ce soit. On pourrait dire que "la main de dieu" a tracé ce nombre et que l'on igore ce qui a guidé a fait courir la plume. On connait le rituel expérimental auquel il faut procéder pour le mesurer, mais on ne sait pas quel programme il faut mettre dans son ordinateur pour en faire sortir ce nombre. Une autre constante qui est un des paradoxes les plus troublants de la physique actuelle, est la constante cosmologique. tout se passe comme si elle avait été calculée, réglée avec une précision inimaginable qui tient du miracle. Un prodige que G. Smoot ne manque pas de relever dans son livre "le big bang, l'évênement le plus cataclysmique que nous puissions imaginer. C'est là, "dans cette valeur absolument extraordinaire, déterminée à la 119 ème décimale près", que l'on retrouve une nouvelle fois, quelquechose comme le visage de Dieu. C'est cette valeur absolument extraordinaire, qui permet à l'univers d'atteindre la densité critique, incroyablement près de la valeur 1 grâce à laquelle il est pratiquement plat. G. Gamow et S. Weinberg on calculé qu'environ 200 secondes après le big bang, la densité moyenne était celle de l'eau, 1 gramme/cm3. cela signifie que le rapport entre la densité moyenne de l'univers et la densité critique (appelé oméga), différait seulement de un après 13 zéros derrière la virgule. Ebranlé, G. Smoot n'a alors pu s'empêcher d'observer "qu'une valeur si proche de un ne peut être l'effet du hasard" et les gens raisonnables pensent que "quelque chose" oblige oméga à être égal à un". Ce quelque chose pourrait être la constante cosmologique.
Mais comment arrive-t-elle au chiffre tellement précis qui est le sien et pas un autre? C'est là que les choses deviennent renversantes: les contributions positives venant des forces de l'univers et les contributions négatives venant de la matière s'annulent jusqu'à la 120ème décimale. Curieusement cet étrange paradoxe est en accord avec la prévision faite par S. Weinberg en 1987: la constante cosmologique devait être nulle jusqu'à la 120ème décimale. Un peu plus grande, l'univers se serait dilaté trop vite pour donner naissance aux étoiles et aux galaxies, un peu plus petite, il se serait effondré sur lui-même. Curieusement, les unités de Planck définies à partir de certaines constantes fondamentales, ont été appellées unités de dieu par certains physiciens.
3) questions sus la naissance de l'univers -hasard?.
Au fond, la question est celle-ci: l'univers est-il apparu par hasard, ou bien s'agit-il comme aimait à le dire l'astronome Fred Hoyle, d'un coup monté? L'aventure de la vie résulte, semble-t-il d'une tendance naturelle de la matière à s'organiser spontanément en systèmes de plus en plus hétérogènes et de plus en plus complexes.
Mais pour quelle raison profonde? y a t-il une ou plusieurs lois encore inconnues qui dans certaines conditions d'énergie, poussent la matière à s'organiser jusqu'à devenir vivante? I. Prigogine a montré qu'il existe une sorte de trame continue unissant l'inerte, le pré-vivant et la vivant. La matière tendant à s'auto-structurer pour devenir matière vivante, c'est là le secret des structures dissipatives de Prigogine.
L'univers n'est pas seulement un vaste ensemble d'étoiles et de planètes, c'est surtout une stupéfiante organisation hiérarchique qui conduit des molécules inanimées vers la vie. Celle-ci est l'expression nécessaire d'un univers dont le réglage sous-jacent implique les molécules les plus simples s'organisent en systèmes de plus en plus complexes jusqu'à engendrer la vivant. Freeman Dyson, un des pères de la chromodynamique quantique, ira jusqu'à écrire: "plus j'analyse l'univers et plus j'étudie les détails de son architecture, plus je rencontre des preuves selon lesquelles, dans un certain sens, l'univers "savait" que nous allions apparaître. Il y a plusieurs exemples, au sein des lois de la physique nucléaire, "d'accidents numériques" qui semblent conspirer pour rendre l'univers habitable". Et plus loin: "Etant scientifique éduqué dans le mode de pensée du 20ème siècle, et non du 19ème siècle, je ne prétends pas que l'architecture de l'univers prouve l'existence de Dieu, je dis seulement que cette architecture est compatible avec l'hypothèse selon laquelle "l'esprit" joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l'univers. Je pense que l'univers tend vers la vie et la conscience et qu'il a du sens parce que nous sommes là en train de l'observer et d'appréhender sa beauté harmonique. Il s'agit là d'un pari métaphysique et non d'un strict raisonnement scientifique".
Contrairement à ce qu'affirme J. Monod, grand défenseur de l'idée de hasard universel, la vie ne semble pas explicable par une série d'accidents. Einstein, en répondant en 1936 à un enfant qui lui demandait s'il croyait en Dieu, a écrit: "tous ceux qui sont sérieusement impliqués dans la science, finirent un jour par comprendre qu'un esprit se manifeste dans les lois de l'univers, un esprit immensément supérieur à celui de l'homme".
4) La radiation fossile et l'état KMS -temps imaginaire?.
Pour l'astronome L. Coles, "le radiation fossile" trouve son origine à une époque de l'histoire thermique de l'univers où l'équilibre était réalisé. Le tout est de préciser quand. Plus on remonte dans le passé, plus la température augmente. Il y a 380 000 ans, elle était de 3 000 degrés et l'univers 1 000 fois plus petit qu'aujourd'hui. Avec la température, c'est l'équilibre thermique de l'univers qui va croissant jusqu'à...l'équilibre parfait qui existait à l'aube des temps, au moment de big bang; à l'instant de Planck, à 10 puissance - 43 secondes. A partir du rayonnement fossile, il est possible de "voir" que l'univers était en équilibre, au moins 1 heure après le big bang selon G. Smoot. De plus, la "nucléosynthèse" liée au big bang fournit une preuve solide que cet équilibre existait plus tôt encore, dès le première seconde.
Déjà en 1980, S. Hawking: "écrivait: l'univers a été nécessairement en équilibre thermique à l'échelle de Planck".
Au moment de big bang, les objets en équilbre sont les gravitons que certains appellent les "particules divines". Pourquoi? parce que cette force était déjà là, unifiée aux autres forces de l'univers, et selon les Bogdanov, même avant le big bang. Les gravitons seraient des perturbations subies par la métrique de l'univers à l'échelle de Planck, qui, lorsqu'elle fluctue engendre des ondes gravitationnelles. Pour P. Coles il est raisonnable de penser que, durant cette période, où la température est de l'ordre de 10 puissance 19 Gev, un équilibre thermique entre les différents composants de l'univers, en particulier les gravitons, est réalisé.D même, Venezziano ajoute: "Dans le modèle standard (de la cosmologie), un état fondamental constitué d'ondes gravitationnelles thermiques pourrait trouver son origine à l'échelle de Planck, lorsque la température était assez élevée pour maintenir les gravitons en équilibre thermique". L'univers est alors dans un état spécial, que les physiciens appellent état KMS (Martin, Kubo, Schwinger). Cet état, pensent les Bogdanov, domine l'univers juste avant le big bang et on en observe aujourd'hui les traces au sein du rayonnement fossile.
En 1995, Moshe Flato disait aux frères Bogdanov: "regardez de près la théorie KMS, il s'y passe des miracles". L'état KMS relie l'équilibre tehrmique d'un système à son évolution, un peu comme un funambule qui, sur une corde, ne peut conserver son équilibre qu'au prix de petits mouvements de son balancier. Lorsqu'un système quantique est dans un état KMS, c'est à dire quand son équilibre et son évulution sont réunies, alors son temps propre, au sens strict cesse d'exister, plus exactement, il devient complexe (il a une composante réelle et une composante imaginaire). Il se déforme et il devient "flou", un peu comme l'espace en physique quantique. (vidéo physique quantique) . On peut retrouver cette condition dans l'univers entier, puisqu'il est un système quantique à l'instant de Planck et il est en équilibre thermique.
La conséquense est que la coordonnée temporelle du cosmos avant le big bang n'est pas encore fixe, mais elle est soumise à des fluctuations entre le "direction" réelle et le "direction" imaginaire.
En 2006, les Bogdanov avaient demandé à S. Hawking si le temps imaginaire était la forme fondamentale du temps et derriere sa machine qui l'aide à communiquer, il avait rémpondu ... oui. Si le temps est représenté par une droite, alors le temps imaginaire est représenté par une droite perpendiculaire au temps réel. Et si le temps fluctuait avant le big bang, ces fluctuations ont laissé des traces visibles au sein même du du rayonnement fossile. Ce les rides du temps dont parle G. Smoot. La carte révélée par Cobe est celle qui s'est dévoilée 380 000 ans après le big bang, alors que la lumière s'était "découplée de la matière. Mais que pouvait être l'univers au moment à l'instant de Planck? Ici des régions (en rouge sur la carte), où le temps est comme le nôtre, non euclidien, ou plutôt lorentzien, elles sont "lisses", là (en bleu), des régions, "crevasses", où le temps est de métrique euclidienne. Ces régions sont soumises à des fluctuations quantiques. Dans les régions euclidiennes, la gravité n'existait pas, alors qu'elle existait dans les régions non euclodiennes (lorentziennes). D'où le nom de rides du temps proposé par G. Smoot.
Vers "-380 000 ans, le paysage est transformé par l'inflation. Les régions où la gravité existe (en rouge), ont attiré la matière, alors que celles où la gravité n'existait pas (en bleu maintenant), apparaissent comme des trous. La lumière porterait donc des traces des oscillations du temps, et les fluctuations visibles sur le fond cosmologique pourraient pour origine lointaine les fluctuations de la métrique à l'échelle de Planck. Cela pourrait être l'image visible de l'état KMS avant le big bang. Comment tenté de voir le "visage de Dieu" à travers cet étrange poudroiement venu d'un temps où le temps n'existait pas encore?
5) L'énergie noire?
En 1998, on a observé que des supernovaes son bien plus éloignées que ce que leur luminosité permet d'établir. On en a déduit que l'expansion de l'univers s'accélère sous l'influence d'une énergie inconnue, "l'énergie noire", ou sombre. On éviterait donc le big crunch, et l'univers aurait une expansion infinie? En fait, il pourrait peut-être s'agir de la fameuse constante cosmologique, et pour certains, ce serait une 5ème force, "la quintessence"?
Cette énergie noire représenterait (?) les 3/4 de l'univers alors que la matière ordinaire compterait pour moins de 5%. Nous ignorons donc les3/4 de l'univers.
Où se trouve la source de matière noire? Sans doute pas ici, dans notre univers présent, mais plutôt avant sa naissance matérielle, avant le big bang. Avant 2004 il était impensable d'en parler. Pourtant, en 2006, Roger Penrose donne une conférence intitulée: "avant le big bang, une nouvelle perspective spectaculaire, et ses implications en physique des particules". E 2008, c'est l'atrophysicien M. Kamionkowski qui s'aligne sur la même position: "Il n'est plus complètement fou de se demander ce qui s'est passé avant le big bang".
Pour les Bogdanov, avant le bing bang, le temps n'est plus fixe, il oscille entre la direction réelle et la direction imaginaire. Il est possible de voir que la source de fluctuation du temps est un champ complexe, au sens des nombres complexes.
Dans l'univers KMS, ce champ scalaire complexe "remplace" le temps et est donc la source profonde des fluctuations de l'axe temporel. Puis, à partir du big bang, l'équilibre thermique est brisé au cours de l'expansion en une partie réelleet une partie imaginaire, l'univers quitte alors l'état KMS, le temps se normalise et cesse alors de fluctuer et devient...réel. En fait, soudain libérée, la partie imaginaire a pu devenir la partie réelle, celle que nous connaissons, et la partie réelle un paramètre libre dont la valeur est devenue une constante. Et c'est ce qui accélère l'expansion. En 1998, les Bogdanov, qui pensaient qu'un calcul direct était à priori possible, éraient tombés sur cette valeur incroyablement petite, 10 puissance -120,(qui équivaut à 10 puissance -29 g/cm3). Ce qui est troublant, c'est que c'est aussi celle qui a été calculée pour la constante cosmologique. Comme si le champ à l'origine de l'oscillation du temps avant le big bang et aujourd'hui la constante cosmologique étaient une seule et même chose.
Que conclure? que l'énergie noire serait ce champ scalaire complexe? Son existence représenterait un indice fort de l'existence énigmatique et étrange d'un temps autre, imaginaire avant le big bang.
6) D'où la question: d'où vient le big bang?
*Indications fournies par les anisotropies.
En 2006, un groupe de physiciens théoriciens japonais de l'université de Tsukuba, spécialisés dans l'étude de rayonnement fossile, a écrit "De précieuses informations sur les processus physiques qui se déroulent dans l'univers en expansion ont été enregistrés dans le rayonnement fossile sous forme de minuscules anisotropies. Le spectre de puissance angulaire de ces anisotropies, récemment observées par COBE et WMAP, sont, grosso modo, la projection de l'histoire de l'univers pour la période comprise entre sa naissance et aujourd'hui. Ceci nous donne un espoir extraordinaire que si nous croyons en l'idée de l'inflation de l'univers, c'est dire à une expansion extrêmement rapide sans thermalisation globale, la corrélation à grande distance des anisotropies observées peuvent fournir des informations sur la dynamique de la période avant le big bang.. Nous sommes maintenant au seuil de révéler et de vérifier l'aspect quantique de l'univers".
*Création du temps?
L'univers au moment du big bang donc là devant nous. Cependant, il n'a pas surgi du néant, comme ça; il vient bien de quelque part. Premier repère, il existe quelque chose, un autre monde, avant le big bang. Nous ne pourrons certainement jamais le voir, mais ce n'est pas le néant. Contrairement au raccourci des scientifiques, l'univers n'a pas été créé à partir de rien. deuxième repère, la réalité physique telle que nous la connaissons est apparue après le big bang, non pas à l'instant zéro, mais 10 puissance 43 s après l'instant zéro. Et dès les 3 première minutes, on trouve tout dans l'univers, du temps et de l'espace bien sûr, mais aussi de l'énergie, beaucoup d'énergie, et les briques fondamentales de la matière. Troisième repère, qui découle des deux précédents,avant le big bang, le temps, l'espace, la matière n'existent pas encore. Qui donc alors? On a des bribes de réponse dans l'état KMS. C'est de ce côté là qu'ont cherché les Bogdanov.
Cette condition s'applique à l'univers entier, d'où cette conséquence spectaculaire, le temps était certainement complexe, oscillant entre une forme réelle et une forme imaginaire. La réponse à la question qu'y avait-il avant le big bang tient dans les trois formes de temps.
La première, c'est la forme ordinaire, le temps de chez nous. Il est lié en profondeur à l'énergie, sans énergie, pas de temps. La deuxième, est le temps imaginaire pur. Il ne s'écoule pas, il est comme gelé, un peu comme la bobine d'un film dont l'histoire ne s'écoule pas. L'énergie ne peut y exister. A sa place, on trouve de l'information. En fait, c'est la même chose que de l'énergie, mais dans le temps imaginaire. On n'y parle de kg ou de km /h, mais on décrit une quantité d'information en bits. On commence maintenant à savoir mesurer la quantité d'information de tel ou tel objet. La troisième forme du temps est le temps complexe. Il résulte de l'addition du temps réel et du temps imaginaire pur. Ce dernier existe lorsque le temps réel n'existe pas, autrement dit , à l'instant zéro, et alors, notre "monde énergie" n'existe pas non plus. Et qu'y a-t-il à sa place? De l'énergie imaginaire. Cette énergie, bien connue des physiciens, ne varie pas, puisque le temps réel n'existe pas encore.Elle se réduit à un champ scalaire, un nuage de nombres, ensemble de chiffres. C'est une énergie "cristallisée", qui associe un nombre à chaque point On l'appelle aussi information, quelque chose de purement numérique,qui encode toute les propriétés de l'univers destinées à apparaître après le big bang.
Nous tenons ainsi les deux bouts de l'univers: à l'instant zéro, le temps imaginaire et l'information et à l'échelle de Planck, le temps réel et l'énergie. Le temps imaginaire se transforme en temps réel, et l'énergie, imaginaire à l'instant zéro, en énergie réelle au moment du big bang.
*Alors d'où vient le big bang?
Faisons appel à un exemple simple: celui d'une mélodie gravée sur un CD. Quand le titre commence à être diffusé, grâce à l'énergie sur les enceintes, on entend la mélodie en temps réel. Et sitôt le morceau achevé, on éjecte la disque qui quitte alors le monde des sons et de l'énergie, pour se réduire à la seule information gravée sur les sillons. Se demander ce qui se passe avant le big bang, revient à se demander ce qu'il y avait avant qu'on introduise le CD dans le lecteur.La mélodie était bien là, mais sous forme d'information.
La source de la colossale énergie qui, en quelques fractions de secondes jaillit du néant pourrait bien être issue de l'information primordiale codée à l'instant zéro: une brutale "transition de phase" entre l'énergie imaginaire, information initiale et l'énergie réelle qui va se déployer dans le big bang.
En ce sens, la singularité initiale pourrait être le support du "code cosmologique", une sorte de programme mathématique qu'on pourrait comparer au code génétique, ce qui affaiblit considérablement le rôle qu'aurait pu jouer le hasard au moment du big bang. et à fortiori avant. C'est sans dout un sentiment similaire qui a traversé G. Smoot face à la singularité initiale: "est ce donc là que s'arrête la science et que Dieu prend le relais, le Créateur de cette singularité initiale? Peut-être peut-on appréhender l'univers comme un message livré dans un code secret, une sorte de hiéroglyphe cosmique? Mais qu'y a t-il dans ce message? Chaque atome, chaque fragment existe dans la mesure où il participe d'une signification universelle. Ainsi se décompose le code cosmique, d'abord la matière, ensuite l'énergie, et enfin de l'information.
Évidemment, dire que le big bang provient de l'information ne nous dit pas, et ne nous dira sans doute jamais d'où vient l'information elle-même. Y a t-il quelque chose au-delà? S'il s'agit d'un message (secret?), qui a composé ce message? Peut-être la réponse est-elle écrite dans le message?
7) Conclusion.
Depuis 13,7 milliards d'années, l'univers a lentement gravi les échelons de la complexité jusqu'à donner naissance à la vieet à la conscience. Un tel scénario est-il inscrit au coeur même de la matière, comme l'ont écrit G. Smoot et F Dyson? Si tel est le cas, alors l'univers est aussi une organisation qui conduit nécessairement les molécules vers la vie. En d'autres termes, la vie serait l'expression spontanée d'un univers dont la tendance naturelle consiste à organiser las molécules les plus simples en systèmes complexes, jusqu'à engendrer du vivant. Toute cette diversité trouve son origine dans l'atome de carbone. La moindre modification de cette chaîne causale ou de la valeur d'une de ses constantes physiques, déboucherait sur des solutions incomplètes, inexactes, incompatibles avec l'univers tel que nous le connaissons.
Si on remonte à l'instant zéro, où devaient être codées toutes les lois physiques sur lesquelles repose notre réalité, ce programme cosmologique se réduirait à un système d'instructions et de données numériques. Alors ce code serait plongé dans un temps imaginaire. Que se passerait-il si notre "DVD cosmique" n'était pas mis en lecture, passage à l'énergie réelle et au temps réel? Rien! L'univers que nous connaissons n'existerait pas:l'information contenue resterait alors dans le temps imaginaire. Mais aussitôt que notre "disque cosmique" serait mis en lecture, alors l'information qu'il contient, l'ensemble des lois physiques qui gouvernent l'univers, entreraient dans le monde de l'énergie et du temps réel. L'origine des constantes universelles, dont, la vitesse de la lumière, est bien extérieure au monde. Ces lois semblent avoir une existence indépendemment de celle de l'univers, on sent confusément qu'elles viennent d'ailleurs.
Par ailleurs, y a t-il une justification à l'unité de la vie où on retrouve les mêmes structures de base moléculaires et génétiques, la même structure lévogyre des molécules du vivant? On observe dans chaque espèce une évolution à partir d'un ancêtre commun. Les recherches les plus récentes mettent en évidence un fait extraordinaire: l'évolution des créatures vers le néo cortex humain semble déjà codée dans le cerveau reptilien de ces lointains ancêtres. Cela suggère que l'évolution des espèces ne dépend pas seulement du hasard. Selon Seth Lloyd et David Deutsch, l'évolution de tout l'univers et de ce qu'il contient obéit à une sorte de programme enfoui au coeur même de la matière.
Or s'il existe, jusqu'où nous faudra t-il remonter pour en trouver l'origine? N'est il pas encore antérieur à cet instant qui précède le big bang? Paul Davies a écrit: "En affirmant que l'eau signifie la vie, les scientifiques de la NASA font tacitement un pari infiniment profond sur la "nature de la nature" ils disent, en effet, que contre toute attente, lois de l'univers ont réussi à apprivoiser la vie; que d'une certaine manière, les principes mathématiques de la physique, dans leur élégante simplicité, savaient tout , "à l'avance", de la vie et de son immense complexité. Si la vie découle bien de la soupe primordiale, si elle en dépend par causalité, alors les lois de la nature encodent une instruction cachée, un "impératif cosmique" qui ordonne; "créez la vie"! Et à travers la vie, ses conséquences: l'esprit, la connaissance, la compréhension des choses. Telle la vision à couper le souffle de la nature, magnifique et exaltante dans sa majestueuse grandeur".
Et pendant ce temps, le sattelite PLANCK a pour mission d'approfondir le travail de COBE et de WMAP. Jean. Michel. Lamarre, le responsable du projet, écrivait en 2009: "Parce qu'il a été conçu pour mesurer la polarisation du rayonnement et y introduit le moins de distorsion possible, on pourra chercher à mesurer le réseau des ondes gravitationnelles produite pendant la phase d'inflation du big bang".