8 juin 2013

Notre existence a t-elle un sens? 13-1) Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie)


Notre existence a t-elle un sens? 13-1) Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie)



astrosurf.com/quasar95/exposes/philo_sciences.pdf Une introduction à la philosophie des sciences 
https://excerpts.numilog.com/books/9782081330085.pdf Michel Bitbol: la conscience a t-elle une origine?
jeanstaune.fr/notre-existence-sens.html  17 - Science et sens, raison et religion’
Science et religion, les éléments d’un rapprochement
Quelle réponse à « la question la plus importante qui soit » ?
http://www.uip.edu/blog/physique-quantique-et-valeurs-humaines Physique quantique et valeurs humaines par Henry Stapp
Le réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d'Alan Sokal. Par Jean Staune et Bernard d'Espagnat. Convergences, n° 6, printemps 1998: voir  http://peccatte.karefil.com/SBPresse/SokalBricmontPresse.html Sokal & Bricmont dans la presse francophone

academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/wp-content/uploads/2019/01/6-debat_final.pdf academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/ Débat d'ensemble Intervenants : Jean Bricmont, Michel Bitbol, Pierre Perrier, Jean Staune, Bernard d’Espagnat, Anne Dambricourt, Dominique Laplane, Hervé Zwirn, Jean Petitot et Jean-François Lambert.


Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est  l'expression de  ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire" et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèlesJésus (l'amour),Pythagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staunenotre existence a-t-elle en sens,  avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet. Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réenchantement du monde au cours des articles.

Exergue 1):  Rappel du titre de mon blog: LES MERVEILLES DE LA NATURE ME FASCINENT. PARTAGEZ MES REFLEXIONS SUR LE SENS DE L'UNIVERS ET DE l'EXISTENCE. MA DEVISE: SCIENCE SANS CONSCIENCE N'EST QUE RUINE DE L'AME L'ESSENTIEL, C'EST L'AMOUR, AMOUR DU SACRE. RESACRALISONS LE MONDE  
Seule une transcendance peut servir de fondement. Si elle n'existe pas, il nous faut respecter "une morale sans fondement".  André Comte-Sponville a montré dans "morale sans fondement", que nous ne pouvions fonder nos valeurs et notre morale:
-Ni sur l'homme (comme le pensent les humanistes matérialistes) car il est capable du pire   
-Ni sur la nature (comme le pensent les écologistes) car elle est amorale.  
-Ni sur l'histoire (comme le pensent les marxistes) car elle ne possède pas un sens précis.  
-Ni sur la science (comme le pensent les scientistes) car, comme la nature, elle ne peut aborder les questions de morale. 
Exergue 2: "Par opposition au scientisme dominant de la fin du XIXè siècle, on voit aujourd'hui de nombreux scientifiques, forts de ces nouvelles hypothèses ou de ces nouvelles théories, orienter le science vers un autre ordre de réalité, considéré désormais non plus comme concurrent, mais comme complémentaire de son domaine." Jean-Marie Pelt
wikipedia.org -Esprit quantique "L'esprit quantique est une hypothèse qui suggère que des phénomènes quantiques, tels l'intrication et la superposition d'états, sont impliqués dans le fonctionnements du cerveau et en particulier, dans l'émergence de la conscience. Cette hypothèse part du principe, controversé, que la physique classique et son déterminisme ne peut totalement expliquer la conscience. Ses fondements théoriques ont été posés dans les années 1960 en sciences mais depuis ses partisans ne sont pas encore parvenus à la démontrer. Cette théorie n'en est qu'à ses débuts, elle a pourtant le soutien de Roger Penrose et de Stuart Hameroff. Karl H. Pribram et Henry Stapp ont, de leurs côtés, proposé une variante".
 (hypothèse soutenue par Roger PenroseStuart Hameroff. Karl H. Pribram et Henry Stapp). 
dieuexiste.com -Le souffle de Dieu plainait sur les eauxJe trouve intéressante cette réflexion sur l'évolution. Voir les réflexions d'Anne Dambricourt dans les articles  12-1) "Recherchons Einstein de l'évolution (urgent). partie 1 et 12-2) Recherchons Einstein de l'évolution (urgent)

Mes articles dans cette rubrique:

liens https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/06/mes-liens-pour-les-articles-existence-t.html#.YCWURmhKiWt Mes liens pour les articles "notre existence a t-elle un sens?"

Article 16-2) Conclusion du livre "notre existence a-t-elle un sens ?" partie 2

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2013/10/16-2-notre-existence-t-elle-un-sens-16_16.html#.YCw0hGhKiWv

Article 15) Une voie rationnelle vers le monde de l'esprit?
Article 14-2) L'homme non-neuronal deuxième partie
Article 14-1) L'homme non-neuronal, première partie
Article 13-2) Dur, dur le problème (la conscience 2ème partie)
Article 13-1) Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie)
Article12-2) "Recherchons Einstein de l'évolution (urgent).
Article 12-1) "Recherchons Einstein de l'évolution (urgent). Partie 1
Article 11-2) Un point sur les articles déjà parus
(l'infiniment grand et l'origine de l'Univers)
Article 11 - 1) Un point sur les articles déjà parus
(la naissance de la physique quantique et la connaissance du réel)
Article 10) Où il fait plus noir que vous ne l'imaginez
Article 9-2) Dieu revient très fort partie 2
Article 9-1) Dieu revient très fort partie 1
Article 8 partie 2) Le murmure du big bang..
la genèse du big bang
Article 8 partie 1) le murmure du big bang...La deuxième fissure dans les théories classiques 
Entendez-vous le murmure du big bang le soir au fond des radiotélescopes?
Article 7-2) vous qui entrez ici perdez toute espérance...de revenir au monde classique partie 2
Article 7-1) vous qui entrez ici perdez toute espérance... de revenir au monde classique partie 2
Article 6-2) Vers un réalisme non physique...deuxième partie 
Article 6-1) Vers un réalisme non physique...première partie

Article 5-2) Au-delà de cette limite, notre vision du monde n'est plus valable (la non-localité)

Article 5-1) Au-delà de cette limite, notre vision du monde n'est plus valable.
Naissance de la mécanique quantique
Article 4) Vers de nouvelles "lumières"
Article 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Article 2)  Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Article 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan Le désenchantement de l'homme et du monde.  https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/06/notre-existence-t-elle-un-sens-1-propos.html#.YCWXE2hKiWv

Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES

Exergue: "La raison pour laquelle la conscience nous apparaît comme un mystère est que nous n'avons pas une idée claire de la manière dont quoi que ce soit dans le cerveau pourrait les états conscients." John Searle.

1) Le problème de la conscience. D'où provient la conscience?
https://la-philosophie.com/corps-philosophie
Jusqu'à présent dans cette série d'articles, nous n'avons abordé que des questions afférentes au monde et à l'objectivité, depuis l'infiniment petit jusqu'à l'infiniment grand. Nous avons évoqué au départ le désenchantement du monde. Nous nous sommes posés la question qu'est-ce que le réel? Puis nous avons examiné l'Univers et son origine (d'où venons-nous où allons nous?). Les derniers articles ont été consacrés à la question "sommes-nous ici par hasard?", avec un regard sur l'évolution et ses explications. Maintenant nous allons aborder la question: "qui sommes-nous?". De toutes les grandes questions que nous nous posons, c'est peut-être la plus importante car elle nous concerne directement et c'est celle pour laquelle nous avons encore le moins d'éléments de réponse, quoique les progrès sont de plus en plus fulgurants. 
La conscience est peut-être le problème le plus difficile à appréhender. Dès l'enfance nous éprouvons la sensation d'être une entité unique, un « soi » conscient de sa propre existence, avec une mémoire, des pensées, des sentiments. Nous faisons l'expérience de sensations subjectives de douleur, de joie, de contentement, de perceptions. 
Pour l'expliquer, la plupart des civilisations ont fait intervenir deux entités, un esprit, siège unique de notre moi et de nos émotions et un corps contrôlé par cet esprit. Descartes a théorisé cela en séparant la "chose pensante" ("res cogitans") du corps (la "res extensa", ce qui est étendue). IL a même émis l'hypothèse que les deux interagissaient via la glande pinéale ou l'épiphyse (structure unique dans le cerveau alors que les que les autres sont doubles car elles existent dans les deux hémisphères). 
Depuis 250 ans environ, la recherche a pris une autre direction avec l'observation des malades atteints de lésions cérébrales et récemment grâce aux progrès fulgurants de l'imagerie cérébrale. Grâce à l'observation des patients, une carte du cerveau a pu être établie. Il existe une spécialisation des deux hémisphères. Par exemple chez 95% des droitiers (et 70% des gauchers), les aires du langage se trouvent dans l'hémisphère gauche. Par ailleurs, les lésions cérébrales ont des conséquences sur les caractères les plus évolués des êtres humains (le sens moral, la capacité à se projeter dans l'avenir, à se comporter en société...)
répartition des aires cérébrales entrant en compte dans le langage (audition, conception, production)

C'est ce que montre le cas de Phinéas Gage: "  Le 13 septembre 1848, Phineas Gage travaille dans la périphérie de Cavendish dans le Vermont aux États-Unis à la construction d'une ligne de chemin de fer.
Alors qu'il est en train de bourrer la poudre dans la faille 
d'un rocher, Phineas oublie d'ajouter une couche de sable par dessus la poudre noire. Par malchance, la barre à mine en heurtant le rocher met le feu aux poudres. Suite à cette explosion, cette barre de fer (plus probablement un bourroir) lui perfore le crâne, en le traversant complètement, et provoque des dommages au lobe frontal gauche de son cerveau. Malgré la gravité apparente de la blessure, la victime survécut.
Phineas Gage était jusque-là considéré comme sérieux, attentionné, sociable, fiable et ayant un bon jugement, mais cette blessure semble avoir eu des effets négatifs sur son comportement émotionnel, social et personnel, le laissant dans un état instable et asocial, constate le Dr Harlow (1819-1907) qui le soigne pendant de longs mois. S'il perd l'usage de l'œil gauche, son état physique semble ne pas avoir changé. Il ne souffre d’aucune paralysie.
Son humeur changeante, son tempérament devenu grossier et capricieux lui font changer souvent de travail. Il essaye d'élever des chevaux mais sans succès, et devient ensuite conducteur de diligence au Chili entre Santiago et Valparaíso de 1852 à 1859. Il passe même comme attraction au cirque Barnum à New York vers fin 1849. De retour aux États-Unis auprès de sa famille près de San Francisco en 1859, sa santé se dégrade et il change encore sans cesse d'employeur. Il meurt douze ans après son accident, le soir du 21 mai 1860 (et non 1861 comme l'a rapporté Harlow), dans une grande crise d'épilepsie.
En 1867, le docteur Harlow fait exhumer le crâne de Gage au nom de la science pour pouvoir l'étudier, mais il ne peut à l'époque en tirer d'informations concluantes."
130 ans après, Hanna Damasio, à partir du crâne de Cage et de la barre de fer (l'histoire est décrite par Antonio Damasio le mari d'Hanna, dans "l'erreur de Descartes"), a pu reconstituer les dommages subis par le cerveau de Cage qui se trouvent dans la région ventro-médiane des lobes frontaux. Les patients ayant des lésions dans cette zone présentent les mêmes déficits pour décider, pour contrôler leurs émotions, et se comporter en société. On peut maintenant montrer que des modifications du cerveau entraînent des comportements anormaux contre la volonté d'une personne. Ainsi un père de famille attentionné se mit à collectionner des images pédophiles puis à commettre des actes pédophiles. Il déclara ne pas comprendre ce qui se passait, il se sentait "obligé" de se comporter ainsi. alors qu'il n'avait jamais eu de pulsions de cette sorte. Un scanner du cerveau révéla l'existence d'une tumeur qui comprimait certaines zones. Une fois opéré, il put reprendre une vie normale.
Une autre source d'information provient maintenant, non plus des malades, mais d'images de sujets sains obtenues grâce aux nouvelles techniques de résonance magnétique nucléaire. L'appareil IRM est devenu un outil de prédilection pour la recherche biomédicale, et notamment en neurosciences cognitives. À partir des années 1990, la technique d'IRM fonctionnelle, qui permet de mesurer l'activité des différentes zones du cerveau, a en effet permis des progrès importants dans l'étude des fondements neurobiologiques de la pensée. Ainsi, tous ces progrès ont généré un paradigme dans lequel il est indiscutable que la conscience soit, d'une façon ou d'une autre, produite par le cerveau.
Mais il reste au moins deux gros problèmes: en premier lieu, pour qui le monde existe-t-il? Quand nous voyons quelqu'un habillé en rouge courir, où cette unité de vision se réalise-t-elle alors que nous savons que des groupes différents de neurones traitent les couleurs, les formes le mouvement? Et, en second lieu, comment les phénomènes faisant partie de notre expérience subjective (être un "moi" unique, éprouver la beauté, être heureux...) peuvent-t-ils être produits à partir de l'activité physique des neurones de notre cerveau? D'où provient la conscience, c'est à dire le fait d'éprouver quelque chose? C'est ce que le philosophe David Chalmer a appelé le "hard problem" (le dur problème).
A l'heure actuelle, quasiment tous les spécialistes s'accordent pour dire que dans le cerveau il n'y a aucun "lieu de la conscience", endroit unique où seraient projetées les sensations et où un "soi" en prendrait conscience (Il existe deux grandes catégories de chercheurs ou philosophes qui travaillent sur la conscience: les "identitaires" et les "émergentistes").
 
liens: https://www.kartable.fr/ressources/philosophie/theories/la-matiere-et-lesprit-1/11335  
wikipedia.org -Imagerie par résonance magnétique
http://psychobiologierouen.free.fr/document/S1UE1.pdf  Introduction aux Neurosciences Cognitives Licence 1ère année de Psychologie – S1UE1
svt.leverrier.free.fr -Le traitement des messages visuels dans le cortex cérébral. Notion de perception
timotheecour.com -RECONNAISSANCE DE FORMES PAR RESEAU DE NEURONES
wikipedia.org -Philosophie de l'esprit
https://www.armand-colin.com/penser-cest-dire-9782200265526 
Penser, c'est-à-dire ?
Enquête neurophilosophique dominique laplane
Dominique Laplanehttp://sciences-foi-rbp.org/IMG/pdf/10_juin_08_LilleColloquel_humain_frontieres_juin08-2.pdf Notre reconnaissance des frontières de l’humain est plus que jamais soumise à l’incertitude.
http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/old2/articles.php?lng=fr&pg=19133  
Comment concevoir les relations entre le corps et l’esprit ?

2) Les identitaires: "rien d'autre que les neurones".
Pour eux, dans le discours scientifique, le mental est identique au cérébral. Douglas Hofstadter et Daniel Dennett peuvent dire, dans "vues de l'esprit", que "l'esprit humain est un objet physique". Les identitaires pensent que seules les connections neuronales sont responsables des états mentaux produit par la perception des sens ou de la pensée. La théorie identitaire se base uniquement sur les phénomènes physiques, ce qui élimine en grande partie le problème de l’origine de la conscience. Pour eux, le "problème difficile" de David Chalmer est un faux problème, il n'y a rien à expliquer, juste des processus physiques.
Parmi les identitaires, il y a les "forts" et les "faibles, comme il y a les darwiniens "forts" et "faibles." Les identitaires forts, sont appelés parfois "éliminationnistes" car ils éliminent totalement le problème de la conscience. Pour les identitaires faibles parfois appelés "fonctionnalistes", les rapports entre les états neuronaux et les états mentaux peuvent être moins stricts.  

liens: https://www.persee.fr/doc/raipr_0033-9075_1985_num_76_1_2465 Esprit es-tu là?
http://www.uip.edu/blog/lincompletude-un-nouveau-paradigme L'incomplétude, un nouveau paradigme
https://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2008-1-page-13.htm Le problème de la conscience en neurobiologie et en anthropologie théologiquehttps://www.cortex-mag.net/la-propriete-essentielle-de-la-conscience-cest-de-produire-du-sens/ Lionel Naccache : « La propriété essentielle de la conscience, c’est de produire du sens »
ted.com -A propos de notre conscience" par Dan Dennett 
Vidéo: à propos de notre conscience par Daniel Denett (matérialiste): la conscience et ses illusionsVolontiers provocateur, le philosophe déconstruit le grand "théâtre cartésien" et remet la conscience humaine à sa place 
https://www.lemonde.fr/livres/article/2008/07/03/daniel-dennett-la-conscience-et-ses-illusions_1065783_3260.html Daniel Dennett : la conscience et ses illusions Volontiers provocateur, le philosophe déconstruit le grand "théâtre cartésien" et remet la conscience humaine à sa place : pas question de la considérer comme une expérience indicible. 
https://sites.cvm.qc.ca/encephi/CONTENU/ARTICLES/CORPS1.htm  Le problème de la relation du corps et de l’esprit
max.kistler.free.fr/articles/MK22.pdf Matérialisme et réduction de l'esprit
https://www.persee.fr/doc/intel_0769-4113_1995_num_21_2_1492 Le fonctionnalisme dans les sciences cognitives état des lieux
https://journals.openedition.org/labyrinthe/754 Introduction cognitivisme et sciences cognitives
Pierre Steiner
https://francoisloth.wordpress.com/2007/03/28/une-solution-ontologiquement-serieuse-le-fonctionnalisme-d%E2%80%99armstrong-et-de-lewis/  Une solution ontologiquement sérieuse : le fonctionnalisme d’Armstrong et de Lewis

3) Les émergentistes: le tout est plus que la somme des parties. 
Pour les émergentistes, "les sensations conscientes subjectives ne peuvent pas être réduites à des états physiques, même si elles sont produites par eux. Ils proposent alors la théorie de l’émergence, qui se résume par : le tout est plus que la somme des parties.
Par exemple, l’eau a de nombreuses propriétés que l’on ne peut deviner si l’on ne connaît que les atomes d’oxygène et les molécules d’hydrogène. L’eau n’est rien d’autre que H2O mais c’est un tout. La molécule d’eau est bien plus qu’une simple association d’atomes puisqu’elle manifeste des propriétés qui ont «émergé» et qui n’existaient pas dans ses seuls composants. 
Les émergentistes pensent qu’il en est de même pour la conscience et des sensations subjectives qui l’accompagnent : les neurones seuls ne sont que peu de choses, mais associés, ils auraient la faculté de produire la conscience."
"L’idée centrale à la notion d’émergence est que, lorsqu’un système composé d’agrégats de matière atteint un certain niveau de complexité organisationnelle, il commence à exhiber de nouvelles propriétés jusqu’alors inconnues, des propriétés « émergentes » — propriétés dont l’occurrence n’aurait pu être prédite sur la base des propriétés et relations structurales caractérisant les parties constituantes du système. Cette idée s’accompagne d’une autre idée voulant que l’émergence de telles propriétés ne puisse être expliquée à partir des processus sous-jacents (« les conditions de base ») desquels elles émergent". 
Comme pour le identitaires faibles, il y a les émergentistes faibles qui pensent qu'il en est ainsi de la conscience et de toutes nos sensations subjectives. Pour les émergentistes "forts", l'émergence peut produire des niveaux ontologiquement distincts des niveaux de départ. Ils contiendront des forces ou des entités capables d'exercer une influence causale sur les niveaux inférieurs qui les ont créés (causalité descendante), ce que nient les émergentistes faibles.
liens: http://deaneuro.free.fr/downloads/paillard.pdf  L'approche neurobiologique des faits de conscience: vers une science de l'esprit
https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/696675/filename/manuscript.pdf Par 
Karim Mahboub: Modélisation des processus émotionnel dans la prise de décision  (une approche émergentiste)
laviedesidees.fr -La boîte à idées L’esprit humain est-il soluble dans la science ? Par Emmanuelle GLON: La boîte à idées L’esprit humain est-il soluble dans la science ? Les rapports entre pensée et cerveau depuis longtemps fascinent : avec le développement des neurosciences, à la fascination s’ajoute la crainte. Que reste-t-il de l’esprit lorsqu’on pénètre le cerveau ? Quand les fantasmes neuroscientifiques de connaissance et de maîtrise se mêlent aux fantasmes sur les neurosciences...
http://media.automatesintelligents.com/echanges/2008/mars/evolution.html  De l'évolution et de l'émergence. Le journaliste scientifique Philippe Petit a consacré quatre séances de sa série Science et conscience, en février 2008 sur France Culture, au thème de l'émergence.

4) Les neurones et le message nerveux.

futura-sciences.com/sante/actualites/cerveau-premiere-neurone-artificiel-soigner-maladies-chroniques-34674/ Une première : un neurone artificiel pour soigner des maladies chroniques

Un neurone, ou cellule nerveuse, est une cellule excitable constituant l'unité fonctionnelle de base du système nerveux 
spécialisée dans la communication et le traitement d'informations. Le neurone est composé d'un corps appelé péricaryon ou corps cellulaire ou encore soma, et de deux types de prolongements : l'axone, unique, qui conduit le potentiel d'action de manière centrifuge, et les dendrites, qui sont en moyennes 7 000 par neurone. Les signaux vont soit le pousser à se déclencher, soit inhiber son déclenchement. S'il se déclenche, il envoie une impulsion électrique qui se propage dans l'axone. En général, les neurones produisent toujours le même type d'effets sur leurs voisins. Certains neurones contribuent à exciter d'autres neurones alors que d'autres ont toujours une action inhibitrice. 
L'axone se termine par un bouton terminal qui permet au signal de passer d'un neurone à l'autre (ou d'un neurone à une cellule musculaire si ce dernier contrôle un muscle). Une 
synapseespace très fin de l'ordre de 2 à 300 angströms, sépare le bouton terminal de la surface d'une dendrite. L'influx nerveux, en arrivant dans le bouton, va exciter des vésicules qui vont s'ouvrir relâchant des molécules appelées "neurotransmetteurs" qui vont influencer la dendrite située de l'autre côté de la synapse en y créant un courant électrique. Ainsi, l'espace séparant les deux neurones est franchi par ce médiateur chimique qui sert de relais pour des impulsions électriques. 

La Synapse neuro-neuronique - SVT Terminale - Les Bons Profs synapse est le lieu de rencontre entre deux neurones. Il y a toujours un bouton pré-synaptique qui contient des neurotransmetteurs et un bouton post-synaptique avec des récepteurs de forme complémentaire aux neurotransmetteurs.

De nombreuses autres choses se produisent dans les neurones, mais l'essentiel de ce que nous sommes se réduit à l'activité de l'immense réseau que forment les 86 à 100 milliards (10^{11}) de neurones de notre cerveau, chacun étant connecté en moyenne à 10 000 autres neurones. 

liens: 

https://www.unige.ch/medecine/neuf/files/3814/0369/8111/neurone.pdf Le neurone et le potentiel d'action
https://www.cours-pharmacie.com/physiologie/systeme-nerveux.html Le système nerveux

5) Les positions de quelques personnalités.
a) Francis Crick, prix Nobel de médecine pour la découverte de la structure hélicoïdale de l'ADN appelle ceci "l'hypothèse stupéfiante à la recherche scientifique de l'âme": Il écrit "nous ne sommes rien d'autre que qu'un paquet de neurones.". Crick se concentre sur la vision et dit seulement chercher des "corrélats" de la conscience visuelle (mais une corrélation n'est pas une cause). Il suppose qu'une "agrégation" des informations éparses obtenues à propos d'un objet doit être faite, mais que le processus est inconnu. Il est possible que cette unité soit obtenue avec le concours du mécanisme rapide de l'attention, dont la nature reste méconnue. Crick suppose que que c'est grâce à une fréquence commune qui pourrait être de 40 Hz que s'établit une unité entre les différents neurones. Puis le thalamus joue un rôle central ainsi que les cellules pyramidales de la couche 5. Ce qu'un de ces neurones devrait envoyer aux autres parties du cerveau, ce sont les résultats des traitements de l'information par ces neurones. Selon Crick, il serait possible que la conscience corresponde à un sous-ensemble de ces résultats. 
Ainsi, la conscience serait un sous-ensemble accessoire de l'activité neuronale (position "locationniste") qui est testable, puisqu'une anesthésie de ces seuls neurones devrait priver une personne de conscience. mais Crick n'a pas l'air de vraiment y croire car il écrit: "si qui que ce soit me soumettait cette théorie, je la condamnerais à l'instant et la traiterais de château de cartes. Touchez-la, elle s'écroule." Il représente la tendance "éliminationniste" dont le réductionnisme est plutôt extrême. Il considère comme "mystique" une définition de la conscience correspondant non seulement à l'émergence forte, mais déjà à l'émergence faible: "le comportement émergent  ne peut absolument pas être compris comme une combinaison du fonctionnement de ses différentes parties." Et encore: "Si le tout peut ne pas être que la simple somme de ses parties, son fonctionnement peut, en principe, être compris à partir de la nature et au comportement de ses parties et de leur interaction.", ce que peu d'émergentistes même faibles accepteront. 

b) Gérald Edelman, prix Nobel de médecine, eut l'idée de la "théorie de la sélection des groupes neuronaux." La structure du cerveau n'est pas totalement déterminée à la naissance . Des groupes de neurones sont en compétition pour accomplir les mêmes tâches (ceux qui arrivent mieux que d'autres se trouvent renforcés alors que les autres dépérissent). cela ressemble à un processus de sélection naturelle qu'Edelman appelle le "darwinisme neuronal". C'est possible pour le développement pour l'organe qu'est le cerveau, mais comment passer de ce phénomène à la conscience?
Pour comprendre la possibilité des capacités cognitives du cerveau, il faut 
comprendre le phénomène de catégorisation, et le concept sous-jacent de “valeur 
interne” proposé par Edelman. Il expose ainsi le “problème fondamental” (de la 
catégorisation): Le phénomène essentiel est celui de la réentrance ou de la rétroaction, avec des interactions des groupes de neurones. La vision globale d'un objet émerge ainsi au niveau du cerveau sans être localisée nulle part. Les catégories ainsi obtenues sont ensuite mémorisées. 
Puis, dans un premier temps, Edelman distingue la conscience primaire, et la conscience d’ordre supérieur. La conscience primaire est l’état qui permet de se rendre compte de la présence des choses dans le monde, d’avoir des images mentales dans le présent. Mais elle ne s’accompagne pas d’un sens de la personne, avec son passé, et son présent. Les quatre bases de la conscience primaire sont la catégorisation perceptive (l’aptitude à découper le monde en catégories utiles (comme reconnaître ses proies), un processus fondamental du système nerveux des vertébrés, avec le contrôle du mouvement), le développement des concepts (capacité à combiner différentes catégories perceptives), la mémoire (capacité à répéter ou supprimer un acte mental ou physique), et le réglage des contraintes de valeur. La conscience supérieure, la nôtre, va naître à partir de la conscience primaire grâce l'ajout du langage, qui sera à l'origine de nouvelles boucles dans le circuit allant de la mémoire aux perceptions.
Mais, comme le souligne Jonh Searle, Edelman ne dit pas comment tous ces mécanismes de réentrées causent les états conscients. On peut imaginer un cerveau (un ordinateur?) ayant les mêmes mécanismes sans avoir de conscience. On pourrait résumer son raisonnement par: 1) nous savons que la conscience existe; 2) Il faut qu'elle émerge des processus cérébraux; 3) De nombreux processus complexes interagissent eux; 4) La conscience doit donc émerger de ces interactions
L'approche d'Edelman est un exemple d'émergence faible. Il s'oppose au réductionnisme au fonctionnalisme, aux "identitaires" et à tous ceux qui assimilent l'esprit à un programme d'ordinateur, même s'il pense qu'une machine possédant une conscience supérieure puisse un jour être construite. Il attache une grande importance au corps et à la structure du cerveau pour l'apparition de la conscience. Il croit en l'existence d'une certaine forme de libre-arbitre et rejette le déterminisme psychologique de Freud. Il pense aussi que sa théorie implique une certaine incomplétude de la connaissance.

c) Roger Sperry, prix Nobel de médecine, représente l'émergence forte. Il se dit mentaliste tout en rejetant le dualisme: "Quand je me prétends mentaliste, je soutiens que les phénomènes mentaux subjectifs, tels qu'on en fait l'expérience subjective, représentent une réalité primordiale exerçant un effet causal et qu'ils sont distincts de leurs éléments physico-chimiques, auxquels ils ne peuvent être ramenés". Il affirme (ce que Crick qualifierait certainement de super-mystique) qu'il y a une réalité non physico-chimique qui précède et détermine nos pensées et nos actions, quand bien même celles-ci laissent des traces détectables par divers moyens dans notre cerveau. Ainsi, Exit l'homme neuronal et le paquet de neurones de Jean-Pierre CHANGEUX,  fini le hasard et la nécessité de Jacques MONOD.
Cet "esprit conscient", qui n'est pas physico-chimique est replacé "dans une position de commandement suprême." Il impose son mouvement global aux molécules sans directement interagir avec elles, comme la roue impose une direction de déplacement à toutes les molécules qui la composent sans interagir directement avec elles. 
Mais SPERRY va encore plus loin : "Il me paraît indispensable de contester avec la dernière rigueur la conception matérialiste et réductionniste de la nature et de l'esprit humain, conception issue semble-t-il de l'attitude objective et analytique aujourd'hui prédominante dans les sciences du cerveau et du comportement [...]. Je soupçonne que nous avons été dupés, qu'à la société et à elle-même la science n'a fourgué que de la camelote.

 d) le philosophe Philip Clayton a développé des conceptions à l'image de celles de Sperry, et qui aboutissent à une théorie de l'émergence forte. L'être humain est constitué de toute une série de niveaux et chaque niveau doit être expliqué par une science adaptée à ce niveau. Il écrit: "Je parie qu'aucune explication faisant l'économie d'un niveau psychologique irréductible ne pourra rendre compte de la personne humaine. Comme je l'ai dit, cela implique que la dimension consciente ou mentale de la personne humaine existe réellement et puisse exercer des effets causaux."

e) Pour Antonio Damasio, les émotions sont essentielles. Dans "l'erreur de Descartes", il écrit que "la passion fonde la raison". Il se fonde pour cela sur le cas de patients ayant subi des lésions dans la même zone que celle de Phinéas Cage. L’émotion donnerait du poids aux différentes solutions d’avenir en termes de survie et d’intérêt propre, ceci en s’appuyant sur le marquage émotionnel factuel acquis par la personne et sur le marquage émotionnel inné de son espèce. Dans son deuxième livre, intitulé «le sentiment même de soi», Damasio "se propose de comprendre comment les individus s’avancent dans la pleine lumière de la conscience, en examinant les circonstances biologiques et émotionnelles qui permettent la transition cruciale de l’état d’insu à l’état de connaissance, et ceci en prenant pour toile de fond le sentiment même de soi, partie indispensable de l’esprit conscient". Il semble être ici "localiste" et ce qu'il appelle le moi et qui génère la subjectivité nécessaire à la conscience est pour lui localisé dans les aires somato-sensorielles de l'hémisphère droit. Les patients ayant des lésions à cet endroit perdent la mobilité de la partie gauche de leur corps.et ne sont pas capables de s'en apercevoir! Damasio en déduit que "les lésions dont ils sont atteints détruisent partiellement la base neurale de leur moi...". Il semble pourtant que les patients souffrant de ce mal n'aient aucun trouble d'identité et continuent parfaitement de savoir qui ils sont. Dans son troisième ouvrage intitulé «Spinoza avait raison», Damasio reprend sa théorie évolutionniste et homéostatique de l’émotion pour affiner la compréhension des sentiments et leur signification universelle.et il établit un lien original avec la philosophie de Spinoza.

f) Jean-Pierre Changeux représente le courant "identitaire fort": "l'identité entre les états mentaux et les états physico-chimiques du cerveau s'impose en toute légitimité". Comme Crick il est réductionniste sans être "localiste" et, comme Edelman, utilise l'idée de "réentrée". "les opérations sur les objets mentaux et surtout sur leurs résultats  seront "perçus" par un système de surveillance , composé de neurones très divergents et de leurs réentrées. les enchaînements et emboîtements, ces "toiles d'araignée", ce système de régulation fonctionnera comme un tout. Doit-on dire que la conscience "émerge" de tout cela? Oui si l'on prend le mot émerger au pied de la lettre comme l'on dit que l'iceberg émerge de l'eau. Mais il suffit de dire que la conscience est ce système de régulation en fonctionnement. L'homme n'a dès lors plus rien à faire de "l'esprit", il lui suffit d'être un homme neuronal." Ce type de position qui repose sur l'équivalence neuronal-mental a pu faire dire à Changeux: "Je ne sais pas ce que vous êtes en train de penser, mais lorsque nous connaîtrons toutes les interactions neuronales ayant lieu dans votre cerveau, je saurai non seulement ce que vous pensez, mais aussi ce que vous allez penser dans deux minutes et que vous ne savez pas encore." Ce déterminisme est fondé une vision du monde proche de celle de Laplace. Comment évoluera t-il?
Dans Matière à pensée (Odile Jacob), écrit avec le mathématicien Alain Connes, J. Pierre Changeux s'interroge sur les mathématiques comme reflet de la structure cérébrale. 

g) Voyons maintenant la position de quelques philosophes?
     g1) Danniel Dennett. Dans son oeuvre majeure, la conscience expliquée, on constate qu'il élimine tout simplement la conscience plutôt que de l'expliquer comme le montre son dernier sous-titre "la conscience expliquée ou éliminée?". "Lorsque la physique vous dit que la seule différence qui existe entre l'or et l'argent est le nombre de protons et d'électrons de leurs atomes, les notions "d'argenté".ou de "doré" sont éliminées". C'est pareil pour la conscience qui doit être totalement réductible: "seule une théorie qui expliquerait les événements conscients en termes d'événements inconscients pourrait expliquer la conscience. Si notre modèle de la façon dont la douleur est un produit de l'activité cérébrale contient toujours une boite appelée "douleur", vous n'avez pas encore commencé à expliquer ce qu'est la douleur.".  La subjectivité de l'expérience (les "qualias") doit donc être éliminée pour "l'identifier avec la somme totale de toutes les dispositions relatives idiosyncrasiques inhérentes à mon système nerveux qui résultent  de ma confrontation avec un certain schéma de simulation." Remarques: pour Dennett une terrible rage de dents n'est-elle que la "somme de toutes..." (et comment y réagit-il)? Notre conscience est peut-être assimilable à un programme d'ordinateur et nos sentiments réductibles à de tels programmes, mais ça n'est pas résoudre le problème de la conscience que de nier son existence.


     g2) C'est David Chalmers qui a posé le problème de la conscience sous forme de "dur problème". Ce problème s'oppose aux « problèmes faciles » relatifs aux explications de la capacité de discerner, d'assimiler des informations, de rendre compte d'états mentaux, de l'attention, etc. Ces problèmes sont faciles, non parce qu'ils auraient reçu des solutions définitives et simples, mais parce que leurs solutions requièrent seulement de spécifier des mécanismes qui peuvent réaliser les différentes fonctions de la conscience. Les problèmes difficiles s'en distinguent du fait qu'ils «persistent même quand toutes les fonctions en question sont expliquées», c'est-à-dire que personne, selon le constat de Ned Block, n'est parvenu à en fournir la moindre explication [...] Block est noté pour présenter l' argument de Blockhead contre le test de Turing comme un test d' intelligence dans un article intitulé " Psychologism and Behaviorism"
La position de Chalmer (l'antimatérialisme de Chalmer) est un mélange de fonctionnalisme (en fait une position identitaire) et de dualisme. Si on prend l'exemple de la douleur, il y a deux significations: une signification physique telle celle de Dennett et une signification qui dépend de la conscience. Il y aurait un accord ou un parallélisme entre l'organisation fonctionnelle du cerveau et la conscience. La conscience existe, elle accompagne le fonctionnement de notre corps mais ne sert à rien pour expliquer notre comportement. Pour Chalmers, elle serait présente partout dans l'Univers où de l'information est présente. Cela l'amène à se demander: "Quel effet cela fait-il d'être un thermostat?". On peut dire que c'est une vision panspshychique du monde.
               
g3) Jonh Searle: La thèse de Chalmers est "le symptôme" d'un certain désespoir qui se manifeste aujourd'hui dans les sciences cognitives." Searle est un "émergentiste faible". En philosophie de l'esprit, Searle se distingue par son naturalisme biologique. Qualifier ainsi le naturalisme de "biologique", c'est mettre l'accent sur le fait que le niveau propre de compréhension du phénomène de la conscience est le niveau biologique. Searle défend ainsi une position «émergentiste». L'émergentisme développe l'idée qu'il y a continuité et non dualité entre le corps et l'esprit. L'esprit naîtrait d'une complexification croissante du corps et plus particulièrement du système neuronal. Searle s'oppose ainsi aussi bien aux conceptions dualistes et à l'héritage cartésien qu'aux conceptions réductionnistes des relations entre l'esprit et le corps. Pour lui, les états mentaux qui caractérisent notre vie subjective sont aussi réels que les autres phénomènes biologiques, aussi réels que des phénomènes comme la photosynthèse ou la digestion. Mais ils ne sont pas réductibles aux processus neurobiologiques tels que les neurosciences les conçoivent. Il écrit: "toutes ces tentatives réductionnistes pour éliminer la conscience sont aussi désespérées que le dualisme qu'elles étaient censées supplanter. En un sens, elles sont pires, parce qu'elles nient l'existence réelle des états conscients qu'elles étaient supposées supplanter." Searle rejette aussi le matérialisme au sens classique du terme: "Les matérialistes veulent aussi, en règle générale, nier que la conscience soit une partie réelle et irréductible du monde réel. Ils veulent soutenir que ce n'est "rien que...", puis ils choisissent leur candidat favori pour remplir le blanc: le comportement, les états neuro-chimiques du cerveau, les programmes d'ordinateur, etc. Pour ma part, je nie le matérialisme ainsi entendu." Le deni de l'existence de la conscience par Dennett est pour Searle "non pas une découverte sérieuse [...], mais plutôt une forme de pathologie intellectuelle."
Mais comment expliquer l'émergence de la conscience? Searle écrit: "Il nous faut franchement avouer notre ignorance. Ni moi, ni qui que ce soit d'autre ne sait à ce jour à quoi ressemblerait une telle théorie. [ ...]. Nous ne disposons pas jusqu'ici de principe théorique unificateur des neurosciences [...] nous n'avons pas une théorie du fonctionnement du cerveau. "
liens: 
https://link.springer.com/article/10.1007/s10516-019-09454-x  Sur la résolution du problème corps-espri
https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/wp-content/uploads/2019/01/8lambert.pdf  7 - Cerveau et conscience : bilan et perspectives par J.F. Lambert
https://www.planetesante.ch/Magazine/Medicaments-examens-et-traitements/Recherche-et-nouveaux-traitements/Science-et-conscience-l-etude-de-la-conscience-est-la-cle-de-nombreux-dilemmes-ethiques  
SCIENCE ET CONSCIENCE: L’ÉTUDE DE LA CONSCIENCE EST LA CLÉ DE NOMBREUX DILEMMES ÉTHIQUES
https://www.larecherche.fr/deux-biologistes-et-un-physicien-en-qu%C3%AAte-de-lame Deux biologistes et un physicien en quête de l'âme
https://bsaulnier.github.io/200306_Saulnier_DarwinismeNeuronal.pdf  Le darwinisme neuronal de Gerald M. Edelman
http://data0.eklablog.com/errata/mod_article23265081_1.pdf Aperçu de la théorie sélectionniste de Gerald Edelman
http://www.revue3emillenaire.com/blog/lhemisphere-gauche-parle-lhemisphere-droit-pense-par-roger-sperry/ 
Roger Sperry : L’hémisphère gauche parle, l’hémisphère droit pense
https://www.informationphilosopher.com/solutions/scientists/sperry/ The information Philosopher Roger Sperry
https://www.atlantico.fr/article/decryptage/la-question-de-la-liberte--quand-les-neurosciences-invalident-les-justifications-traditionnelles-philip-clayton  
PHILO La question de la liberté : quand les neurosciences invalident les justifications traditionnelles
https://www.decitre.fr/livres/les-origines-de-la-liberte-9782706709623.html   
Les origines de la liberté - L'émergence de l'esprit dans le monde naturel
https://plato.stanford.edu/entries/qt-consciousness/ Approches quantiques de la conscience
http://media.automatesintelligents.com/biblionet/2003/sep/damasio.html Spinoza avait raison
osp.revues.org -A. Damasio. L’erreur de Descartes  
A. Damasio. L’erreur de Descartes (1995) ; Le sentiment même de soi (1999) ; Spinoza avait raison (2003)
lexpress.fr -l'homme neuronal  
1983 : L'homme neuronal par Jean-Pierre Changeux
Quand Jean-Pierre Changeux, chef de l'unité de neurobiologie moléculaire de l'Institut Pasteur et professeur au Collège de France, publie son livre fondateur, L'homme neuronal, en 1983, il sait qu'il enfreint un tabou.

https://www.cnam.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1295877017907  
Jean-Pierre Changeux, Paul Ricoeur" Ce qui nous fait penser.
La nature et la règle"  
Ce livre est le fruit de la rencontre entre la philosophie et la neurobiologie. Il a pour but de définir les points d’accord et de désigner les lignes de fracture. L’échange est placé sous le signe d’une éthique de la discussion. Paul Ricoeur se rattache lui –même au courant de la philosophie réflexive (Jean Nabert), phénoménologique (Husserl) et herméneutique (Dilthey, Heidegger, Gadamer).
Jean-Paul Changeux est connu pour ses travaux sur les protéines allostériques, protéines à deux têtes qui déterminent une fonction biologique particulière. Il est très attaché aux philosophes atomistes de l’antiquité (Démocrite notamment) et porte un intérêt particulier aux questions d’éthique. Le clivage entre philosophes et scientifiques est récent. Dans l’antiquité, les philosophes Aristote et Démocrite étaient d’excellents observateurs de la nature. Les mathématiciens comme Thalès étaient aussi philosophes. Le clivage a lieu à la renaissance. Bachelard plus récemment porte un regard sur l’activité mentale du scientifique. Le philosophe K. Popper et le neurobiologiste J.Eccles sont tenté de construire un système philosophique qui hiérarchise les niveaux où interfèrent les sciences du cerveau et la philosophie de l’esprit au sens anglo-saxon du mot "mind". Leur ouvrage commun "Le soi et son cerveau" illustrent que la démarche de Jean-Paul Changeux et de Paul Ricoeur n’est pas nouvelle.
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1641 Qu'est-ce que le déterminisme pour la science actuelle?
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2000/3/publiscopie.htm La conscience expliquée 
https://www.ted.com/talks/dan_dennett_the_illusion_of_consciousness?language=fr Vidéo : 
A propos de notre conscience" par Daniel Dennett
https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2000_num_98_4_7332  
La conscience imaginée. Sur l'éliminativisme de Daniel Dennett
https://philopsis.fr/archives-themes/lesprit/le-fonctionnalisme-selon-daniel-dennett-ou-dennett-a-t-il-perdu-lesprit/
Le fonctionnalisme selon Daniel Dennett ou: Dennett a-t-il perdu l'esprit?
https://francoisloth.wordpress.com/2010/11/16/lesprit-conscient-ou-la-faussete-du-materialisme-selon-david-chalmers/   
L’esprit conscient ou la fausseté du matérialisme selon David Chalmers
https://www.youtube.com/watch?v=C5DfnIjZPGw  Vidéo: Hard Problem of Consciousness — David Chalmers
http://yanko.lib.ru/books/philosoph/chalmers=the_conscious_mind=en.htm   
David J. Chalmers L'esprit conscient À LA RECHERCHE D'UNE THÉORIE FONDAMENTALE

6) En guise de conclusion.
Pour l'évolution, nous avons vu dans les articles précédents qu'il y 
a une théorie hégémonique prétendant tout expliquer: le darwinisme  [Notre existence a t-elle un sens? 12-1 (Notre existence a t-elle un sens? 12-1 et Notre existence a-t-elle un sens? 12-2)]
Le tour d'horizon que nous venons de faire montre que pour les neurosciences ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de théorie hégémonique mais des hypothèses ne reposant sur aucun mécanisme précis et indubitable. Cela n'empêche Searle de répéter que "le cerveau cause la conscience."  Est-ce, comme le dit Jean Staune, pour s'autopersuader ou pour montrer qu'il ne verse pas dans le spiritualisme malgré son insistance sur l'irréductibilité de la conscience? Il exprime malgré tout l'opinion que partagent malgré leur différences Dennett, Crick, Edelman et beaucoup d'autres, même Sperry. 

Et s'ils se trompaient tous? C'est que nous allons voir dans le prochain article...

liens: uip.edu -La biologie non Darwinienne : essai de typologie et analyse des implications philosophiques


6 commentaires:

peintrefiguratif a dit…

j'aime l'image en denier
la conscience est une ascension vers la porte ouverte de notre connaissance éclairée

peintrefiguratif a dit…

je passe te souhaiter un bon weekend
bonne soirée

peintrefiguratif a dit…

merci de ton passage sur mes croquis et toi ou en es tu dans tes peintures
bon weekend

peintrefiguratif a dit…

merci d'être venue voir mes femmes rousses
bonne journée

peintrefiguratif a dit…

je passe te souhaiter une bonne journée et un bon weekend

Evy a dit…

Bonsoir

J'aime beaucoup passé chez toi beau partage j'adore merci de ta fidélité passe une douce soirée et un bon weekend bisous féerique Evy