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Notre existence a-t-elle un sens? page 1






Exergue 1):  Rappel du titre de mon blog: LES MERVEILLES DE LA NATURE ME FASCINENT. PARTAGEZ MES REFLEXIONS SUR LE SENS DE L'UNIVERS ET DE l'EXISTENCE. MA DEVISE: SCIENCE SANS CONSCIENCE N'EST QUE RUINE DE L'AME L'ESSENTIEL, C'EST L'AMOUR, AMOUR DU SACRE. RESACRALISONS LE MONDE  
Seule une transcendance peut servir de fondement. Si elle n'existe pas, il nous faut respecter "une morale sans fondement".  André Comte-Sponville a montré dans "morale sans fondement", que nous ne pouvions fonder nos valeurs et notre morale:
-Ni sur l'homme (comme le pensent les humanistes matérialistes) car il est capable du pire  -Ni sur la nature (comme le pensent les écologistes) car elle est amorale.  
-Ni sur l'histoire (comme le pensent les marxistes) car elle ne possède pas un sens précis.  
-Ni sur la science (comme le pensent les scientistes) car, comme la nature, elle ne peut aborder les questions de morale. 
Exergue 2: "Par opposition au scientisme dominant de la fin du XIXè siècle, on voit aujourd'hui de nombreux scientifiques, forts de ces nouvelles hypothèses ou de ces nouvelles théories, orienter le science vers un autre ordre de réalité, considéré désormais non plus comme concurrent, mais comme complémentaire de son domaine." Jean-Marie Pelt
wikipedia.org -Esprit quantique "L'esprit quantique est une hypothèse qui suggère que des phénomènes quantiques, tels l'intrication et la superposition d'états, sont impliqués dans le fonctionnements du cerveau et en particulier, dans l'émergence de la conscience. Cette hypothèse part du principe, controversé, que la physique classique et son déterminisme ne peut totalement expliquer la conscience. Ses fondements théoriques ont été posés dans les années 1960 en sciences mais depuis ses partisans ne sont pas encore parvenus à la démontrer. Cette théorie n'en est qu'à ses débuts, elle a pourtant le soutien de Roger Penrose et de Stuart Hameroff. Karl H. Pribram et Henry Stapp ont, de leurs côtés, proposé une variante".
 (hypothèse soutenue par Roger PenroseStuart Hameroff. Karl H. Pribram et Henry Stapp).
 dieuexiste.com -Le souffle de Dieu plainait sur les eauxJe trouve intéressante cette réflexion sur l'évolution. Voir les réflexions d'Anne Dambricourt dans les articles 12-1) "Recherchons Einstein de l'évolution (urgent). partie 1 et 12-2) Recherchons Einstein de l'évolution (urgent)
Dans ces pages, je vais essayer de résumer la série de mes articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? Ces articles sont en fait l'expression de la présentation de mon blog, que j'ai présentée en exergue "Les merveilles de la nature me fascinent. Partagez mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence". 
En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire" et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèlesJésus (l'amour), Pythagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je viens de terminer la lecture du livre de Jean Staunenotre existence a-t-elle en sens. Je voudrais en partager "ma lecture", mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.

1) Epilogue, mon résumé (mon article 17):  de la démarche de l'ouvrage.
Nous sommes parvenus au terme de l'ouvrage de jean staune"Notre existence a-t-elle un sens?"Ma lecture de l'ouvrage nous a fait traverser les sciences de la matière, de l'Univers, de la vie, de la conscience et même la logique et les mathématiques. Ce voyage a été fait avec un minimum de préjugés philosophiques et religieux en partant des faits qui semblent importants pour la question "l'Univers et notre existence ont-ils un sens et s'inscrivent-ils dans un projet quelconque?". Après avoir vu de très nombreuses interprétations de ces faits et analysé les principales positions en dégageant celles qui semblent les plus crédibles nous avons été amenés à une conclusion en trois parties dans les articles 16-116-2 et 16-3. En épilogue, résumons maintenant la démarche qui a été suivie.

     1-1) Une nouvelle révolution copernicienne.



Nous sommes actuellement dans une situation similaire à celle qui existait au XVIIè siècleDes idées nouvelles, connues d'un petit nombre de personnes, déjà prouvées mais pas encore admises; allaient changer la vision du monde et influer sur la culture de l'humanité. Nous avons vu qu'aujourd'hui, ces idées nouvelles sont fondées sur l'incomplétude, le platonisme
le non-réductionnisme (philosciences.com/philosophie-et-humanite/methode-et-paradigme-des-sciences-humaines/130-reductionnisme-sciences-humaine) et le retour de la question du sens au coeur même de la science (voir les articles 15 (une voie rationnelle vers le monde de l'esprit)16-1 (L'émergence d'un nouveau paradigme, La voie de l'incomplétude: "je sais pourquoi je ne sais pas", le dépassement du matérialisme méthodologique) et 16-2 (L'Hiroshima du matérialisme scientifique, et si les cinq grands mystères ne faisaient qu'un?, Et Dieu dans tout ça?) et 16-3 (le rapprochement entre la science et la religion)
Cette révolution conceptuelle est annonciatrice d'une révolution culturelle encore au stade embryonnaire mais dont on voit déjà des effets dans les changements de la vision du monde de nos contemporains. Comme à l'époque des lumières, tout un système philosophique est à bâtir pour intégrer dans la pensée du XXIème siècle les bouleversements survenus dans nos connaissances
     1-2) L'être est.
Paul Davies à la fin de son célèbre ouvrage "L'esprit de Dieu" a écrit: "Je ne puis croire que notre existence dans cet Univers soit un simple caprice du destin, un accident de l'histoire, un incident fortuit dans le grand drame cosmique. L'espèce physique homo ne représente peut-être rien, mais l'existence de l'esprit dans un organisme sur une planète dans l'Univers est sûrement un fait d'une signification fondamentale. L'Univers a engendré la conscience de soi à travers les êtres humains. Ce ne peut être un détail anodin ou une production marginale de forces absurdes et dépourvues de finalité. Notre présence ici a un sens réel.
L'étude du réel nous a amené à conclure que ce qui existe, le réel, même si on ne peut en connaître les attributs, est plus proche d'un "Ëtre" que d'une "chose". Ce qui nous a conduit à rejeter les deux positions opposées:
     1) Rien n'est réel.
     2) La réalité est connaissable et assimilable à ce que nous pouvons voir, toucher, mesurer.
Pour ce qui concerne la vérité, il y a trois positions philosophiques possibles: 
  jepense.org/recherche-verite-franc-maconnerie/
1) La vérité existe et on peut la posséder en totalité, au moins en théorie, ce qui peut mener au scientisme  comme au fondamentalisme religieux  
 2) Il n'y a pas de vérité absolue
 3) Il y a une vérité absolue mais on ne peut jamais la posséder en totalité.
Dans la Grèce antique, les sophistes comme Protagoras soutenaient la deuxième position: "L'homme est la mesure de toute chose", rien n'existe en dehors de nous. Le bien, le mal, la vérité sont des constructions humaines. Il n'y a pas de vérité absolue. Mais Aristote a fait remarquer que dans ce cas, s'il n'y pas de vérité absolue, la proposition "il n'y a pas de vérité absolue", ne saurait être absolument vraie! Et si elle n'est pas absolument vraie, il en découle -logiquement!- qu'il doit exister quelque chose d'absolument vrai, même si nous ne savons pas de quoi il s'agit. C'est ce que formalisera Gödel, 2 500 ans plus tard avec ses théorèmes d'incomplétude, en montrant que la transcendance de la vérité par rapport à la démonstration légitime une position comme celle que nous avons décrite, tout en rejetant le relativisme et l'absolutisme. 
Ainsi,"l'Etre est", la vérité existe, mais on ne peut la posséder, ils sont hors de portée de toute approche totalisante ou totalitaire. 
On peut aussi noter que le problème de la vérité est celui qui tracassait le grand EinsteinLa "vérité" qu'est-ce que c'est?   "Le problème fondamental de la pensée philosophique d'Einstein, autour duquel s'organisent ses propres analyses, est celui de la réalité du monde et de son intelligibilité, c'est-à-dire de la capacité de la pensée à le pénétrer, à s'en donner une représentation " vraie " (quoique provisoire), qui ne soit pas illusoire ou précaire"  

     1-3) Une réouverture des chemins du sens.
La révolution des connaissances que nous vivons rend possible des options philosophiques que l'on croyait dépassées et peu crédibles et renverse de nombreuses certitudes. Ainsi en est-il du matérialisme sous sa forme habituelle. Pour lui, tout ce qui existe, l'Univers, la vie, la conscience, est apparu sous l'effet des seules forces du hasard et de la sélection. Mais cette idée s'avère en définitive peu probable et spécieuse, même si elle est encore l'idée dominante du monde scientifique (voir en particulier l'article 16-2)
L'opinion inverse (notre Univers fait partie d'un processus ayant un sens, voire un but) est bien plus probable, lorsqu'on raisonne grâce à la philosophie de sciences et sans avoir recours à la religion. C'est un extraordinaire retournement de tendance auquel nous assistons. Mais cela ne signifie pas que l'hypothèse d'un Univers créé par un Dieu qui communique avec nous soit la plus probable, mais elle devient plus probable que par le passé, lorsque la modernité considérait le monde comme comme étant contenu dans un seul niveau de réalité. Comme nous l'avons vu dans l'article 16-3, tout cela crée de nouvelles conditions pour un dialogue entre traditions et modernité comme entre les religions elles-mêmes, grâce certainement à la déligitimisation de l'absolutisme des certitudes. 
On peut donc parler d'une réouverture des chemins du sens.
liens: atheisme.free.fr -Une définition du matérialisme
wikipedia.org -Philosophie des sciences

     1- 4) Le réenchantement Par l'observation de l'Univers et de l'homme   (books.google.fr -La lucidité pour réenchanter le monde.)
Le "réenchantement du monde" auquel nous assistons est fondé sur le fait que l'Univers est beaucoup plus subtil et complexe que prévu et que l'homme ne se résume pas à un assemblage de molécules et à "un paquet de neurones". Kant avait anticipé ce réenchantement dans cette très belle phrase: "Deux choses emplissent mon esprit d'un émerveillement sans cesse croissant à chaque fois que je les considère: la voûte étoilée au-dessus de moi et la loi morale au-dedans de moi." Et plus récemment, René Lenoir, ce haut fonctionnaire, homme politique français, né le 21 janvier 1927 à Algerqui joua un rôle important pour sensibiliser les milieux politiques aux problèmes des exclus de la société, l'a exprimé ainsi: "Au nom de quoi affirmer que nous avons un devoir cosmique? Au nom de cette exigence éthique au fond de nous qui fait partie de notre vie et de notre histoire. Au nom de cette aspiration qui nous attire vers l'Un, de cet appel vers la plénitude que des hommes, des mystiques, des poètes, vivent intensément. Au nom de ce presque rien dont l'invisible présence nous comble" ("A la recherche du sens perdu").
La démarche que nous avons suivie en explorant les connaissances sur l'homme et l'Univers arrive à une conclusion de ce type en suivant une voie rationnelle et non illusoire pour rejeter la "philosophie de l'absurde".  

     1-5) La quête de l'Etre et du monde de l'esprit.
Presque 4 décennies après Jacques Monod qui concluait son célèbre ouvrage "Le hasard et la nécessité" en disant: "L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard", Jean Staune finit son livre "notre existence a-t-elle un sens?" en disant que "notre science n'est plus ce savoir classique" (comme le disait Ilya Prigogine au sujet de cette même phrase de Monod dans "La nouvelle Alliance" avec Isabelle Stengers), l'homme sait enfin qu'il participe à quelque chose qui le dépasse et qui a un sens."
Nous ne pouvons certes pas savoir par des méthodes rationnelles ce qu'est ce quelque chose mais cela ne doit pas nous décourager. Nous devons chercher par nous-mêmes notre propre réponse et veiller à ce que notre synthèse repose sur les deux piliers: le souffle que fournit la transcendance et la consistance que donne la raison.
La chose la plus importante dans la vie n'est pas la course à la performance et à la conquête du pouvoir et des biens matériels, c'est à dire "l'avoir"? Ce n'est même pas la lutte pour une égale répartition des richesses, aussi souhaitable et noble que soit cette cause (De nombreux témoignages n'attestent-ils pas qu'il existe des milliardaires désespérés et des pauvres rayonnant de bonheur?)
"Non, le plus important c'est de développer notre esprit, en essayant non seulement de mieux comprendre le monde, de mieux comprendre les autres et de mieux nous comprendre nous-mêmes. Mais aussi, dans la mesure du possible,  de le développer au point qu'il puisse se connecter à la source originelle de notre Être, dont nous ne pouvons rien dire sur le plan rationnel sauf qu'elle existe et qu'elle n'est pas située dans le temps, l'espace, l'énergie et la matière. 
C'est à cette quête de l'Être et à ce développement de notre esprit, si importants pour échapper à notre réduction à l'état d'Homo économicus (ou d'homo-ludens comme l'a dit Johan Huizinga, noyé dans les jeux vidéo virtuels ou ou les jeux de hasard), quête si essentielle pour commencer à percevoir notre vraie nature, qu'Antoine de Saint-Exupéry faisait allusion dans une de ses dernières lettres: "Il n'y a qu'un seul problème de par le monde. Rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien [...] redécouvrir qu'il existe une vie de l'esprit plus haute encore que la vie de l'intelligence." (Antoine de Saint-Exupéry, "Ecrits de guerre").

2) Conclusion "de ma lecture" du livre existence a-t-elle un sens?

Cette conclusion de "ma lecture du livre comporte trois parties. 
Partie 1 "Une nouvelle approche de la science" 
Partie 2 "Science et sens, raison et religion"
Partie 3 "Quelle réponse à la question la plus importante qui soit?"

     2-1 La nouvelle approche de la science voit L'émergence d'un nouveau paradigme. (voir l'article 4) Vers de nouvelles lumièresUne vision "spiritualiste" dans ce nouveau paradigme: l'Univers total.
Le tableau suivant montre l'évolution des paradigmes:
Paradigme classique                          paradigme nouveau
Newton                                                    Einstein
Laplace                                                   Heinsenberg
Hilbert                                                     Gödel
Berthelot                                                 Prigogine
Changeux                                               LibetSperry 
Darwin                                                    Michael DentonL'évolution une théorie en crise
                                             Simon Conway Morris: la science de l'évolution reste inachevée
Mais, quelle solidité peut-on accorder à la synthèse faite par Jean Staune? Ce dernier le dit lui-même,  N'est-elle pas une illusion? Dans son ouvrage "notre existence a-t-elle un sens?" , qui les cite, ces faits sur laquelle cette synthèse se fonde ont été publiés dans des revues qui font autorité et les interprétations citées ont été développées par des scientifiques de renom s'exprimant dans leur domaine et non par des physiciens parlant de la conscience ou des astrophysiciens parlant de la biologie par exemple. Cela donne à la démarche un poids que n'aurait pas la même critique des conceptions de la science classique à partir de disciplines comme l'astrologie, de la parapsychologie, de la médecine "énergétique", des visions des chamanes, disciplines qui sont rarement reconnues comme scientifiques. Il en est de même de toute une série de faits stupéfiants mais totalement invérifiables. Un bon exemple de telles démarches non rationnelles se trouve dans l'ouvrage de Louis Pauwels et Jacques Bergier, "Le matin des magiciens". Bien entendu, les interprétations des scientifiques peuvent être erronées et vu le grand nombre d'idées, de théories et concepts, certains se révéleront faux? Mais il est probable qu'il soit impossible que l'ensemble des faits et théories sur lesquels repose la synthèse se révèle être une illusion. Examinons leur degré de solidité: 
     -Les plus solides sont sans doute la physique quantique, la relativité générale, le théorème de Gödel et la théorie du chaos. Les résultats de la physique quantique n'ont jamais été démentis et ceci avec un degré de précision époustouflant: la théorie quantique des champs est vérifiée avec une précision de l’ordre de 10-11 et à ce jour la relativité générale a été vérifiée à 10-14 
      -Dans le domaine des neurosciences, les expériences permettant de déconstruire la vision d'un "homme neuronal", faites de rare fois à cause de leur difficulté technique et pour des raisons idéologiques, demanderont sans doute des années pour être répétées de nombreuses fois. 
      -L'idée d'une évolution orientée ou canalisée vers un but est sans doute le concept le moins établi de cette synthèse. Il y a beaucoup d'arguments en faveur d'une nouvelle théorie de l'évolution, mais on ne peut être certain de l'inexactitude des conceptions darwiniennes. On peut être assuré que les conceptions de Newton, Laplace, Hilbert, et sans doute celles de Changeux ou Crick ne sont plus des descriptions scientifiques adéquates, mais il n'y a pas d'expérience décisive qui permette de rejeter les conceptions darwiniennes

Dans la démarche interdisciplinaire qui est faite ici depuis le début de mes articles en essayant de suivre celle de "notre existence a-t-elle un sens?", les thèses avancées se renforcent les unes les autres et c'est quelque chose qu'on ne peut comprendre que lorsqu'on a pris connaissance de toute la démarche. Cela illustre le credo non réductionniste que la démarche cherche à démontrer: "Le tout est plus que la somme des parties." Ainsi, on peut être sûr que que la biologie connaîtra une grande révolution conceptuelle alors que la grande majorité des biologistes ne l'envisagent même pas. Pourquoi? parce que, comment le disent Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod, la plupart des biologistes ont une vision "assez primitive" de la réalité, vision déjà réfutée dans un domaine sur lequel, en dernière analyse, repose la biologie (Voir aussi l'article 6 partie 2 au chapitre 5: "quant à la déliquescence de ce qu'on appelle [...] "rationalisme", elle ne gêne guère l'homme de la rue mais perturbe profondément bien des penseurs traditionnels. Mais un autre bouleversement devrait être considéré comme positif: c'est l'abolition du carcan matérialiste et l'émergence de nouvelles possibilités philosophiques. En effet, la science du XVIIIè siècle avait abouti au triomphe du matérialisme mécanique qui expliquait tout par l'agencement de morceaux de matière minuscules et invisibles, agencement réglé par diverses forces d'interaction qu'ils exerçaient entre eux. Cette vision assez primitive à laquelle se tiennent encore la plupart des biologistes avait pour conséquence l'inutilité des religions et des philosophies qui font appel à l'existence d'entités non matérielles. Le fait que ces morceaux de matière se soient révélés n'être en réalité que des abstractions mathématiques non locales, c'est à dire pouvant s'étendre sur tout l'espace et de plus n'obéissant pas au déterminisme, a porté un coup fatal à ce matérialisme classique." De plus, L'histoire des sciences a montré qu'il existe un décalage de plus d'un siècle entre les progrès réalisés dans le domaine des sciences de la vie et ceux de l'univers comme nous l'avons vu dans l'article 4) au chapitre 4 f), décalage qui semble se poser comme problème dans ces années 2020 que nous vivons maintenantOn peut donc en conclure que, comme Newton, Darwin aura son Einstein. Comment? et cela donnera t-il du crédit à l'évolution orientée? Nul ne le sait pour le moment.
En conclusion, la synthèse présentée précédemment est solide, il est certes improbable qu'elle soit entièrement exacte, mais il est encore plus improbable que l'image globale qui s'en dégage soit remise en cause. Nous sommes bien en train de un changement essentiel de vision du monde dont nous allons maintenant voir deux grandes caractéristiques (parmi beaucoup d'autres). 

     2-2) La voie de l'incomplétude: "je sais pourquoi je ne sais pas".
Comme nous l'avons vu, une grande partie du nouveau paradigme repose sur des notions comme l'incertitudel'incomplétudel'imprédictibilitél'indécidabilité... Est-ce à dire qu'il repose sur notre ignorance et non sur des connaissances et donc que les conclusions du chapitre précédent sont peu solides? Non, car en réalité, c'est le contraire! C'est un bouleversement épistémologique, car désormais nous savons parfaitement et avec une grande précision pourquoi nous ne saurons jamais en même temps la vitesse et la position d'une particule (principe d'incertitude), pourquoi nous jamais de système logique à la fois complet et cohérent (théorèmes de Gôdel), ou pourquoi nous ne prédirons jamais avec exactitude le temps qu'il va fera dans un mois (théorie du chaos). Il s'agit donc d'un progrès des connaissances et non d'une régression. C'est une victoire de la méthode scientifique et de la rationalité qu'il soit possible de montrer les limites de la science de l'intérieur de celle-ci et non pas depuis l'extérieur seulement.
Mais cela amène à renoncer au projet de la science "classiquenée au XVIIè siècle dont Jean Fourastier a pu dire: "La science du XIXè et du début du XXè siècle reste ainsi dominée non seulement par l'espoir, mais par la certitude d'expliquer le réel par le réel". En effet, le XXè siècle a démontré que non seulement la science ne pourra jamais "dévoiler" le réel dans sa totalité, mais (à cause de phénomènes comme la non-localité), que le réel n'est pas ontologiquement suffisant, qu'il ne peut donc s'expliquer entièrement par lui-même, puisque des phénomènes qui relèvent d'un autre niveau de réalité peuvent l'influencer causalement. (Ici on entend par "réel" le niveau de réalité dans lequel nous vivons, celui que l'on peut mesurer, voir, toucher, sentir, celui qui est situé dans le temps, l'espace, la matière, l'énergie)
Scientifique et philosophe, Jean-François Lambert juge essentiel le "paradigme de l'incomplétude" qui, dès les "années trente", annonce dans la plupart des disciplines l'avènement d'une nouvelle science ouverte à l'indicible. Il a ajouté aux faits que nous venons de mentionner l'incomplétude de Wittgenstein (voir 
voir france culture.frWittgenstein et l’indicibleet l'approche de l'inconscient de Jacques Lacan ("il y a deux statuts de l'Autre : celui qui existe, unitaire, et l'Autre barré, manquant d'existence et signalant l'incomplétude de la langue"). Pour Lambert, "il apparaît à l'évidence que tant dans l'étude du langage (Wittgenstein) ou celle de la logique (Gödel) que celle de la structure de la matière (Heisenberg) ou de l'inconscient (Lacan), débouchent sur le même constat d'incomplétude, le même horizon d'indécidabilité. La même impossibilité à limiter le vrai à la totalité de ce qui peut être dit, formellement démontré ou immédiatement mesuré. Tout ce qui précède conduit au même constat: ça échappe. Reconnaître que quelque chose est formalisable, c'est aussi reconnaître que quelque chose de cette chose échappe nécessairement, la formalisation serait impossible si elle n'impliquait pas que quelque chose échappe. Tout ensemble de traces (toute écriture, tout langage, tout système formel, toute mesure) suppose un "insu" qui, précisément, ne laisse pas de trace, mais se manifeste dans les blancs de l'écriture. Le socle même de l'écriture ne peut s'écrire comme le socle du langage ne peut se dire, comme le socle de la logique formelle ne peut se formaliser. Bien que ne pouvant ni s'écrire ni se dire, le fondement se montre dans l'acte de parole ou d'écriture."

     3) le dépassement du matérialisme méthodologique.
Dans tout ce qui précède, nous avons rencontré au moins deux domaines (le principe anthropique et l'évolution) où apparaissent des questions relatives à l'existence d'une finalité dans l'Univers. De nombreux scientifiques repoussent toute allusion de type et y voient un crime de lèse-science. Mais réfléchissons d'abord à la question qu'est-ce que la scienceLe Robert en donne de multiples définitions de "connaissance exacte et approfondie" à la définition réductrice dont il est dit qu'elle ne date que du XIXè siècle: "ensemble de connaissances d'une valeur universelle, caractérisé par un objet, une méthode déterminée, fondé sur des relations objectives vérifiables". Il n'est pas précisé que  la science se limite à l'étude des phénomènes ayant des causes naturelles ou matérielles, même si le naturalisme méthodologique est absolument essentiel dans la pratique quotidienne de la science, il n'en constitue pas un pilier structurel (les fondateurs de la science moderne comme Newton ou Képler l'auraient peut-être définie comme "l'étude des lois que Dieu a utilisées pour créer le monde"). Comme l'explique le prix Nobel Christian de Duve, "la science est fondée sur le naturalisme (matérialisme méthodologique), notion selon laquelle toutes les manifestations ayant cours dans l'Univers sont explicables par l'intermédiaire de lois connues de la physique et de la chimie. Cette notion représente la pierre angulaire de l'entreprise scientifique. Et nous pouvons fermer nos laboratoires si nous n'y souscrivons pas! si nous partons de l'hypothèse selon laquelle ce que nous étudions n'est pas explicable, nous éliminons la recherche scientifique en elle-même. contrairement à l'opinion exprimée par certains scientifiques, cette nécessité logique n'implique pas que le naturalisme doive être accepté comme un a priori philosophique, une doctrine ou une croyance.Tel qu'employé en science, il s'agit d'un postulat, une hypothèse de travail souvent qualifiée de naturalisme méthodologique par les philosophes pour cette raison, postulat que nous devrions être prêts à abandonner si nous étions confrontés à des faits ou à des événements qui défient chaque tentative d'explication naturaliste."
L'article "message in the sky", écrit par deux astrophysiciens chinois vivant aux Etats-Unis (S. Hsu and A. Zee), et qui a été mentionné dans mon article 9-2) au chapitre 4), fournit une illustration des propos de Christian de Duve concernant l'éventualité de devoir renoncer au matérialisme méthodologique. En effet, il avait dit: "si un tel message était détecté, comment réagiraient les "rationalistes?". Refuseraient-ils de l'analyser et de l'accepter en disant qu'on sort des limites de la science?"  

Mais le "matérialisme méthodologique", n'est n'est pas un fondement incontournable de la science. En effet, une des deux principales disciplines de la physique de notre temps, la physique quantique s'en passe totalement, comme le dit Bernard D'Espagnat: "Le "matérialisme méthodologique" [...] est-il véritablement un présupposé de la recherche indispensable au développement de quelque discipline que ce soit? Ici, je prétends qu'il n'en n'est rien. Il en est une, et non des moindres, qui a échappé à la règle, c'est la physique quantique. On peut certes ne pas partager vues de Niels Bohr. [...] Or, selon Bohr, un instrument de mesure doit être considéré comme obéissant à la physique classique, non du tout en vertu de ses propriétés physiques, mais seulement en raison du fait qu'il nous sert à nous, d'instrument. De plus, alors que le choix (humain) de cet instrument définit, entre conditions expérimentales, celles qui déterminent quels types de prédiction on pourra ultérieurement faire, ces dernières conditions sont selon Bohr, "un élément inhérent à la description de tout phénomène auquel le terme de réalité physique peut-être attaché".  Peut-on qualifier de matérialiste une telle conception selon laquelle en tant qu'objet de la science, "la réalité physique" est un phénomène auquel l'action et l'expérience humaines sont "inhérentes". Et il faut en dire autant des vues de Werner HeisenbergWolfgang Pauli  Max Born..., les principaux artisans de la physique de notre temps. 
Si les matérialistes acceptent que l'on conteste le matérialisme philosophique, il n'est pas question de contester le matérialisme méthodologique qu'ils érigent en principe absolu et le couplent à la science. L'abandonner serait revenir aux périodes de l'obscurantisme préscientifique. Pourtant, comme on vient de le voir, le matérialisme méthodologique n'est pas un fondement incontournable de la science et cette fusion avec la science ne tient ni sur le plan théorique, ni sur le plan factuel. Si on acceptait la possibilité de les séparer, toute une série de recherches nouvelles, porteuses de résultats potentiels d'une grande richesse, deviendraient possibles, alors qu'elles sont considérées comme taboues car elles contredisent le sacro-saint matérialisme méthodologique. C'est la cas des "expériences aux frontière de la mort" décrites par des milliers de témoins et dont certains aspects suggèrent des "sorties du corps" susceptibles de confirmer définitivement le dualisme. C'est pourquoi, un des grands expérimentateurs en neurosciences que nous avons vu dans l'article14-2) chapitre1Benjamin Libet, envisage sérieusement un protocole pour prouver la réalité de la sortie du corps rapportée par les témoins. C'est l'attitude d'un savant qui, à partir du moment où il a des indices intéressants, ne se laisse pas détourner de sa démarche par des a priori idéologiques. Mais si de telles expériences, pourtant cruciales pour la compréhension de la nature humaine, n'ont pas encore été réalisées de façon sérieuse, c'est bien à cause du frein que constitue cette "absolutisme" du matérialisme méthodologique. 

     4) Résumé  de cette conclusion
Ce nouveau paradigme (présenté au chapitre 1), qui a renversé les certitudes de la science classique, débouche sur une nouvelle approche de la science, à la fois "consciente de ses limites" et capable de traiter des questions jusqu'alors hors de son domaine. Cette approche paradoxale devient possible car la science commence à abandonner certains des a priori qui l'empêchaient de le faire auparavant.(voir le débat "pour une science sans à priori" publié par "le Monde" le 23 février 2006). Elle sait maintenant qu'elle ne pourra jamais tout expliquer ni connaître (elle ne peut connaître en même temps la vitesse et la position d'une particule). Elle s'ouvre peu à peu à d'autres dimensions en rejetant des tabous qui l'empêchaient d'étudier certaines questions comme celles relatives à la finalité, au sens de l'Univers, à l'existence d'entités non matérielles comme les esprits, entités qui ont un effet sur notre niveau de réalité. 
La diffusion de cette révolution conceptuelle vient juste de commencer. Mais il faut prendre conscience qu'à l'époque d'internet où la diffusion "horizontale" de l'information est quasi-instantanée (connaissance des événements), la diffusion "verticale", celle qui porte sur les fondement de notre vision du monde, prend encore presque un siècle. Les prochaines années verront une accélération et une nouvelle vision du monde?
Nous examinerons dans la PAGE 2 La suite de la conclusion de "ma lecture" du livre ["Notre existence a-t-elle un sens 16-2 _science et sens, raison et religion" et "
Notre existence a t-elle un sens 16-3 Quelle réponse à la question la plus importante qui soit], et ce que cela implique pour cette dernière question, c'est à dire la condition humaine (voir l'article 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine?" chapitre 2: La question fondamentale).


Mes articles dans cette rubrique:


liens https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/06/mes-liens-pour-les-articles-existence-t.html#.YCWURmhKiWt Mes liens pour les articles "notre existence a t-elle un sens?"

Article 16-3) Conclusion du livre existence a-t-elle un sens" Quelle réponse à la question la plus importante qui soit?   
Article 16-2) Conclusion du livre "notre existence a-t-elle un sens ?" partie 2 Science et sens, raison et religion

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2013/10/16-2-notre-existence-t-elle-un-sens-16_16.html#.YCw0hGhKiWv

16-1) Conclusion du livre "notre existence a-t-elle un sens" Partie 1: Une nouvelle approche de la science
Article 15) Une voie rationnelle vers le monde de l'esprit?
Article 14-2) L'homme non-neuronal deuxième partie
Article 14-1) L'homme non-neuronal, première partie
Article 13-2) Dur, dur le problème (la conscience 2ème partie)
Article 13-1) Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie)
Article12-2) "Recherchons Einstein de l'évolution (urgent).
Article 12-1) "Recherchons Einstein de l'évolution (urgent). Partie 1
Article 11-2) Un point sur les articles déjà parus
(l'infiniment grand et l'origine de l'Univers)
Article 11 - 1) Un point sur les articles déjà parus
(la naissance de la physique quantique et la connaissance du réel)
Article 10) Où il fait plus noir que vous ne l'imaginez
Article 9-2) Dieu revient très fort partie 2
Article 9-1) Dieu revient très fort partie 1
Article 8 partie 2) Le murmure du big bang..
la genèse du big bang
Article 8 partie 1) le murmure du big bang...La deuxième fissure dans les théories classiques 
Entendez-vous le murmure du big bang le soir au fond des radiotélescopes?
Article 7-2) vous qui entrez ici perdez toute espérance...de revenir au monde classique partie 2
Article 7-1) vous qui entrez ici perdez toute espérance... de revenir au monde classique partie 2
Article 6-2) Vers un réalisme non physique...deuxième partie 
Article 6-1) Vers un réalisme non physique...première partie

Article 5-2) Au-delà de cette limite, notre vision du monde n'est plus valable (la non-localité)

Article 5-1) Au-delà de cette limite, notre vision du monde n'est plus valable.
Naissance de la mécanique quantique
Article 4) Vers de nouvelles "lumières"
Article 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Article 2)  Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Article 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan Le désenchantement de l'homme et du monde.  https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/06/notre-existence-t-elle-un-sens-1-propos.html#.YCWXE2hKiWv





http://www.uip.edu/publications.html Livres écrits ou traduits à l'initiative de l'UIP
http://reflexionsconditionhumaine.blogspot.com/2013/09/dieu-et-la-condition-humaine.html La condition humaine au XXIè siècle. L'avenir de l'humanité est devenu l'enjeu majeur du XXIe siècle. Cette préoccupation nous concerne tous, parce que nous avons atteint les limites de ce que peut supporter notre biosphère, la Terre.
astrosurf.com/quasar95/exposes/philo_sciences.pdf Une introduction à la philosophie des sciences 
https://excerpts.numilog.com/books/9782081330085.pdf Michel Bitbol: la conscience a t-elle une origine?
jeanstaune.fr/notre-existence-sens.html  17 - Science et sens, raison et religion’
Science et religion, les éléments d’un rapprochement
Quelle réponse à « la question la plus importante qui soit » ?
http://www.uip.edu/blog/physique-quantique-et-valeurs-humaines Physique quantique et valeurs humaines par Henry Stapp
Le réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d'Alan Sokal. Par Jean Staune et Bernard d'Espagnat. Convergences, n° 6, printemps 1998: voir  http://peccatte.karefil.com/SBPresse/SokalBricmontPresse.html Sokal & Bricmont dans la presse francophone

academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/wp-content/uploads/2019/01/6-debat_final.pdf academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/ Débat d'ensemble Intervenants : Jean Bricmont, Michel Bitbol, Pierre Perrier, Jean Staune, Bernard d’Espagnat, Anne Dambricourt, Dominique Laplane, Hervé Zwirn, Jean Petitot et Jean-François Lambert.
 

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