30 janv. 2011

Une brève histoire de l'avenir 4) Deuxième vague de l'avenir: l'hyperconflit.

4) Une brève histoire de l'avenir: deuxième vague de l'avenir : l'hyperconflit

Chapitre précédents
 1) une brève histoire de l’avenir: Une très longue histoire - Une brève histoire du capitalisme.
           (Depuis l'origine de l'humanité jusqu'à la fin de la neuvièmes forme de l'"Ordre marchand": Los Angelès).
 2) une brève histoire de l’avenir: La fin de l'Empire Américain.
 3) une brève histoire de l’avenir: Première vague de l'avenir: l'hyperempire.


Suite:
  
  4) une brève histoire de l’avenir: l’hyper-conflit.
  5) une troisième vague de l’avenir: l’hyper-démocratie.
  6) Et la France? 




apocalypse

« Aujourd’hui se décide ce que sera le monde en 2050 et se prépare ce qu’il sera en 2100. Selon la façon dont nous agirons, nos enfants et petits enfants habiteront un monde vivable ou traverseront un enfer en nous haïssant. Pour leur laisser une planète fréquentable, il nous faut prendre la peine de penser l’avenir, de comprendre d’où il vient et comment agir sur lui. C’est possible: l’histoire obéit à des lois qui permettent de la prévoir et de l’orienter. »

Deuxième vague de l'avenir : l'hyperconflit

a) Généralités.
Depuis la disparition de l'URSS (un des gendarmes du monde a disparu ), le monde est en apparence pacifique et sans guerre; Les pays semblent avoir compris que la croissance économique rapporte plus que la conquête. Pourtant, comme à la fin de chaque forme, s'annonce l'hyperconflit et un nouvel état "d'avant-guerre". Le marché se généralise, les différences se nivellent, chacun devient le rival de tous. L'état s'affaiblit et disparaît la possibilité de canaliser la violence et de la maîtriser. Les conflits locaux se multiplient, les identités se crispent, les vies n'ont plus de valeur. L'échec annoncé de l'hyperempire, la sophistication des armes et et la multiplication des acteurs pourraient provoquer un embrasement planétaire, un conflit global, beaucoup destructeur que ceux qui l'ont précédé, un hyperconflit.

b) Les ambitions régionales.
Ambition de puissance

Avec l'ordre polycentrique, de nouvelles puissances vont surgir, désirant avoir accès aux mêmes richesses. Elles se doteront des moyens militaires de leurs ambitions, certaines de plus en plus belliqueuses.
La Chine, dont les dépenses militaires sont encore particulièrement faibles, voudra redevenir une puissance majeure sur le plan stratégique et reconquérir Taïwan; elle s'appuiera sur la Corée du sud qui s'armera en conséquence et laissera perdurer le régime totatilaire de la Corée du nord qui voudra aussi se doter de nouveaux moyens. Face à la menace, le Japon s'armera à son tour. L'Inde refusera de se laisser encercler par les forces musulmanes, et le Pakistan se défendra contre l'Inde et assurera son ascendant sur ses voisins, de l'Afghanistan au Cachemire. L'Indonésie tentera d'assurer la Direction de l'islam dans son ensemble et la domination de l'Asie du Sud-Est. Le désir d'influence et de protection ira jusqu"à l'Australie. L'Iran Chiite tentera de contrôler l'islam au grand dam de des sunnites, à dominance arabe. L'ancienne Perse disposera de population, argent, pétrole. L'Arabie Saoudite, vassale des Etats-Unis, essaiera de rester dominante, l'Egypte se pensera la plus grande puissance arabe potentielle, Israël tentera de rester une puissance régionale pour survivre. L'Algérie et le Maroc se disputeront la prééminence au Maghreb et de même pour le Nigéria et le Congo plus au sud. L'Afrique du Sud souhaitera dominer ses voisins pour se désenclaver. La Russie tentera de retrouver un statut mondial et se considérera en première ligne face à l'islam et se réarmera. En Europe occidentale, la France et l'Allemenge pourraient retrouver chacune une ambition régionale, si l'Union européenne ne réussit pas à canaliser leur rivalité. Le Brésil et l'Argentine voudront dominer l'hémisphère sud et se disputeront le rôle, alors que le Canada voudra rester neutre.
Toutes ces ambitions régionales vont s'entrechoquer: révolte contre la présence Américaine en Amérique latine, ensemble perse désireux de bousculer le monde arabe, Russie désirant à nouveau dominer une partie de l'Europe et se protéger de la Chine et de l'islam... Des alliances militaires associeront parfois des partenaires improbables: Iran/Chine/Russie, Russie/Union Européenne, Pakistan/Egypte, Indonésie/Iran dans un ensemble musulman, Petits pays du Sud-Est Asiatique au sein de l'Asean, Iran/Vénézuela cherchant des appuis russes et Chinois, Union Européenne se rapprochant militairement des Etats Unis, Russie/Algérie (qui vend déjà des armements au au Vénézuela et qui a demandé à entrer comme observateur... à la ligue Arabe)!
Ces chocs d'ambition, d'abord sur le terrain diplomatique et économique, pourront aller jusqu'à des affrontements militaires où se mêleront de très anciennes forces pirates et mercenaires.

c) Armées pirates, armées corsaires.

Quand la déconstruction affaiblira les Etats et que le droit et la police se feront plus discrets, la violence proliférera dans la vie publique et entre individus, les "pirates" (mafias, gangs, mouvements terroristes), deviendront même des agents essentiels de l'économie et de la géopolitique. Dès que s'achèvera la neuvième forme, n'ayant ni territoire ni même famille à protéger, ils chercheront à asseoir leur pouvoir sur le monde. Des nations qui se déferont sous la pression des marchés et du jeu démocratique feront naître des entités pirates, zones floues, de non-droit, Etats pirates ou non-Etats, entre les mains de bandes surarmées contrôlant des régions, des ports, des matières premières... (voir la Somalie, la Transnistrie Une partie de l'Ethiopie, le Sri Lanka, l'Afghanistan, le Pakistan...). Des villes grandies trop vite (c'est dèjà le cas au Brésil, au Nigeria, au Congo, en Colombie), deviendront des royaumes pirates où aucune armée, aucune police n'osera plus entrer. Il y aura aussi d'autres organisations mafieuses, des cartels, des criminels en col blanc, des groupements politiques ou religieux comme Al-Quaïda, responsables de trafics de drogue, de femmes, d'armes ou de jeux, opérant sans base géographique. Des hypernomades (chimistes, intellectuels, comptables, ingénieurs, officiers, financiers) se mettront à leur service. La prolifération de la violence provoquera des audaces d'un genre nouveau, des masses d'infra-nomades, n'ayant rien d'autre en commun que voyager ensemble, pourront se révéler menaçantes tout comme ces foules qui traversèrent le Rhin en 406.
On voit déjà certaines de des forces se liguer contre les états et les démocraties, des barons de la drogue au service de causes politiques ou se servir d'immigrants comme passeurs, des nations en ruine devenir le repaire de mafieux ou soutenir des ambitions politiques ou religieuses (comme le  firent la mafia, Cosa Nostra, ou les "collabos" en 1940), des forces terroristes trouver refuge dans des non-états, des violences urbaines exigeant des réponses plus militaires que policières.
Face à ces menaces et agressions, les nations auront besoin de plus de soldats et de policiers, mais ne voudront plus de morts dans leurs armées. L'Empire Américain devra (comme jadis le fit l'empereur Hadrien par décret en l'an 138), incorporer des étrangeers et des immigrés dans ses troupes (le décret du 4 juillet 2002 accélère la naturalisation des étrangers s'engageant dans l'armée). Mais cela ne suffira pas, aux pirates, il faudra opposer les corsaires. Les entreprises de mercenariat se développeront. Elles assureront les fonctions générales de sécurité que financeront légalement des entreprises industrielles en les mettant au service de gouvernements dont elles ceherchent à obtenir des marchés. Certaines seront utilisées pour restaurer la paix là où l'ONU ou l'OUA auront échoué. Parmi ces sociétés, certaines obéiront à des "codes" de guerre (convention de Genève...), mais la plupart n'auront plus aucune règle (torture, comme en Irak ou à Guantanamo)...
colère contre la globalisation

d) La colère des états

Puis montera la colère des peuples contre l'Ordre marchand et les Etats-Unis, une colère "laïque", rationnellement fondée. Comme par le passé, la haine à l'encontre d'un "coeur" ne se manifeste pas quand il est au faîte de sa puissance (Empire Américain triomphant au moment de la chute du mur de Berlin), mais quand il commence à décliner (Washington devenu cible d'une critique mettant en cause la globalisation et la démocratie de marché). Se nouera alors une coalition critique regroupant tous ceux qui n'en attendent rien ou qui sont frustrés de ne pas en recevoir les bénéfices. La critique portera d'abord sur la monopolisation de l'essentiel des richesses, le gaspillage des ressources, le dérèglement du climat, l'asservissement des peuples, la violation des règles de démocratie qu'ils prétendent dicter autres. Ensuite,la critique portera sur les marchés. Les faits établiront qu'ils ne suppriment ni la pauvreté, ni le chômage, ni l'exploitation. Ils concentrent les pouvoirs en quelques mains, précarisent des majorités de plus en plus nombreuses. Ils détournent des exigences du long terme et concourent à dérégler le climat. Ils créent des raretés et en inventent de nouvelles pour en tirer profit ensuite. Ils deviennent (avec l'hyper puis l'autosurveillance),un des formes les plus pernicieuses et les plus absolues de dictature. On leur reprochera de libérer la violence en orientant les désirs vers la convoitise d'objets marchands, y compris celle des armes.
Il sera alors facile de dénoncer la démocratie comme le marché, une illusion, un leurre, l'instrument des forces armées et des grandes entreprises. Elle produit détruit des iinégalités, détruit la nature et sape les valeurs morales.
Les critiques dénonceront le principe d'une liberté individuelle égocentrique qui conduit à n'être loyal qu'envers soi-même, ne plus se sentir lié par une parole ou un contrat, mettant aux enchères ses obédiences, ses sentiments, ses valeurs, sa foi, le sort des siens, sans que soient pris en considération les besoins des générations à venir. L'apologie de la dictature deviendra un sujet de conversation respectable, et beaucoup laisseront s'épanouir leurs pulsions de violence, hors de toute contrainte (liberté de tuer, gratuitement, sans but ni stratégie). Les villes deviendront les principaux lieux de révolte.A la différence des révolutionnaires communistes d'antan, ces nouveaux révolutionnaires ne proposeront aucun système de substitution (depuis que le communisme a échoué), sauf certains, le retour à la théocratie. 

e) La colère des croyants.
Selon l'idéal judéo-chrétien, l'Ordre marchand représente l'aboutissement du progrès et de l'individualisme. Mais pour d'autres croyants, il constitue le pire ennemi, parce que la liberté humaine y passe avant les ordres de Dieu et qu'il remet en cause la stabilité de la famille dont dépend la transmission de la foi. De fait, les croyants les critiques laïques contre le marché et la démocratie, principalement ceux des religions monothéistes, le christianisme et l'islam.  parfois en justifiant des conflits violents (reproches: secréter des désirs futiles, favoriser la luxure et l'infidélité, commercialiser des valeurs morales, laisser la science penser le monde autrement que le décrit la lettre des textes sacrés, renoncer de donner un sens à la mort, édicter un droit différent de celui de la Bible).
L'Eglise catholique, premier empire nomade, "hors du sol", s'est longtemps opposé par la force à l'Ordre marchand. Elle redeviendra radicale pour certaines de ses composantes, dans le reproche à celui-ci de nier l'ordre divin en s'opposant à la démocratie, au marché, aux valeurs judéo-grecques. D'autres continueront de défendre la non-violence, l'amour et la justice.
Des églises protestantes seront à l'avant-garde des luttes, en particulier l'évangélisme , dont la "Bible Belt", qui regroupe plus d e70 millions de personnes avec des pasteurs-propagandistes.
L'évangélisme fait déjà loi dans de nombreuses universités américaines et y censure l'enseignement des sciences et des autres religions. Ces Eglises seront de plis en plus influentes sur le plan politique (décisions du Congrès et de l'appareil d'état), Par un glissement sémantique, ce ne seront plus les valeurs de la démocratie que l'Occident devra défendre, mais celles de la chrétienté. Les citadins, dont la misère empire, seront de plus en plus sensibles à leur discours (en Afrique, en Amérique latine, au Brésil, où plus de 30 millions de personnes sont déjà adeptes, au Japon, en Inde, en Chine, en Indonésie). Elles s'entendront, comme elles l'ont déjà fait, avec des mafias, des empires du crimes et pourraient s'allier avec des pirates. Elles rivaliseront frontalement avec l'islam et tenteront de convertir des musulmans. En Europe, des fidèles et des partis catholiques dénonceront le poids des marchés, la liberté de circulation et sa traduction institutionnelle: l'Union européenne. Les partis d'extrême droite prendront appui sur ces valeurs religieuses. La Vatican jouera un rôle central dans cette évolution. Il pourra choisir une alliance avec les autres monothéismes, ou au contraire, inciter à leur faire la guerre (à l'islam).
Dans l'islam aussi, des forces très variées mêleront leurs critiques  contre la marché, la globalisation,les Etats-Unis, l'Israêl, le judaîsme, la chrétienté et un divorce majeur entre l'islam et l'Occident pourra se produire. En 2006, 1,3 milliard d'être humains (1/3 de moins que de chrétiens) sont musulmans. Bien qu'en soi, l'islam ne soit pas plus intolérant que les autres et qu'il ait apporté la pensée judéo-grecque à l'Europe, les pays où il domine sont des théocraties ou des dictatures. Pour le moment, rares sont y les voix pour réclamer sa mise en conformité avec les droits de l'homme. Un jour, sans doute, sous l'effet de la croissance, de la jeunesse et des femmes, des théologiens le conduiront sur la vois de la tolérance et de la démocratie.  (ils insistent sur les sourates d'avant 622 et la tradition philosophique d'Ibn Rushd. (Averroès). Dans certaines de ses composantes minoritaires, il voudra retrouver son lustre du XIème siècle, de Cordoue à Bagdad, puis sur l'ensemble de la planète: par la démographie, la conversion, voire par la guerre.
La figure dominante de l'islam n'est pas le fidèle, mais le pèlerin, le prédicateur, le converti, le prosélyte. Tout conversion est irréversible, sous peine de mort. Celle-ci pourra être politique, contre l'Ordre marchand. En promettant l'appartenance à une communauté (l'Umma), l'islam aura des échos chez les isolés, les faibles, les vaincus, les révoltés. Il mènera une action sociale , proposant aux plus démunis de leur fournir ce que le marché n'offre pas:
des formes concrètes de solidarité, de charité, de dignité permettent d'échapper à la solitude et d'espérer en un paradis.  La capacité de convertir n'apparaît pas considérable, ce sera la démographie qui sera la principal facteur de croissance du nombre de musulmans (1,8 milliard en 2020, soit 1/4 de la population).
Tout commence avec Ibn Hanbal (780-855) et Ibn Taymiyya (1263-1328), qui entendaient imposer une obeissance littérale au texte. Abdel Wahhab (1703-1792), refusait l'intercession des Saints et ecomummuniait (takfir) les libéraux, faisant ainsi l'apologie de la salafiyya, la trace des ancêtres. Aujourd'hui, ceux qui suivent le théologien pakistanais  Mawduddi
Sayyid Mawduddiddi (1903-1979), interdisent l'obeissance à toute autre législation que celle du Coran. Pour eux, la seule souvereineté esr la souvereineté politique de Dieu seul. Ils présentent l'islam comme
la troisième voie entre capitalisme et socialisme en faisant de l'islam rassemblé un Etat théocratique, ce qui, pour certains d'entre eux passera par la guerre. Il y a 20 ans, Sayyid Quotb, leader des Frères musulmans, appelait à une révolution islamique permettant le passage de la Jahiliyya à période anté-islamique, à la Hakimiyya, la souvereineté de Dieu. Pour lui, il faut traduire "le hukum n'est qu'à Dieu", par "le pouvoir suprême n'est qu'à Dieu", et non par "le jugement n'appartient qu'à Dieu". Là est le renversement; une Théocratie, au lieu d'un rapport moral individuel à Dieu. Dans l'islam chiite, l'Imam Khomeni voulait imposer l'idée de guerre comme arme de conversion et faisait l'apologie du martyr, du suicide, du chahid. ("l'épée est la clé du paradis"). Pour d'autres encore, la guerre devra viser le monde entier. L'empire de l'islam devra s"étendre à la planète, sans centre ni nation dominante, pour en faire une sorte d'Hyperempire théologique, avec une stratégie militaire en trois points.
a) D'abord la paix momentanée, qui pourra être dénoncée à tout moment: le Dar al-Suth. 
b) Puis, dans les territoires où il aura converti ou chassé les populations, il devra installer  un Dar al-Harb ou zone de guerre. Les derniers croyants à d'autres monothéismes y seront provisoirement tolérés avec un statut inférieur, celui de dhimmi (protégé).
c) Et dans ceux où le pouvoir musulman sera entièrement dominant, les infidèles seront déclarés ennemis et devront être convertis ou chassés. Al Quaïda a adopté cette stratégie e 1996, d'abord chasser les troupes chrétiennes au voisinage de La Mecque même, s'il leur faut pour cela combattre combattre des régimes arabes. La fima (la discorde) entre musulmans sera , pour eux, salutaire. Puis ils voudront ensuite éliminer les chrétiens et les juifs des Lieux saints de Jérusalem  et de l'Irak puis de l'Egypte à l'Espagne et à la Chine et à l'Indonésie. D'autres mouvements surgiront au service des revendications nationalistes de l'islam, comme ont toujours fini par le faire les idéologues, depuis les Almohades au XIIème siècle, puis le Rafah turc. le FIS algérien, Les Frères musulmans d'Egypte, et le Hezzbollah libanais.  Enfin, diverses sectes aux origine diffuses se développeront, comme celle de Moon en Corée, de Falun Gong en Chine ou l'Eglise de Scientologie aux Etats-Unis. Falun Gong, qui est réputé avoir sauvé plus de 80 mondes, compte plus d'inscrits que le Parti communiste chinois.


f) Les armes de l'hyperconflit.
De tout temps, de nouvelles armes sont apparues, produits et accoucheurs des technologies civiles: le propulseur avec le levier, les armes à feu avec la mécanique, les chars avec l'automobile...  Inversement, c'est dans l'armée que sont nés le télégraphe, la radio, l'énergie, le nucléaire, internet... Les futures armes seront essentiellement fondées sur le concept de surveillance par les armées: infrastructures d'ubiquité nomade, surveillance des mouvements suspects, protection des installations stratégiques, des réseaux d'intelligence économique. Des robots et des drones relaieront les données, détecteront les agents chimiques ou biologiques. Des logiciels de simulation de combat seront sans cesse réactualisés. 
Les nouvelles unités de combat intégreront tous les moyens nouveaux de simulation, de surveillance et de frappe. Les marines joueront un rôle nouveau dans la lutte contre les trafics, la surveillance de l'émigration et la protection des détroits. L'aviation de chasse perdra de son utilité et de son importance. Les nouvelles armes conventionnelles seront d'autant plus nécessaires que les armes nucléaires et autres seront de plus en plus disséminées. Elles seront miniaturisées au point d'être utilisables par un seul combattant, et la plupart des pays voudront s'en équiper pour se protéger.  La pénurie d'énergie conduira à utililiser des déchets recyclés sous le nom de MOX, ce qui multipliera encore les risques de prolifération et et de disparition lors de leurs transferts. D'autres armes verront le jour: chimiques, biologiques, bactériologiques, électroniques, nanotechnologiques, qui préfigureront des technologies civiles.       On cherchera à améliorer leur puissance, leur miniaturisation, leur précision: armes chimiques non détectables, déclenchant des épidémies de masse, armes génétiques, nanorobots dits gelée grise, puis animaux clonés, bombes animales vivantes, chimères. Ce seront des instruments de propagande, de communication et d'intimidation. 
g) S'armer, s'allier.
Face à ces menaces multiformes, les démocraties de marché ne peuvent réagir en ordre dispersé mais avoir un commandement coordonné et des équipements techniquement compatibles (voir la création d'une unité nouvelle de l'US Army, le Future Combat System,  


FCS: Future Combat Systems
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Le coût de ces équipements est considérable (actuellement 500 milliards de dollars et un million de soldats américains sus les drapeaux). Pratiquement tous les pays feront croître leus budgets militaires. Pour les partager, des nations  rassembleront une partie de leurs effectifs en une force militaire de la communauté internationale, d'abord occasionnellement, puis institutionnellement, en une alliance face aux pirates et aux ennemis de l'Ordre marchand (dont l'Alliance atlantique deviendra peut-être le socle) L'Alliance s'élargira aux grandes firmes, en particulier militaires. Les pays de l'Alliance voudront surveiller les "amis des ennemis". 
Vers 2035, l'Alliance réalisera qu'elle n'a pas les moyens de maintenir sa domination sur l'Ordre marchand: épuisés financièrement et humainement par les conflits, confrontés aux mêmes dilemmes que l'Empire romain, les pays qui la composent formeront l'ordre polycentrique eu changeront de stratégie. Ils ne s'occuperont plus du reste du monde (réduction de la facture énergétique, instauration d'un protectionnisme, et limitation leur défense à la protection de leurs intérêts). Comme les indiens antan, ils mettront les chariots en cercle, mettront en place un bouclier au-dessus de leur territoire, dresseront des murs contre les pirates, sur le modèle du mur protégeant et isolant aujourd'hui Israël des attaques terroristes. Pour autant, le succès ne sera pas assuré, on ne peur mettre en cloche ni la marché, ni les démocraties, ni les pirates.


h) Négocier, aider.


Certains proposeront de renoncer à se défendre, de désarmer unilatéralement et de collaborer avec l'ennemi.Naîtront ces Etats postnationaux, dénucléralisés, pacificistes et soumis dont rêve, entre autres, la philosophe allemand Jürgens Habermas. D'autres encore, soucieux de préserver la paix sans se soumettre, tenteront de faire preuve d'imagination diplomatique, l'ONU mettra en oeuvre les procédures prévues par sa charte, des institutions discrètes de prévention de la violence se multiplieront, sur le modèle de l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe,  (OSCE), de la Communauté de Sant'Edigio (organisation catholique, discrète et efficace, de la fondation du président Carter, du président Clinton). Leur rôle sera de déceler à l'avance les sources de conflit et les zones de tension, tenter de trouver des accords entre les belligérants potentiels et de les faire respecter. Elles devront disposer des moyens d'observation, de surveillance, d'analyse, de prévention et avoir suffisamment d'influence pour que les accords soient respectés. Mais ces actions risquent de rester illusoires, comme on peut le voir en Afghanistan (narco-Etat où le trafic de drogue représente 90% de la richesse produite) ou en Irak où s'est installé le chaos. 


i) Dissuader les régimes agressifs.


Face aux états durablement agressifs, la dissuasion sera toujours nécessaire, et son absence toujours désastreuse. Rappels: en 1936, face à remilitarisation de la Rhur, il y a eu laissez-faire et la guerre a eu lieu; en 1962, face à l'installation des fusées soviétiques à Cuba, la paix n'a pas été rompue, au début de la décennie 1980, F. Mitterrand a appuyé l'installation de fusées américaines en Europe, aidant à faire disparaître la menace soviétique. Ceux qui voudront vivre "libres" (?) dans les démocraties de marché ne pourront accepter la présence d'armes offensives contrôlées par des groupes annonçant leur intention: détruire (à l'heure actuelle, les fusées de Corée, d'un Pakistan tombé entre les mains de fondamentalistes, du Hezzbollah, autrement dit de l'Iran, celles de la Chine si le parti se durcit pour éviter sa liquidation). Les démocraties ne devront pas accepter ces marchés de dupe par peur des représailles et si cela ne suffit pas, elles devront frapper. (Avis de J. Attali. Pour moi, absurdité devant un monde qui s'écroule). 


j) Attaquer préventivement.


 Aucune dissuasion ne sera possible contre les pirates, ils n'ont pas de territoire à défendre, leur céder une place ou un lieu ne suffira pas à les calmer. Face à ces menaces, il n'y a que l'attaque préventive à laquelle devra se préparer l'Alliance. Mais elle ne devra pas, comme ce fut le cas en 2003 face à l'Irak, inventer des intentions bellicistes ou prendre prétexte d'armes de destruction massive imaginaires. Elle ne pourra pas à la fois fonder sa politique sur les droits de l'homme et les violer quotidiennement, mais sans doute le fera-t-elle. En  général, les démocraties, où le pouvoir est contrôlé par l'opinion publique, ou les régimes totalitaires ayant souffert de la guerre ne feront pas un usage offensif de leurs armes. Mais, plus le nombre d'acteurs est élevé, plus augmentera le nombre de ceux qui, mus par des fous ou pour qui la mort (des autres, y compris celle de leurs troupes) ne comptera pas. 
Le monde vivra donc de plus en plus hanté par la peur, de l'anéantissement nucléaire, de la guerre miniaturisée, de la guerre en réseau, de la guerre suicide. De fait, quatre types de guerre éclateront.


k) Guerres de rareté: pétrole et eau.


Comme on s'est battu pour le charbon et le fer, on se battra pour le pétrole, l'eau et les matières rares. Les Etats-Unis consomment un quart du pétrole du monde, dont les 2/3 viennent de l'extérieur. Ils voudront absolument garder le contrôle de leurs sources d'approvisionnement (l'Arabie Saoudite et l'Irak, puis, volonté de reprendre le contrôle de l'Iran pour empêcher un blocus du détroit d'Ormuz qui priverait la planète de20% de la production et propulserait les cours à 250 $ le baril). Leur présence en Asie centrale s'accentuera (surveiller l'Iran et éviter que la Chine ne fasse main basse sur la région), volonté de contrôle du golfe du Mexique et de la docilité des dirigeants du Canada, du Venezuela et du Mexique. D'autres conflits pourront éclater: Chine/Russie, Etats-Unis/Chine, Turquie/Iran. Les autres consommateurs (Union Européenne, Japon, Chine, Inde) voudront conserver, par la force si nécessaire, un accès aux gisements du Moyen-Orient, de Russie, d'Afrique et d'Asie centrale et le le contrôle des zones d'accès de ce pétrole vers la mer. De même, le Venezuela, le Nigéria, le Congo, l'Indonésie, pourront devenir ou redevenir des zones de conflit suite à l'épuisement de leurs ressources, ainsi que les zones maritimes des gisements futurs et celles d'accès aux transits des convois de tankers. 
L'eau potable, devenant de plus en plus rare, provoquera aussi des guerres: on s'est battu 37 fois pour elle de façon localisée au cours des 50 dernières années. 145 nations sont sur un bassin transfrontalier et 1/3 des 263 bassins transfrontaliers sont partagés par plus de deux pays. La troisième réserve souterraine d'eau douce du monde, la nappe du Guarani est disputée entre le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay. Le bassin du Danube est partagé entre 18 nations et la crise des Balkans y trouve en partie se source. L'Inde pourrait vouloir détourner les trois plus grands fleuves qui se jettent au Bangladesh. On trouve d'autres exemples au Liban (pose de pompes sur la rivière Ouazzane, affluent de Jourdain), En Turquie, projet de contrôle de l'Euphrate et du Tigre, disputes de l'Amou-Daria  et du Syr-Daria entre le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Turkménistan, en Chine, barrages sur le Mékong (risques pour le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam), dispute entre le Mexique et les Etats-Unis pour le Colorado et le Rio Grande,  entre le Sénégal et la Mauritanie pour le contrôle du Sénégal, entre Algérie, Libye et Tchad pour l'exploitation des nappes phréatiques trans frontalières, entre Albanie, Grèce et Macédoine pour les mêmes raisons et enfin et surtout sur le Nil que se partagent 10 états, où l'Ethiopie entend construire 36 barrages.  En plus, le dérèglement du climat provoquera des guerres pour occuper des terres cultivables. 


 l) Guerres de frontières: du Moyen-Orient à l'Afrique.


La victoire de la démocratie donne naissance à de nouveaux conflits au sein de nombreuses nations, pour remettre en cause une domination ethnique, pour provoquer une sécession ou pour l'éviter: aujourdh'hui plus de 40 conflits dans 27 pays, surtout en Afrique et en Asie, de la côte d'Ivoire au Darfour, au Cachemire, au Congo et au Sri-Lanka (3 millions de morts au Congo). Les pays Arabes veulent détruire l'état Hébreu qui devra gagner toutes les guerres sous peine d'anéantissement. Si les partitions d'états ne se passent pas dans le calme (comme en Tchécoslovaquie en 1992), des guerres civiles aboutiront à la création d'états nouveaux (comme en Inde ou en Yougoslavie), ou par la ruine générale (comme au Rwanda, en Transnistrie, Somalie, Côte d'Ivoire, ou Ethiopie). Des conflits de ce genre et des guerres civiles avec désignation de boucs émissaires à désigner se déclencheront sans doute en Russie entre Géorgie, Arménie, Turquie et Iran), au Sénégal, en Inde, en Chine, en Indonésie, aux Philippines et aux Nigéria entre Ibos et Haoussas, voire même entre des villes en sécession. Des massacres de ce type se sont déjà produits, contre les Arméniens, les Juifs, les Tutsis. Ceux qui ne veulent pas y croire n'ont qu'à se souvenir qu'un 1938, personne ne pensait à la Shoah.

m) Guerres d'influence.


Comme par le passé, certains pays voudront tenir leur rang, détourner leurs opinions de préoccupations internes ou mener un combat idéologique ou religieux: L'Iran ou le Pakistan voudront prendre le contrôle de la région, de la  Palestine à la frontière Chinoise, le Nigéria pourrait occuper ses voisins pour les matières premières, le Kasakhstan disputera l'ensemble des régions turcophones à la Turquie, la Russie voudra ne pas être encerclée par les alliés asiatiques des Etats-Unis, l'islam et la Chine, la Chine pourrait entre en conflit pour reprendre Taïwan, contrôler le Kasakhstan, occuper la Sibérie, mettre au pas le Japon, ou permettre au parti unique menacé de conserver le pouvoir. les Etats-Unis pourraient entrer en guerre pour défendre Taïwan, Israël ou l'Europe, l'Inde voudra contrôler les régions frontalières contre les rebelles musulmans, l'Indonésie pourrait occuper les les terres désertes d'Océanie, l'Australie se défendra de ses voisins. 


n) Guerres entre pirates et sédentaires


Les pirates ont toujours attaqué les sédentaires pour les richesses, au nom de la foi, de la misère, d'une idéologie, avec peu de moyens et sans montrer de respect pour la vie humaine. L'Empire romain en est mort, l'Ordre marchand pourrait bien y succomber. 
Sur mer, la piraterie semble avoir quadruplé de 1995 à 2206, en particulier autour de détroit de Malacca, où transite la moitié du commerce pétrolier mondial et au Caraïbes (bateaux chargés de drogue).Seront aussi concernés la Méditerranée, les axes traversant les déserts et les quartiers populaires des grandes villes su Sud comme du Nord. La piraterie (religieuse; nihiliste ou seulement criminelle), continuera de s'en prendre aux lieux de tourisme de masse à tout ce qui se déplace, à la fois comme cible et comme arme. Elle frappera les sédentaires par surprise en faisant peur, attaquera des terres réelles et virtuelles, avec des virus réels et virtuels,chercheront à désarticuler les systèmes de surveillance et feront en sorte que les sédentaires s'enferment dans des bunkers. 
Comme par le passé, les pirates recourront aux attentats suicide. On a déjà connu une longue liste: nihilistes russes du XIXème siècle, armée japonaise pendant la deuxième guerre mondiale, indépendantistes tamouls au Sri Lanka, mafias se servant de bombes humaines, terroristes islamistes en Europe, au Liban ou en Israël, attentats au Kenya en 2000, à New-York le 11 septembre 2001, puis Casablanca, Madrid et Londres.
On verra peut-être des convois de bateaux chargés d'enfants venus du Sud exploser devant les caméras de télévision... Les maîtres du monde polycentrique transformeront l'Alliance militaire défensive en une organisation de police mondiale, des mercenaires détruiront les bases des pirates, mèneront des combats de rue et intercepteront les raids avant qu'ils n'atteignent leurs cibles, les feront s'entre-tuer et retourneront contre eux la colère des infranomades.Les populations civiles seront prises entre ces deux feus.


o) L'hyperconflit.


vishnu
Quand déferleront sur le monde polycentrique les armées de corsaires et pirates, mercenaires et terroristes, les régimes totalitaires s'entre-tueront sans reconnaître aucune loi de guerre ni arbitre. Les pays et les terroristes s'allieront en créant à la fois des guerres chaudes et des guerres froides en prenant en proie les populations civiles. Les religions du Livre s'opposeront, pour la plus grande gloire de leurs adversaires. Certains théologiens y verront le signe de la bataille marquant "la fin des temps". Celle qui doit déboucher pour les juifs sur la venue du Messie, pour les chrétiens, sur son retour, pour certains musulmans, sur celui de l'Imam caché, pour les Hindouistes, sur celui de Kalki, dixième incarnation de Vishnu, pour tous; Dans tous les cas, diront-ils, elle se terminera par la victoire du bien sur le mal.
Si toutes les sources de conflit se conjoignent en une seule bataille et trouvent quelque intérêt à entrer dans le même affrontement, alors se déclenchera l'hyperconflit. Il pourrait avoir lieu à Taïwan, au Mexique ou en tout lieu de confluence de de conflits reposant sur l'eau, le pétrole, les religions, la démographie, la contestation de frontières. l'écart Nord/Sud. Aucune institution ne serait alors plus capable de négocier des compromis ni d'enrayer l'engrenage. Toutes les armes seront utilisées. Il n'y aura alors plus personnes pour écrire l'Histoire, qui n'est jamais que la raison du plus fort. Il n'y a là rien d'impossible; la tragédie de l'homme est que, lorsqu'il peut faire quelque chose, il finit toujours par le faire. 


Pourtant (veut le croire J. Attali), l'échec de l'hyperempire et la menace de l'hyperconflit conduiront les démocraties à vaincre les pirates et repousser leurs propres pulsions de mort. Les religions s'apaiseront, deviendront  des forces de paix, de raison et de tolérance et des forces nouvelles, déjà à l'oeuvre, prendront le pouvoir. Alors, comme après la chute de l'Empire romain, sur les ruines d'un passé prometteur surgiront de nouvelles civilisations faites des résidus des nations exsangues et de l'hyperempire en déshérence, nourries de valeurs nouvelles. Alors se lèvera la troisième vague de l'avenir, l'hyperdémocratie. 






apocalypse




Tutsis

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