7 janv. 2021

Bertrand Vergely et son Traité de résistance pour le monde qui vient

 


Bertrand Vergely et son Traité de résistance pour le monde qui vient
http://www.jeanstaune.fr/mon-blogLa Tentation de l’Homme-Dieu de Bertrand Vergely (Edition le Passeur) Note de lecture par Jean Staune
                                   

« Le principal but de la vaccination n’est pas d’ordre sanitaire », selon Philippe Guillemant, Docteur et ingénieur physicien, spécialiste d’Intelligence Artificielle exerçant au CNRS. « Ce problème-là est peanuts à coté du choix de société qui se trouve devant nous, qu’une politique de gouvernance mondiale semble avoir déjà fait à notre place. Le principal but de la vaccination est de parvenir à une normalisation du port d’identité numérique par chaque citoyen. Aucune loi ne pourrait empêcher l’implémentation des algorithmes correspondants, mais seulement en interdire l’usage. La question de savoir si nous allons effectivement rentrer dans ce nouveau monde, ou pas, va donc dépendre du niveau d’acceptation du vaccin. Mais je le répète une fois de plus, mon avis est qu’on n’entrera pas dans ce nouveau monde. » 
Il me semble qu'on soit actuellement en plein dans le monde qui vient dont parle Bertrand Vergely (le livre a été écrit en 2017). Philippe Guillemant parle d'un choix de société et d'un monde avec la normalisation du port d'identité numérique par chaque citoyen et d'implémentation des algorithmes correspondants. J'y vois la perspective du transhumanisme et de ses dangers, que j'ai évoqués dans l'article de mon blog : "Le cerveau numérique et le danger du transhumanisme

Serait-ce aussi, enfin la fin de l'ère chrétienne, ère des Poissons, le début de l'ère du verseau, que d'aucuns situent en 2020? Souvenons-nous enfin des paroles attribuées à André Malraux "Le 21è siècle sera spirituel ou ne sera pas!"


2) Bertrand Vergely (né en 1953 fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Vergely)
est un essayiste français. Il est normalienagrégé de philosophie, professeur en khâgne et est aussi théologien orthodoxe2.

En 2010, dans son ouvrage Retour à l'émerveillement, il rappelle qu’en grandissant, l'enfant perd sa capacité d’émerveillement dans sa confrontation aux contraintes et à la dureté de l'existence. Devenu adulte, il s'oriente alors vers l’idéalisme, « une manière d’intellectualiser le rationnel, en réduisant la réalité à un concept », ou vers le matérialisme, «contre-pied triste et tragique de l’idéalisme, qui dément toute explication intellectuelle », en négligeant généralement une troisième voie, qui constitue la base de l'attitude philosophique : l’émerveillement5.

En 2011, B. Vergely résume ainsi sa démarche : « J’ai écrit des ouvrages dans trois directions. 1°) La vulgarisation de la philosophie et l’histoire de la philosophie. 2°) Des réflexions sur les expériences-limites de la mort, de la souffrance et du mal. 3°) Des ouvrages sur le bonheur et la foi. »6

En janvier 2013, il se déclare opposé à la loi sur le « mariage pour tous » dans son texte Le mariage gay ou la dictature de la confusion7,8.

En mai 2015, à l'occasion de la sortie de son ouvrage La Tentation de l'homme-Dieu, il livre sa réflexion sur les problématiques de notre société « postmoderne ». Exprimant sa position sur la réforme des collèges, il considère que la République « va tourner le dos à ses propres valeurs9 ».

En 2018, dans son ouvrage Obscures lumières - La révolution interdite, il voit dans les Lumières une religion plus obscurantiste que le christianisme qu'elles ont voulu remplacer. Pour lui, la Révolution française, au lieu de supprimer la soif de pouvoir, l'a déplacée d'une expression cléricale vers une expression laïque ; elle a instauré « une idolâtrie, celle de l'homme total contrôlant la nature et l'homme par la raison humaine. Au xviiie siècle cette idolâtrie débouche sur la Terreur, au xixe siècle sur le nihilisme intellectuel, au xxe siècle sur le totalitarisme »10.

Le 13 avril 2018, Bertrand Vergely participe à un colloque sur les « nouvelles attentes écologiques »11, avec les frères de la Communauté Saint-Jean.


3) Traité de résistance pour un monde qui vient, Descriptif sur le site   https://www.cultura.com/traite-de-resistance-pour-le-monde-qui-vient-tea-9782368905029.html:

"Dans cet essai vif et stimulant, Bertrand Vergely dénonce l'ère post-totalitaire dans laquelle nous vivons, un mélange de socialisme et de libéralisme, qui paralyse les consciences en étouffant la pensée au mépris des fondements de notre humanité.
Bertrand Vergely propose une réflexion stimulante sur notre société qui mêle idéologie bien-pensante et consommation en poursuivant comme but une consommation qui pense bien et une bonne pensée qui consomme. Il s'appuie sur le texte retentissant de Vaclav Havel paru en 1978, Le pouvoir des sans pouvoirs, dans lequel ce dernier pressentait la fin du communisme mais aussi ce qui allait advenir : le post-totalitarisme qui nous gouverne aujourd'hui, ce mélange d'idéologie et de consommation apparu dans les années 80 avant la chute du mur de Berlin.
Dans ce Traité de résistance à l'usage du monde d'aujourd'hui, Bertrand Vergely pose au lecteur trois questions fondamentales : qu'avons-nous fait de l'amour, prenant l'exemple emblématique du mariage pour tous ? Que faisons-nous de la société, c'est-à-dire sur quoi repose notre pacte social aujourd'hui ? Enfin, quelle est notre conception de l'Homme ?
Pour le philosophe, la seule voie envisageable face à ce post-totalitarisme est de vivre pour la vérité, comme les poètes qui disent ce qui vient du plus profond d'eux-mêmes. Il défend avec ardeur un modèle de société dans lequel les gouvernements fondent leurs actions sur le vrai et non le pouvoir et l'argent."

[Václav Havel né le  à Prague et mort le  à Hrádeček, est un dramaturgeessayiste et homme d'État tchécoslovaque puis tchèque.

Durant la période communiste, il est une des figures de l'opposition à la République socialiste tchécoslovaque en tant que membre de la Charte 77. En 1989, il est une des figures de proue de la révolution de Velours, qui met un terme au régime communiste. Il est ensuite président de la République fédérale tchèque et slovaque de 1989 à 1992, puis président de la République tchèque de 1993 à 2003. Politicien atypique, généralement estimé comme une « personnalité extraordinaire » dans son pays1, il est souvent appelé le « président-philosophe » et sa vie a été qualifiée d'« œuvre d'art » par l'écrivain Milan Kundera.[...] Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques en 1968, qui marque la fin du processus de libéralisation du Printemps de Prague, Václav Havel n'a pas abandonné ses convictions, dont il trouvait inspiration dans les écrits de Jan Patočka et de Martin Heidegger, comme de nombreux dissidents tchèques de son époque. Il a été président du Cercle des écrivains indépendants, puis membre actif au sein du club des Sans-parti engagés. Son engagement lui coûte une censure de ses pièces : en 1971, ses pièces sont interdites. En 1974, il travaille dans une brasserie. La communauté internationale remarque ce dissident, notamment en raison de sa lettre ouverte adressée au président Gustáv Husák, en 1975, où il dénonce la situation de la société et la responsabilité du régime politique. Il est perçu dès lors comme un représentant de l'opposition intellectuelle tchécoslovaque. En tant que citoyen, il proteste contre l'oppression intense qui marque ce que la gauche au pouvoir nomme la « normalisation ». En 1977, il est l'un des cofondateurs, et l'un des trois porte-paroles de la « Charte 77 », une organisation de défense des droits de l'homme en Tchécoslovaquie. Son action le mène en prison à trois reprises : il y passe au total près de cinq ans, entre 1977 et 1989. Il y écrit, en 1978, un essai, « Le Pouvoir des sans-pouvoir », dans lequel il analyse les mécanismes de la mauvaise raison d’État qui prive selon lui les citoyens ordinaires de toute capacité d'influer sur le cours réel de leur vie : mécanismes qui conduiraient à la résignation des individus et aussi à leur démission morale, stérilisant en fait la dynamique sociale. Derrière cette analyse, il veut démontrer la force de la résistance morale et de la vie. Cet essai obtient un impact non seulement chez les dissidents tchécoslovaques, mais aussi dans les mouvements d'opposition des autres pays socialistes.

Le  il est invité, avec huit autres dissidents, à un petit-déjeuner avec le président français François Mitterrand. Il est arrêté le  pour un rassemblement interdit en mémoire de Jan Palach, et est condamné le , à neuf mois de prison. Il est finalement libéré le  après avoir purgé la moitié de sa peine [...]

5) Le pouvoir des sans-pouvoir: ababord.org/Le-pouvoir-des-sans-pouvoir.

['La mort de Václav Havel, annoncée en même temps que celle de Kim Jong-Il qui l’a éclipsée, est probablement emblématique du sort de cet homme de théâtre devenu président. Plutôt que de s’attarder à son bilan présidentiel, assez contestable, il est intéressant de se pencher sur sa « carrière » de dissident et sur son apport à la compréhension du totalitarisme.

Car il me semble que c’est à cet égard que se situe l’essentiel de la contribution de Havel pour comprendre des enjeux qui sont encore partiellement les nôtres. Il sera, avec Patocka, un des initiateurs de la Charte 77, ce qui le mène à quelques reprises en prison sous le régime « communiste ».

Son texte politique le plus connu est certainement «  Le Pouvoir des sans-pouvoir  » dans lequel il explique le projet des dissidents, un projet qu’il situe plus sur le plan éthique que politique. Cette volonté de se situer sur le plan de l’éthique est liée à son analyse de la perversion et de la confiscation du politique par les appareils communistes dans les pays de type soviétique. Mais rien ne nous empêche de l’infléchir dans un sens politique.

Ce texte présente beaucoup de similarité avec le pamphlet de La Boétie, le Discours de la servitude volontaire, qui voyait dans le soutien tacite de la population la principale force des régimes tyranniques. Ainsi, Havel définit les pays post-totalitaires et les conditions de la lutte politique dans ceux-ci. Opposant le mensonge du régime en place et la vie dans la vérité, il montre que le régime se soutient essentiellement par l’idéologie.

La vie dans la vérité, c’est le refus de collaborer avec le pouvoir en place de quelque façon que ce soit. Un tel refus est d’abord le fait d’individus, mais il peut donner lieu également à une action concertée qui rend possible la recomposition de la société civile en dehors de l’État (ça ressemble au modèle contre-hégémonique de Gramsci) sur la base de la responsabilité civique, une notion proche de la thématique de la solidarité de Patocka ou du souci du monde chez Arendt.

Mais l’apport des dissidents d’Europe de l’Est, et singulièrement de ceux regroupés dans la Charte 77, c’est de nous montrer quel rôle politique peut jouer la revendication des droits de la personne. Au-delà de la distinction classique entre droits formels et droits réels, la revendication des droits nous montre que ceux-ci prennent vie dans leur revendication. En effet, la plupart des pays, y compris ceux de l’ex-bloc soviétique, ont souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’Homme (sic). En même temps, ces droits, s’ils ne restent que des mots inscrits sur une feuille de papier, n’ont aucune signification. En revendiquant des droits auxquels leurs gouvernements avaient souscrit, ces dissidents faisaient la preuve que l’on peut ébranler un régime en démontrant, d’une part, l’inadéquation entre ses paroles et ses actes (la vie dans la vérité opposée aux mensonges du pouvoir) et, d’autre part, la dimension proprement politique de la mise en œuvre de ces droits dans l’action collective de contestation. Ainsi, les droits sont porteurs d’une dynamique poussant à leur élargissement et à leur mise en œuvre effective.

À Patocka, Havel emprunte deux idées essentielles. D’abord, sa critique du totalitarisme ne débouche pas sur une apologie de la démocratie libérale (subjectivité autonome et autofondatrice), mais sur la reconstruction du lien social de concitoyenneté, entendue au sens de responsabilité partagée pour le monde. Cela l’amène, ensuite, à définir la politique et la démocratie comme fondées sur la « problématicité » de la coexistence humaine. Loin du « y’a qu’à… » et de la simplicité, voire du simplisme, il met en évidence la complexité de la coexistence humaine et donc la nécessité de la démocratie afin de chercher, par la confrontation des points de vue et la délibération, à s’orienter dans le monde en gardant à l’esprit notre faillibilité. À la communion du totalitarisme, il oppose donc la solidarité polémique.

Sa compréhension de la dissidence ne réside donc pas dans le martyre individuel, mais dans une action concertée qui permet de montrer la nature idéologique des régimes post-totalitaires en même temps que l’autoréférentialité du pouvoir et de la loi, ce qui explique le recours à la légalité comme instrument de terreur. Cela permet également de recourir aux engagements internationaux auxquels le pouvoir a souscrit pour le démasquer et pour montrer que la loi ne peut être confisquée par un corps social et doit appartenir à tous. Finalement, cela permet de cultiver l’autonomie (la distinction) et la solidarité.

L’évolution des pays d’Europe de l’Est, dont la République tchèque, dans la période qui a suivi la chute du mur de Berlin a pris une autre voie. Mais la dissidence, en misant sur le lien de concitoyenneté, en valorisant la délibération publique et l’engagement citoyen, a partiellement orienté le sens de nos luttes actuelles. C’est ce Václav Havel qu’il convient de garder présent dans nos luttes."]



https://www.youtube.com/watch?v=JDRzEdRQF5s:Changement de Civilisation ? Marc Luyckx Ghisi 
 
http://www.guillemant.net La physique de demain
https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=Ck4iY9fFrC8Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ? Philippe guillemant par Bob Bellanca, guillemant.net/index.php?cate=conferences


Bibliographie
Collection Essentiels philosophie10
  • Aristote ou l'art d'être sage
  • Grandes interrogations de la connaissance (Les)
  • Grandes interrogations esthétiques (Les)
  • Grandes interrogations morales (Les)
  • Grandes interrogations philosophiques (Les)
  • Grandes interrogations politiques (Les)
  • Hegel ou la défense de la philosophie
  • Heidegger, ou l'exigence de la pensée
  • Kant, ou l'invention de la Liberté
  • Nietzsche, ou la passion de la vie
  • Petit précis de philosophie grave et légère
  • Petite philosophie du bonheur
  • Philosophes anciens (Les)
  • Philosophes contemporains (Les)
  • Philosophes du Moyen Âge et de la Renaissance (Les)
  • Philosophes modernes (Les)
  • Philosophie (La)
  • Platon
Autres collections
  • Petite philosophie du bonheur, Pause philo
  • Dictionnaire de la philosophie (Le), Les dicos essentiels Milan
  • Petite philosophie grave et légère, Pause philo
  • Petite philosophie pour les jours tristes, Pause philo
  • Pour une École du savoir, Milan, , 224 p. (ISBN 2745900153)
Livres
  • 1995 : Platon, Milan
  • 1997 : Les philosophes modernes, Milan
  • 1998 : Le dico de la Philosophie, Milan
  • 2002 : Les philosophes anciens, Les essentiels Milan
  • 2003 : Aristote ou l'art d'être sage, Milan

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